On sonna à la porte, je sursautai et descendis ouvrir.
Thom me sourit. Puis il remarqua les taches de sang sur mes vêtements et son sourire s'évanouit. Il me prit dans ses bras et me frotta le dos. Je m'agrippai à sa chemise et me fis violence pour ne pas me mettre à pleurer. Au bout d'un long moment je me détachai de lui. Nous nous regardâmes dans les yeux.
-On y va ? Demandais-je pour changer de sujet.
Il prit un manteau – celui de Léo - qui était pendu au porte-manteau à ma droite et me le remit.
- Evite d'attraper froid. Après tu vas encore emprunter celui de quelqu'un d'autre !
- Celui-là c'est celui de Léo.
Il lâcha un petit rire ; un rire attendrissant. Je voulus sourire mais n'y parvins pas. Je fermai la porte de la maison derrière moi et nous marchâmes dans la rue, silencieusement. Au bout d'un moment, il me bouscula un peu. Je le poussai un peu plus fort. Et, naturellement, cela dégénéra. Nous nous chamaillâmes ainsi jusqu'à chez Léo. Il rigolait mais je n'y parvins toujours pas. Il me chatouillait, tentant de me faire rire.
-Merci. Dis-je.
-Pourquoi donc ? Demanda-t-il.
-Être là.
Il me regarda, ce genre de regard qui vous fait savoir que vous êtes importante.
-« Ne pense pas qu'aux yeux du monde entiers tu n'es personne alors qu'aux yeux de quelqu'un tu es le monde entier. »
Il plongea son regard dans le mien. Un toussotement se fit entendre. Je me retournai et regardai le beau brun devant moi. Mon cœur se serra.
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Elle avait du sang sur elle, encore. Il ne pouvait pas mettre de mots sur ce qu'il ressentait ; de la tristesse ; de la douleur ; de la colère... Il la prit dans ses bras s'attendant à être repoussé d'une seconde à l'autre, pourtant elle s'accrocha à sa chemise sur son torse, comme si c'était sa seule prise. Elle tremblait. Thomas voyait bien que la jeune fille se retenait de pleurer et il en fut d'autant plus triste. Au bout d'un long moment, la jeune fille mit fin à l'étreinte même si Thomas aurait pu rester l'éternité ainsi.
-On y va ? Demanda Alaska.
Il attrapa un manteau au hasard qui était pendu au porte-manteau à la droite de la fille et le lui remit.
- Evite d'attraper froid. Après tu va encore emprunter celui de quelqu'un d'autre ! Dit-il avec un sourire espiègle.
- Celui-là c'est celui de Léo. Annonça-t-elle. Elle ne souriait plus, ne riait plus. Seule la tristesse était peinte sur son visage. Durant tout le chemin, il tenta de la faire rire, sans succès.
-Merci. Dit-elle.
-Pourquoi donc ? Demanda-t-il.
-Etre là.
Tout d'un coup ils redevinrent sérieux. Le cœur du garçon battait la chamade. Il la regarda amoureusement, ça y était, il avait attrapé « le syndrome Alaska » comme le bâtissait Aleks. Il ne pouvait plus se passer d'elle ; comme Carter ; comme Anton.
-« Ne pense pas qu'aux yeux du monde entiers tu n'es personne alors qu'aux yeux de quelqu'un tu est le monde entier. » Dit-il sans réfléchir.
Alaska le regarda, c'était étrange, elle lui donna l'impression d'être enfin quelqu'un d'important. Il crut remarquer le visage d'Alaska se rapprocher du sien ; Thommy retint sa respiration, Allaient-ils s'embrasser ? Un toussotement se fit entendre. Alaska se crispa d'un coup et se retourna vers le son. Isaac se tenait là fixant Alaska avec une expression indéchiffrable sur le visage. Thomas le maudit d'avoir interrompu ce moment. La jeune fille soutint son regard, il baissa finalement les yeux. Elle s'avança et le contourna.
-Soumis. Cracha-t-elle.
Elle n'aurait jamais dû dire ça.
Isaac, dans une explosion de colère fit volte-face et lui saisit violement le poignet. Il approcha son visage du sien et lui siffla entre ces dents :
-Fais attention, tu pourrais bien me mettre en colère.
Une once de peur traversa le visage de la jeune fille. Thom se précipita devant Isaac et le força à lâcher Alaska. Mais ce dernier ne desserra pas son emprise. Alaska gémit de douleur et bientôt les garçons débarquèrent en entendant cette altercation.
-Lâche-la ! Dit Thomas à voix basse, espérant que son ami –au comportement immature ces temps-ci se reprendrait.
-Isaac ! Lâches-la ! Intervint Léo d'une voix sévère qui lui jeta un regard menaçant. Carter vint au côté de Thom l'aider à desserrer la prise qu'Isaac avait sur A. La jeune fille enfin libérée se tint le poignet et grimaça en découvrant la marque de la pression que le garçon avait eu quelques instants plus tôt.
-On dirait William... Cracha-t-elle.
« Incroyable, cette fille cherche vraiment les problème... » Pensa Thommy. On vit Aleks toujours dans le couloir se taper la tête avec la paume de la main et, presque aussitôt Isaac explosa de rage et fut retenu par Thomas, Léo et Carter.
-NE LA TOUCHE PAS ! Hurla Carter.
Son cri était d'une violence ahurissante, si bien que Isaac fut sonné pendant une seconde. Il posa ses yeux sur lui. Léo en profita pour l'attraper par la peau du cou et plus en colère qu'on ne l'avait jamais vu, l'entraîna dans sa chambre -qui n'était non pas à l'étage comme la chambre d'ami mais au rez-de-chaussée en face du salon, à la droite de la cuisine. Nous restâmes quelques minutes dans le silence. On pouvait entendre derrière la lourde porte Léo crier sur Isaac en espagnol. Il ouvrit la porte.
-Thommy, Carter, venez. Maintenant. Cria-t-il. Alice, occupe toi d'A. Ajouta-t-il d'un ton plus doux mais toujours aussi colérique.
Une fois que les deux garçons l'eurent rejoint, la porte claqua violement derrière eux
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Evrerything is Red.
ActionPrologue : « Leaf falling, Autumn calling, Dark clouds forming » En cette fin de matinée d'octobre, la maison des adolescents était illuminée par les rayons du soleil. La demeure datait du XIXème siècle, au bord de cet édifice se trouvait un petit...