Confusion

58 0 1
                                    

POINT DE VUE DE GAËLLE:

Merde. Merde. Merde. Je suis bourrée, sur les genoux de Théo. Il doit sentir qu'il y a un souci, comme un froid, parce qu'il me serre plus fort, il ne peut plus me laisser partir. Il bande contre moi, je le sens. En même temps, je suis en sous-vêtements. Je veux me relever, mais il me tient contre lui. Il commence à m'embrasser de plus belle, il me tripote, je ne me sens plus à l'aise. Je réussis tant bien que mal à me dégager, je suis bourrée d'adrénaline, je prends ma robe dans la main, je veux la remettre. Mais il me plaque au mur et, contre moi, je sens qu'il ne reste plus que son caleçon et mon string qui nous séparent. Il a un sourire qui m'effraie. Il baisse son caleçon, et, malgré mes cris étouffés par la musique, me pénètre. Je suis collée contre le mur, les poignets bloqués, je sens les vas et viens de Théo en moi, ce n'est pas qu'il n'aurait pas été de mon goût, c'est juste la manière dont il a procédé qui est tellement, tellement deg. Il éjacule enfin, j'en peux plus, j'ai les larmes aux yeux. Il n'a pas l'air de comprendre, apparemment pour lui, ce n'était qu'un jeu. Il se retire, enlève la capote, il avait tout préparé ce connard, il l'avait déjà mise sans que je m'en rende compte. Il ouvre la porte à l'aide de sa clef, puis me traine vers le lit. Il me caresse calmement, comme si ce qui vient de se passer n'était qu'une plaisanterie. Je me dégage, il me dégoute. Je renfile ma robe comme je peux, remets mes escarpins, je n'en pouvais plus, je me sentais seule et mal, la seule personne à qui j'aurais pu me confier de ce qui m'était arrivé est complètement bourrée. Je sèche mes larmes, l'entends appeler mon prénom en riant, cours me réfugier dans une pièce silencieuse. Je me mis en boule, priant de remonter le temps, pour pouvoir changer le cours des choses.

DU POINT DE VUE DE NOËL:

Elle n'en peut plus, elle pleure. Elle commence à bredouiller des paroles incompréhensibles, se calme, puis me regarde, recommence à sangloter, des mots me parviennent, des bribes, j'entends tes mains, ses hanches, tout à l'heure, pute, laisse tomber, connard, fumer.

Oh merde. J'ai voulu la rendre jalouse et je lui ai fait du mal. Je commence moi aussi à bredouiller des paroles floues, à m'excuser, à lui dire que cette fille et moi ne seront jamais en couple, que je regrette, je ne sais que dire, elle me regarde maintenant avec de grands yeux.

DU POINT DE VUE DE GAËLLE:

Je me rends compte que la pièce a un balcon, dont la porte qui y mène est ouverte. Un petit carré orange dans la nuit. Des cendres. La senteur bien connue. Je sors. La fille aux cheveux rouges se tient là. Je la regarde mal, je le sais, mais je ne peux m'en empêcher, je suis mal pour Lucie.

- Alors, comme ça ta pote espionne Noël? dit-elle en riant.

- Non, en fait, c'était moi. Tu es sa petite amie?

- Oh cieux bien sûr que non! Et je ne le pourrai jamais, d'ailleurs. C'est quoi, ton nom?

POINT DE VUE DE LUCIE:

Il me ment j'en suis sûre. Ne pouvant retenir ma stupeur devant la facilité avec laquelle il me ment, j'écarquille les yeux, puis lui mets une baffe.

- Comment tu peux encore me regarder dans les yeux après me raconter de pareilles conneries? hurlai-je. Tes mains étaient sur les hanches de cette pute, et elle n'avait pas l'air d'être étonnée le moins du monde de l'emplacement de tes mains sur elle!

- Non mais t'es complètement hystérique! Et d'abord, tu ne traites pas Joanne de pute bordel! C'est ma meilleure amie depuis mes cinq ans!

Je ne sais quoi penser, ça me calme.

POINT DE VUE DE JOANNE:

Ah, c'est donc elle, Gaëlle. Je comprends pourquoi elle a du succès, elle est à tomber.

Le jour où j'ai réaliséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant