Je pleurais, cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Carter et moi avions appris à rester forts, mais ce soir c'est comme si toutes mes barrières s'étaient effondrées. Je devais être totalement ridicule et mon mascara devait avoir coulé. Je mis mes mains devant mes yeux, j'avais honte de mon attitude. Une personne m'attrapa par la taille et me plaqua contre son torse. Je reconnus aussitôt son parfum. Il me serra contre lui. Pourquoi était-il revenu ? J'allai me dégager lorsque qu'il enfoui sa tête dans mon cou. Je fus surprise par ce geste, lui qui était si froid habituellement. Je me retournai après quelques secondes. Il baissa la tête, comme un enfant perdu. Je me blottis contre lui et écoutai son cœur battre. Il m'entoura de ses bras, je me sentais en sécurité près de lui. Il ne cessait de me dire qu'il était désolé, qu'il était égoïste, il m'implora de le pardonner tout en me caressant les cheveux.
« On a tous des failles. Tout le monde commence comme un vaisseau étanche. Et puis des
évènements se produisent, on est quitté, on n'est pas aimé, on n'est pas compris, on ne comprend pas les autres, et on se perd, on se déçoit et on se fait du mal. Le vaisseau commence alors à se fissurer par endroits. Et effectivement, une fois que le bateau prend l'eau, la fin est inéluctable.
John Green»
Pour la énième fois depuis que Carter avait commencé déconner, je le guidais dans les escaliers en le tenant par la main, mais cette fois ce n'était pas l'alcool qui l'aveuglait. Il était plus de deux heures quarante-cinq et nous tentions de faire le moins de bruit possible, nos chaussures à la main. Dans la chambre, l'odeur de nos parfums mélangés régnait. Cette pièce changeait constamment d'atmosphère, si Carter était absent elle semblait juste vide et inquiétante, mais quand il était là elle était rassurante. Une fois arrivés devant nos lits respectifs, je lui lâchai la main. Il me retint par l'avant-bras je grimaçais, il avait attrapé mon bras gauche. Sa main descendit le long de mon bras et il me tira vers son lit. Alors je m'allongeai à ses côtés, il me prit dans ses bras et s'endormit exactement comme quand on était enfant, exactement comme après le départ de Daddy.
«Blues partout, blues tout le temps, frères d'armes, sœurs d'armes, cohésion, blues, au bout de la jeté, face au vent, sur les chemins de foret sur le parvis des églises, sur le pont des bateaux et même la tête sous l'eau dans la joie, dans les fête, toujours en cercle, serrer, toujours debout, l'espoir blues,
L'espoir. »
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Evrerything is Red.
ActionPrologue : « Leaf falling, Autumn calling, Dark clouds forming » En cette fin de matinée d'octobre, la maison des adolescents était illuminée par les rayons du soleil. La demeure datait du XIXème siècle, au bord de cet édifice se trouvait un petit...