"Blues partout, blues tout le temps, jour sans fin, blues, levée en retard au bout de cinq sonneries, paupières coller au ciment blues, douche trop longue, café brulant avalé trop vite, bouche en papier de verre, estomac vides, mois de janvier, froid sibérien, singe en hiver, blues."
Lorsque Carter se réveilla une vive douleur s'empara de lui. Il regarda ses poings couverts de plaies. Il resta perplexe puis au bout de quelques minutes se rappela les événements de la veille. Il se souvint de la rage qu'il avait alors éprouvé lorsqu'il l'avait vu porter le manteau de son meilleur ami et qu'il avait compris qu'elle avait passé la nuit avec lui ; il s'était dirigé vers la maison dans laquelle il était allé si souvent. Son meilleur ami lui avait ouvert et il l'avait asséné de coups de poings. Il se souvint du moment où la violence qu'il avait tant détesté s'était emparée de lui, où il avait reproduit les gestes de William. Un dernier flash lui traversa l'esprit quand Alaska avait essayé de le retenir et qu'il l'avait frappée à son tour. Carter se redressa vivement et regarda dans le lit voisin. Elle n'était pas là, bien-sûr. Il aurait dû s'en douter. Elle était sûrement restée avec lui. Après l'altercation, Carter était allé dans le parc et avait déversé sa rage sur les arbres de celui-ci. Il avait donné des coups de poings jusqu'à ce qu'il soit calmé. Carter avait arrêté la boxe l'an dernier, il avait commencé ce sport de manière intensive à ses onze ans peu après que William soit rentré dans leurs vies.
Il chercha son téléphone qui devait être enfoui dans ses draps. Lorsqu'il le trouva, il regarda l'heure : sept heure quarante-huit. Il essaya de se rendormir mais n'y parvint pas. Il repensa encore une fois aux évènements la veille.
Il décida de descendre manger et de mettre tout cela de côté pour l'instant. Une fois dans le salon il but un verre de lait bruyamment et lorsqu'il se retourna il sursauta : un bras non identifié dépassait du canapé. Il se dirigea vers celui-ci et pris la batte de baseball qui traînait qui servait habituellement à le battre et la leva au-dessus près à l'abattre sur la personne qui dormait dans le sofa. Et au dernier moment aperçût le visage d'Alaska. Elle avait l'air paisible. Ses sourcils étaient enfin détendus.
Il y avait des vêtements par terre, en boule il les prit et les mis sur l'accoudoir. Il y avait un tee-shirt maculé de sang et un jean. Une question lui traversa l'esprit : "Lorsqu'elle se réveillera et qu'elle ne sera qu'en sous-vêtements, qui sait ce qu'il pourrait se passer lors du trajet jusqu'à la chambre pour prendre des habits ?" Il refusa d'imaginer ce qu'il pourrait arriver si elle tombait sur William. Il semblait que l'altercation de lundi soir ne lui avait pas suffit, elle prenait vraiment beaucoup de risques. Il remonta dans leur chambre et ouvrit le côté gauche de l'armoire. Il choisit un jean bleu clair et un débardeur blanc. Il ajouta un pull bleu foncé qui lui appartenait. Il piocha au hasard, gêné, dans le bac des sous-vêtements. Il leva les yeux au ciel en pensant qu'il devait faire pitié à choisir ainsi des fringues pour fille. Et descendit le tout dans le salon. Il plaça sa sélection sur la table, elle dormait toujours mais elle était si belle. Il s'assit sur le bord du sofa et se pencha pour embrasser son front, mais elle passa ses bras autour de lui et le serra fort contre elle.
-Je t'aime Carter. Murmura-t-elle.
Il la regarda, il crut d'abord qu'elle s'était réveillée mais, lorsque qu'il aperçût ses yeux clos et entendit sa respiration lourde il comprit qu'elle avait parlé dans son sommeil. Il la contempla, longuement. Et il comprit qu'il serait prêt à tout pour elle, sa précieuse petite sœur.
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Evrerything is Red.
ActionPrologue : « Leaf falling, Autumn calling, Dark clouds forming » En cette fin de matinée d'octobre, la maison des adolescents était illuminée par les rayons du soleil. La demeure datait du XIXème siècle, au bord de cet édifice se trouvait un petit...