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Dehors il neigeait... L'hiver était arrivé.

Carter marchait dans la rue. Il ne savait pas où aller, au fond il espérait que sa petite sœur le rattraperait. Il n'aurait alors pas eu d'autre choix que de rester. Elle était comme son alter ego. Ils pouvaient se comprendre en un regard. Il serait resté, il l'aurait prise dans ses bras et lui aurait promis que tout allait s'arranger : que Théo allait revenir, qu'Allie pourrait reprendre ses études, que maman allait quitter William et trouver un job bien payé où elle ne serait pas obligée de travailler la nuit. Il lui aurait promis tout ce qu'il pouvait promettre juste pour qu'elle recommence à sourire. Même s'il savait à quel point c'était faux. Il aurait voulu remonter le temps et que tout soit comme avant. Mais il était à bout, il ne pouvait plus encaisser et le fait qu'Alaska se soit fait battre était la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Pourtant, il avait essayé de la sauver.

C'était mieux qu'elle ne l'ait pas rattrapé. Il allait probablement se rendre chez l'un de leurs meilleurs amis ; Léo, Thomas, Isaac, Anton ou Aleks. Il continua de marcher et se dirigea instinctivement vers chez Léo, ce dernier avait un an de plus que lui, Il avait toujours traité Carter comme son frère. Il le traitait exactement comme il aurait voulu être traité par Théo.

Alors qu'il marchait dans la neige ; dans cette immense page blanche qui recouvrait la ville, avec son blouson de cuir ; les mains dans les poches de son jogging ; son sac de sport en bandoulière ; Il ressemblait à un enfant, perdu. Un enfant qui essayait désespérément d'être grand.

« Dans son for intérieur, il y a un enfant qui pleure. »

~

« Tunnel :

On a parfois le cœur soulever par la sauvagerie du monde, on est écœurer par la bonté d'une nouvelle tyrannie, le raffinement des anciennes, par les mensonges, l'odeur du fumier dans les villes, l'horreur qui pèse sur tous nos lendemains ; On s'engloutit alors dans un sombre désespoir ; on a peur, on a honte, on est triste d'être humain, on réclame en pleurant une naissance nouvelle, ou du moins l'admission par baptême dans une nouvelle confrérie. Mais on redoute de ne pouvoir obtenir ni l'une, ni l'autre ; que le monde refuse de s'arrêter pour nous, et qu'on ne peut que le quitter, là-haut pour plonger dans une douteuse éternité. Notre foyer lui-même nous semble hostile, comme si tous les talismans qui définissaient notre identité s'étaient retournés contre nous ; on se sent déchiré, mis en pièce et en morceaux. On comprend alors avec terreur que si on ne peut pas s'assoir pour réunir ses morceaux et les assembler à nouveau... On va devenir fou. Mais parfois se produit pourtant une manière d'évènements mystérieux et éblouissants qu'on contemple encore longtemps après avec un émerveillement mêlé du respect qu'impose le sacré.

Fauve. »


« Carter !

Carter !

Carter, ne me laisse pas. »

Evrerything is Red.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant