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Mon frère brisa le silence. Mais ce fut mille fois pire.

-Puisque tu sais te défendre toute seule, tu n'as plus besoin de moi.

-Carter... Commençai-je.

Il se leva et partit à l'étage. J'attendis quelques secondes et le suivit sans faire de bruit. Il entra dans notre chambre je me postai dans l'encadrement de celle-ci. Il m'ignora tandis qu'il ouvrait l'armoire.

- Que fais-tu ? Demandais-je. Je regardai ses mains, il tenait de nombreux vêtements qu'il fourrait activement dans un grand sac de sport.

- Où vas-tu ?

Il m'ignora.

- Réponds-moi ! Criai-je.

- Je pars quelques jours.

- Où ?

- Ca ne te regarde pas.

Un souvenir enfouit me revint en tête, celui de Théo qui s'apprêtait à partir.

- Tu n'as pas le droit. Murmurai-je.

- Pardon ? Dit-il froidement sans pour autant me regarder.

- Carter, Ne nous laisse pas tomber. Il y eut un silence. Ne me laisse pas tomber.

Il tourna la tête vers moi et pour la première fois depuis le début de la conversation me regarda dans les yeux.

-Tu n'as pas le droit de faire comme Théo. Tu voulais me protéger toi au moins.

Il détailla mon visage et dû voir que mes yeux commençaient à se remplir de larmes car son regard froid se mua en un regard plein de tendresse. Il s'approcha de moi et posa sa main sur le haut de mon crâne ; il me fixa longuement.

J'eus l'espoir qu'il allait me dire qu'il était désolé, qu'il allait rester, et qu'on allait s'en sortir, tous les deux.

-Juste pour quelques jours le temps de... réfléchir.

Cette réponse me déchira le cœur. Il se dirigea vers la porte alors qu'il s'apprêtait à la clore :

- Il disait exactement la même chose ! Lui criais-je.

Il ferma la porte et j'entendis ses pas dans l'escalier. Je songeai à le rattraper mais ça ne changerait rien. La porte d'entrée claqua et la maison devint étrangement silencieuse.

Evrerything is Red.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant