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«Blues partout, blues tout le temps. Solitude blues. Bars. Taxis. Bus de nuit. Rentre à pied, seule. Cassos blues. Galeries éteintes. Carrefours déserts, rues dégueulasses, boulevards vides et silencieux. Ambiance post-apocalyptique. Béton blues »

Je cherchai dans la rue ; des traces de pas dans la neige, mais comme je m'y attendais ; une nouvelle couche avait déjà tout recouvert et de toute façons, les empreintes marquant passage de d'autres personnes devaient s'être mêlées aux sienne. Je frissonnai, je n'avais pas pris de manteau et je le regrettais car je portais seulement un crop-top et un jogging. Il était dix-huit heures. Les seuls endroits où il pouvait se rendre, étaient chez les membres de notre bande. La maison la plus proche était celle d'Isaac. J'arrivais devant sa porte et sonnai.

-Qui c'est ? demanda-t-il derrière la porte.

-West.

Lorsqu'il m'ouvrit il était seulement en jeans.

- Je me disais aussi que cette voix était beaucoup trop féminine pour que ce soit mon meilleur pote.

Isaac était le plus drôle de la bande, âgé de dix-sept ans, il était très proche de Carter. Ses cheveux étaient châtains et ses yeux étaient verts, il était vraiment beau, c'était un tombeur mais aussi un vrai salaud avec les filles.

- Ouais... D'ailleurs à ce propos...

- Rentre, tu ne vas attraper froid. Je le regardai méfiante. Je te promets que je ne vais pas te manger. S'exclama-t-il avec un sourire innocent.

- Ok. Merci. Il me fit avancer dans un grand salon dans les tons rouges. Au milieu de la pièce trônaient deux fauteuils et un canapé en cuir, en face, une table basse était installée, en dessous de sa télé. Il avait une chaine HI-FI et une PlayStation. A côté il y avait une cuisine Américaine et un escalier qui devait monter vers sa chambre et sa salle de bain. Je n'étais jamais allée à l'étage, la légende racontait que si on rentrait dans sa chambre, on en ressortait dépourvu de toute innocence -et de vêtements. Sa maison était très spacieuse, ses parents étaient riches et lui avaient offert une maison alors qu'il n'était même pas majeur, il parait qu'il était si difficile à vivre que ses parents ne le supportaient plus.

- Alors, dis-moi tout.

- Bon pour faire court on s'est légèrement disputés, il a pris ses affaires et je le cherche.

- Pourquoi vous vous êtes disputé ?

- Ca ne te regarde pas. Répondis-je avec un regard de défi.

- Je suppose que c'est à cause de ça... Dit-il en désignant ma joue.

- En partie. Soupirai-je.

-William ? Demanda-t-il. Je sursautai légèrement et le regardai incrédule. Voyons, A. Nous ne sommes pas si débiles que ça. Enfin pour ce qui est de Léo et moi parce que les autres ne sont toujours pas au courant. Quoi qu'il en soit, si tu as besoin de parler je suis là. Et pour une fois ce n'est pas une technique de draguer. J'essaye juste d'être... hum... Ton ami ? Dit-il en trébuchant sur les derniers mots.

Isaac est comme ça, un coup il est exécrable et l'autre il est complètement adorable

- Merci Isaac, mais ça va. Et sinon tu sais où il est ? Ajoutai-je.

Un sourire narquois se dessina sur ses lèvres. « L'instant Good Isaac» comme nous l'appelions était passé.

- Je vous jure les West... Votre relation elle n'est pas clean...

Je le toisai du regard.

- Tu vas te calmer direct. Dis-je froidement

- Non mais sérieux ! Quand Carter sort avec une fille c'est hyper froid entre vous. Alors que quand il est célibataire c'est carrément... chaud bouillant quoi... Dit-il avec un sourire en coin.

Evrerything is Red.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant