- Pfff... Elle n'a même pas demandé mon nom, celle-là ! Ma nouvelle mère, la bonne blague ! Elle a l'instinct maternel d'une crotale ! râlai-je, une fois que ma "mère" fut hors de portée, en retombant sur le lit.
- Vous êtes dure, Mademoiselle. Madame a trois enfants : Madame Olivia, Monseigneur Nicklas et Monsieur Hunter. Elle a été une bonne mère. Oh, mais regardez l'heure ! Il faut vous préparer pour ce soir, me rappela doucement Laura.
- Pourquoi ? Il se passe quoi ce soir ? demandai-je en soupirant.
- Votre nouvelle famille compte vous présenter à la Cour ce soir. Je suis là pour vous rendre aussi belle que possible, vous devez plaire au roi.
- Mais c'est le matin...
- Cela pourrait prendre beaucoup de temps, nous ne connaissons pas votre taille...
- Et après ? Je fais quoi après cette petite soirée ?
- Vous serez élevée comme une jeune fille de noble fiancée au deuxième fils d'une des plus célèbres familles d'aristocrates du pays.
- Youpi... ironisai-je, heureusement que je n'allais pas rester là longtemps, je n'avais aucune envie de devenir Madame Di Sonatia. Merci, Clear, de m'avoir appris toutes les fourberies de la planète pour qu'ils en aient rapidement assez de moi.
Je me redressai et je vis que Laura faisait une drôle de tête. C'était... du dépit ?
- Dis-moi, Laura, tu as quel âge ? m'enquis-je, curieuse.
- J'ai seize ans, Mademoiselle.
- C'est... C'est le même âge que moi, m'étonnai-je. Elle était vraiment très petite pour son âge... Ou alors c'était moi qui était particulièrement grande ? Un peu des deux j'imagine, mais le fait d'avoir passé un an auprès de R et ses jambes excessivement longues et Last la naine avait fait que je ne savais pas vraiment ce qu'était la normale...
- Vraiment ? Je vous croyais plus âgée... Vous avez l'air d'avoir une vingtaine d'années...
Zut, pour le monde extérieur j'avais l'air d'une vieille...
- Comment ça se fait que tu sois une servante ? Nous sommes au centre de la ville, non ? Tu devrais pas être à l'école ?
- Je suis la fille du majordome, Mademoiselle, mon père a souhaité que je travaille pour l'aristocratie, il dit que c'est la meilleure façon de monter dans la société, et que certains nobles charitables accordent des dons à leurs valets. Je vous prie de me laisser faire mon travail Mademoiselle, termina-t-elle, sans doute plus agressivement qu'elle l'avait voulu, parce qu'elle s'empressa de s'excuser peu après.
- Tu voudrais être à ma place, n'est-ce pas ? l'interrogeai-je enfin.
- Je... hésita-t-elle.
- Tu peux parler librement, je ne suis pas du genre à punir les gens parce qu'ils ont dit la vérité, la rassurai-je avec un sourire.
- Oui... Oui, vous avez raison... avoua-t-elle, tête baissée, Vous avez eu la chance d'avoir été choisie parmi les villageois pour devenir une petite fille de riche. Toutes les portes vous ont été ouvertes d'un coup, vous pouvez faire ce que vous voulez, vous ne manquerez plus de rien, alors que moi, je vais... Je vais passer toute ma vie à travailler et à faire les corvées des autres pour gagner mon pain. J'aurais pu être choisie, j'aurais pu être à votre place...
- Pour te dire la vérité, moi non plus, je n'ai pas été choisie.
- Comment ? Pourquoi êtes-vous là dans ce cas-là ?
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Crimson Curse
FantasyJe courais, je courais aussi vite que je pouvais. Mes jambes étaient en feu, me suppliaient d'arrêter, mes pieds étaient en sang, mon cœur battait comme un piston. Je courais encore. Toute ma vie, je n'ai fait que fuir. Je croyais que c'était la bon...