Je roule sur le dos, puis clique sur le message. Ahhh, heureusement qu'il est là celui-là. Il me fait rire. A en croire nos discussions, nous sommes faits l'un pour l'autre. Mêmes intérêts, même humour, une certaine complicité. Pourtant, je sens que quelque chose coince, je ne sais où. Mais bon, pour l'instant, ça me va. Un bel homme blond et musclé et parfait sur le plan mental qui dit que vous lui plaisez, ça n'est pas rien. Et lui aussi me plait d'une certaine façon... Bon, je lui récris, on se raconte nos journées, j'omets certains détails. Je ne veux pas qu'il pense que je suis une pute. Je veux lui laisser la vision d'une Gaëlle encore jeune et innocente. C'est un gars bien, je ne souhaite en aucun cas le blesser. Quand mes amies n'ayant pas encore entendu tous les détails de mes relations me demandent pourquoi on ne s'est pas déjà mis en couple tous les deux, je ne sais que leur répondre. La plupart du temps, je me contente de leur expliquer que je ne vois pas l'intérêt de me mettre en couple avec un homme habitant à 1200 km de chez moi - ce qui est vrai. Mais l'entière vérité est que je ne me vois pas me mettre en couple du tout. Je ne peux me mettre en couple avec Bence alors que le physique de Grégoire est la source de tous mes fantasmes. Une voix me sort de mes songes.
- Alors, tu viens? On t'attend pour manger ça fait six fois que l'on t'appelle!
Ah, ma douce soeur. Toujours les mots pour me toucher. J'ai dû les réveiller en rentrant, même s'ils ne s'en sont pas rendus compte. Je jette un coup d'oeil à mon réveil, et constate que deux heures se sont écoulées depuis mon arrivée. J'ai dû m'endormir.
Lorsque je descends dans la cuisine, ma soeur se tient debout devant le frigo, cherchant quelque chose à se mettre sous la dent. Quant à ma mère, elle est appuyée contre une étagère, attendant que le lait chauffe, pour le mettre dans son café. Et moi, je suis debout dans le cadrage de la porte. Je fixe ma soeur, qui me fixe également. Sans échanger un mot, elle ferme lentement le frigo, me libérant le passage. Je vais m'asseoir à ma place habituelle, à côté du cactus. Ma soeur dit souvent que je pique autant que lui. C'est vrai que j'ai un sale caractère. Mais bon, la comparaison n'était pas nécessaire. Mon aînée, c'est-à-dire Ambre, s'assit en face de moi.
- Tu aurais pu te dépêcher un peu, non? Tout le monde t'attendait pour pouvoir manger. Bien sûr, avant l'arrivée de son Altesse Royale, personne n'a la permission d'avaler ne serait-ce qu'une miette!
Je lui balançai une petite cuillère. Oups. Je regrettai immédiatement. Elle devint rouge tomate, et sortit de table. Personne n'avait vu que notre mère était partie entre temps, nous laissant nous chamailler. Ce n'est que quand le lait déborda que je vis que j'étais seule.
VOUS LISEZ
Le jour où j'ai réalisé
RomantizmGaëlle a un caractère fort. Gaëlle ne tombe jamais amoureuse. Gaëlle est convoitée, admirée, accostée par beaucoup d'hommes. Gaëlle mène un double jeu pour que personne ne s'en doute. Comme je l'ai dit, Gaëlle a une sacré personnalité. Mai...