Je sonnai trois fois de suite sans même attendre la réponse.
-Oui, oui deux secondes ! J'arrive ! Qui est-ce ? Demanda-t-il derrière la porte. Cela me fit sourire en repensant à la dernière fois.
- West. Répétais-je simplement. Il ouvrit la porte .Il me regarda et sourit. Il était quinze heures trente mais il était en pyjama.
- Je me disais aussi que cette voix était beaucoup trop féminine pour que ce soit mon meilleur pote. Nous nous regardâmes dans les yeux, son sourire était différent, il avait habituellement un sourire taquin, mais cette fois-ci il était sincère.
-Tu as encore perdu ton frère ?
Ses paroles me ramenèrent à la réalité. Ma gorge se serra.
- Non... Répondis-je. Sentant les larmes monter jusqu'à mes yeux. Il pinça les lèvres, s'avança vers moi et me prit dans ses bras. Il était sur le pas de sa porte, pieds nus, torse nu, dans le froid de l'hiver. Il me fit rentrer chez lui, nous discutâmes toute l'après-midi et toute nuit, nous nous embrassâmes aussi. Etais-ce l'atmosphère du moment ou l'envie qui nous avaient entraînés ? Je ne sais pas. Je repartis le lendemain à neuf heures, après une nuit blanche, pour lui comme pour moi. J'avais pleuré, alors il m'avait serré dans ses bras. C'était génial et étrange à la fois.
Mon frère risquait de ne pas être très content, c'est vrai que j'avais oublié de le prévenir et que je n'étais pas rentrée de la nuit.
Lorsque j'ouvrai la porte Carter faisait les cents pas dans le salon.
- Où étais-tu ? Demanda-t-il. Il me prit dans ses bras puis au bout de quelques secondes il me lâcha et recula.
-J'avais besoin de respirer.
Il m'observa un moment.
-Tu sens l'odeur d'Isaac et tu as son manteau.
- Carter the cop.
-Répond. Tu sors avec lui ?
-Non ! M'exclamai-je.
- Tu as passé la nuit avec lui ? Je levai les yeux au ciel.
- Oui, mais ce n'est pas ce que tu crois ! Il sortit de la maison, je le suivis. Il allait tout droit vers chez Isaac.
-Arrête, tu es vraiment ridicule ! Ne joue pas au grand frère protecteur !
La colère envahissait ses yeux gris.
Carter était assis sur le lit en silence.
-Maman et Allyson sont au courant ? Finit-il par dire au bout de quelques minutes.
- Je ne leur ai pas encore dis.
Il y eut un nouveau silence.
-Je vais prendre l'air.
Carter se leva et sortit.
J'entendis la porte d'entrée claquer. Je sortis dans le couloir en fermant la porte. Je descendis les escaliers, Maman n'était plus là. J'émis un soupir de soulagement, je n'aurais pas à lui annoncer maintenant. J'eus une idée, je pris le téléphone et composai un numéro. Au bout de deux sonneries ils décrochèrent.
-Bonjour, je voudrais parler au docteur Growl.
- Qui dois-je annoncer ?
-Alaska West.
Lorsque je raccrochai un apaisement immense m'envahi, j'avais demandé au Dr. Growl d'annoncer lui-même le futur décès de ma petite sœur. Les larmes me montèrent aux yeux mais je me fis violence pour ne pas craquer, je devais être forte, pour maman, pour Carter, et même pour la jolie Emma. Je ressentais le besoin de parler à quelqu'un, et surement pas au psychologue Hans, et puis de toute façon j'avais un manteau à rendre.
Pourquoi j'essayai de me justifier envers moi-même ?
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Evrerything is Red.
ActionPrologue : « Leaf falling, Autumn calling, Dark clouds forming » En cette fin de matinée d'octobre, la maison des adolescents était illuminée par les rayons du soleil. La demeure datait du XIXème siècle, au bord de cet édifice se trouvait un petit...