A onze heure quarante-cinq lorsque je reçus un appel de Carter. Il ne m'appelait jamais. Je prétextai un mal de ventre et me précipitai hors de la classe. Une fois dans le couloir, je décrochai immédiatement ; la peur me monta à la gorge.
- Allô ? Carter que ce passe-t-il ?
- Faut qu'on parle.
- Maintenant ?
-Ouais. C'est important
-J'arrive tout de suite, je fais le plus vite que je peux.
Je sortis du bâtiment en courant ; un surveillant me repéra et me courut après sous le regard stupéfait des élèves qui se trouvaient là. J'atteignis la grille et essayai d'ouvrir le portail mais il était fermé. Je l'escaladai tant bien que mal et me retrouvai de l'autre côté. Le surveillant qui me poursuivait ouvrit alors la porte avec son badge et m'attrapa le bras gauche ce qui m'arracha un cri de douleur, je réussi à me libérer de son emprise et courus comme une dératée jusque chez moi.
Je sentais du liquide chaud couler de mes griffures, cela me faisait terriblement mal. Lorsque j'arrivai chez moi, ma veste était tachée de sang. Carter m'attendait sur le canapé. Son regard de s'attarda sur mon bras gauche. Il s'apprêtait à dire quelque chose mais je l'interrompis.
- Je suis tombée... Lui dis-je toute essoufflée.
Carter fixait la blessure sur ma joue, ma chemise tachée et la coupure sur mes lèvres.
-Qui t'a fait ça ? Demanda-t-il alors. Je vis la colère bouillir dans ses yeux.
-Je suis tombée je te dis ! M'exclamais-je.
- J'ai vu le sang sur mes draps. Quand est-ce qu'il te l'a fait ? dit-il alors qu'il essayer de garder son calme.
-Qui ça ? Tentai-je.
-Arrête de me prendre pour un con. Quand ? Dit-il d'une voix menaçante.
- Hier soir... Tu étais bourré alors je t'ai aidé à...
- Je me souviens de ce qui s'est passé. M'interrompit-il, agacé.
-Lorsque je suis descendu, il m'a surpris j'étais juste au mauvais endroit au mauvais moment.
Il y eu un silence.
-Si je le revois je le tue. Dit-il calmement ce qui me fit froid dans le dos.
-Non. Tentai-je mollement.
- Je suis désolé, j'aurais dû être là pour te défendre, j'aurais dû...
- Quoi ? Prendre les coups ? Non merci. Je sais me défendre toute seule ! Protestais-je.
- Ah oui ? Ce n'est pas ce que tu laisses voir. Cracha-t-il en se levant.
-Tu t'es vu ?! Toi tu es couvert de cicatrices ! Tu crois que je n'ai rien remarqué ? Ripostai-je en me levant à mon tour.
Il retomba sur le canapé.
- Tout ce que je voulais c'est que toi au moins tu sois sauvée. Soupira-t-il.
Je ne répondis rien. Et nous restâmes ainsi, dans le silence.
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Evrerything is Red.
ActionPrologue : « Leaf falling, Autumn calling, Dark clouds forming » En cette fin de matinée d'octobre, la maison des adolescents était illuminée par les rayons du soleil. La demeure datait du XIXème siècle, au bord de cet édifice se trouvait un petit...