What's your name again?

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POINT DE VUE DE GREGOIRE:

Lorsque le bruit du petit poing de Gaëlle contre le bois de ma porte d'entrée se fit entendre, je restai un moment indécis quant à la tournure que les événements devraient prendre, une fois la serrure levée. Je posai ma main sur la poignée, pensif.

Je l'entendais presque respirer de l'autre côté de la barrière qui nous séparait. La porte s'ouvrit, sous le poids de ma main.

Elle était en face de moi, me regardait avec de beaux yeux bleus, inquisiteurs, ayant l'air de me demander pourquoi je restais là sans bouger à la regarder. Lui dire la réelle raison de notre rupture, à Em et moi, serait bien trop risquée. Je me contentai de lui énoncer simplement qu'elle avait découvert pour nos aventures, sans préciser qu'elle l'avait su qu'au moment où je les lui avais contées. Elle était d'ailleurs très rapidement partie, ne perdant pas son temps pour rassembler ses affaires et me rendre la clef de mon appart.

Je passai la main dans mes cheveux, un peu confus. Et pensif. Surtout pensif, en fait.

- Tu.. veux boire quelque chose?

Son regard avait changé, il était rempli de compassion. Elle hocha simplement la tête en énonçant un oui tout doucement, oui qui me fit l'effet d'une caresse. Je frissonnai.

Elle alla directement au frigo, elle connaissait mon chez-moi comme si elle y avait toujours habité. Je ne pouvais m'empêcher de l'observer. Ses gestes étaient gracieux et décidés, elle était à l'aise en ma présence et pourtant n'en avait pas besoin. Elle venait parce qu'elle aimait être avec moi.

- Tu ne m'as jamais dit ce que tu souhaitais devenir en fait...

Elle stoppa son geste, je regrettai ma question, était-ce trop privé? Elle se tourna vers moi, laissant ses mains en suspends dans leur action. Enseignante. Elle voulait devenir prof! Elle se détourna de moi et continua à verser son jus d'agrumes dans le verre désormais pleins aux trois quarts. Elle rangea la bouteille, prit son verre, se tourna vers moi, et me retourna la question.

- Avocat.

Elle émit un petit son admiratif, se pencha vers moi et murmura en rigolant:

- Tu pourras me défendre quand on voudra me mettre en tôle pour mes conneries!

- Tu es sage comme ça n'est pas permis, je serais au chômage si je ne devais m'occuper que de ton cas..

Elle sourit et, sans prévenir, sans même comprendre comment l'idée m'était venue, je me penchai et l'embrassai. Ses lèvres avaient le goût d'orange. Ce baiser ne ressemblait en rien à ceux que j'avais auparavant échangés avec elle. Il avait du sens pour moi. Une signification plus profonde que nos ébats habituels. Lorsqu'elle se détacha doucement de moi, elle resta à quelques centimètres de mon visage, leva les yeux vers moi, comme pour demander la permission d'un second baiser. Elle se rapprocha doucement, je fis de même, passant mes mains dans ses cheveux, que j'aimais tant. Notre baiser s'intensifia. Doucement, elle déposa le verre qu'elle tenait encore jusque là, et parcouru mon visage de ses doigts, puis ils descendirent le long de mon cou, attrapant le col de ma chemise. Elle défit délicatement le premier bouton, précautionneusement, prenant son temps, comme pour éterniser le moment. Mon plus grand espoir aurait été qu'elle ressente la même chose que moi en ce moment. Les autres suivirent le premier, et elle fit délicatement glisser le vêtement sur ma peau, pour dévoiler mes tatouages, qu'elle traça du doigt. Gaëlle déposa ma chemise sur le dos de la chaise et nous recommençâmes nos préliminaires. Ma main glissa sur ses hanches, et je la serrai doucement contre moi. Nos lèvres s'entrouvrirent, laissant place à nos langues souhaitant goûter un peu plus de l'autre. Je lui pris la main, embrassai chacun de ses doigts, et l'entrainai dans la chambre. 

Elle fit glisser ses vêtements au sol, et s'avança vers le lit où je me trouvais assis, la regardant s'approcher tout en me jetant un regard félin. Délicatement elle me fit basculer sur le dos et se mit au dessus de moi, m'embrassant de plus belle. J'entendis ses chaussures se séparer de ses pieds et toucher le sol dans un bruit soudain. Tout en continuant à m'embrasser, elle défit mon pantalon, je levai les hanches pour qu'elle puisse le faire glisser plus facilement. Je mis mes mains sur ses hanches et remontai délicatement, longeant sa silhouette, pour arriver à son bustier, me relevai légèrement pour l'embrasser dans le cou tout en défaisant la lingerie. Epris de désir et étant devenu possessif, je la mordis doucement au cou, espérant y laisser une marque. Elle gémit et se plaqua contre mon corps, je baissai mon caleçon et descendis vers sa culotte que je lui retirai avec les dents. Je la fis s'allonger à son tour, commençai par embrasser ses cuisses, me rapprochant de plus en plus de son sexe. Elle se tendit que mes lèvres touchèrent son clitoris, ne pouvant s'empêcher de s'agripper à mes cheveux. Ma langue se faisait douce, effectuant des petits cercles, et quand je sentis qu'elle était prête, elle se fit plus insistante, plus intrusive. J'enfonçai mes doigts en elle, et sa respiration passa de rapide à saccadée, me priant de ne point arrêter. J'accélérai le rythme tout en la gardant plaquée au lit, elle se cambra, et finit par clamer mon prénom lorsqu'elle atteint le septième ciel. Tiens, c'est nouveau ça.

Je me rapprochai de son cou, l'embrassai avec plaisir, faisait courir ma langue contre sa peau nue. Ses mains glissaient le long de mon dos, réalisant des motifs imaginaires. Je me penchai vers la commode beige et en sortis une capote, que j'enfilai rapidement.

Lorsque j'entrai entre elle, elle émit un petit cri de plaisir, ce qui m'excita au plus haut point. Ses mains tantôt douces contre ma peau se cramponnaient désespérément à elle. Ma petite gâterie de tout à l'heure l'avait rendue hyper sensible et je voyais qu'elle ne pourrait résister longtemps avant de venir de nouveau, mais sa peau et son corps me rendaient tellement fou qu'il était clair que ça ne serait de loin pas ma plus longue performance au lit.

Nos mouvements étaient lents, comme retenus par le désir de ne vouloir se brusquer l'un l'autre. Je l'embrassai tendrement, m'appuyant sur mes avant-bras. Ses mains tenaient mes poignets, elle se cambrait déjà, j'accélérai légèrement le mouvement. La voir venir autour de moi était une vision divine. Elle mit une main dans ses cheveux, l'autre me tenait à la taille, et en quelques derniers mouvements je partis la rejoindre au coït.

POINT DE VUE DE CHRISTELLE:

Je soupirai de bonheur. Thomas était couché à mes côtés, les yeux fermés. J'appuyai ma tête contre son torse. Il me demanda à voix basse:

- Tu sais, le premier soir où l'on s'est rencontré... Au milieu de la nuit, tu es sortie du lit.. et tu as pris mon porte-monnaie, tu l'as ouvert, puis refermé, et tu es revenue te coucher..

AÏE. Ca s'annonçait mal pour moi.

- Pourquoi? Juste pourquoi?

Lui mentir? Lui dire la vérité?

- Je cherchais ta carte d'identité..

Ouf. Respire. Respire. Son regard était figé sur moi, attendant la suite de ma réponse.

- Jenemesouvenaisplusdetonprénom, couinai-je d'une toute petite voix.

Il me regarda avec de grands yeux, puis partit d'un fou-rire sans nom, et je ne tardai à le suivre, mon embarras s'étant dissous dans sa voix. 

- Tu aurais simplement pu me le demander, tu sais, dit-il avec un air de "j'essaie de paraître sérieux mais je meurs d'envie de rire".

- Je sais, je sais, je n'ai pas d'excuse valable, soupirai-je en riant.

Il se pencha vers moi et m'embrassa délicatement.

- Ce n'est point un crime, mais cette question m'occupait l'esprit depuis un bout de temps, ricana-t-il.

Je lui envoyai un coussin, qu'il me rebalança, et nous partîmes en éclats de rire comme des enfants.

Le jour où j'ai réaliséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant