Electrons libres

64 2 3
                                    

POINT DE VUE DE LUCIE:

Je suis à l'arrière de la moto de Lucas, aucun de nous deux ne porte de casque. Le vent s'agrippe à mes cheveux, ils volent, j'adore cette sensation de liberté. J'ai passé mes bras autour de la taille du conducteur, je me serre contre lui. Je commence à m'inquiéter, nous avons déjà parcouru une grande distance sans avoir vu Gaëlle. Lucas ralentit, puis s'arrête au bord de la route. Il se tourne vers moi.

- Quelqu'un a dû venir les chercher en véhicule, on les aurait déjà vues si elles n'avaient fait que de marcher. J'ai faim. Je te propose que l'on s'arrête au resto que l'on a vu sur notre chemin. Ce n'est pas un quatre étoiles, mais ils font de délicieux Hamburgers. Je t'invite si ça te tente.

Je hoche la tête. Nous nous remettons en route, puis arrivons devant le fameux restaurant. Je descends de la moto, lui la parque plus loin. C'est vrai qu'une délicieuse odeur de nourriture s'échappe de l'endroit. Il vient vers moi en rajustant ses cheveux d'un geste vague. Nous entrons. On dirait un vieux café. Lucas s'assied sur une chaise en bois et s'avachit totalement. Je remarque un escalier en colimaçon en bois donnant sur un deuxième étage. Je crois halluciner, il me semble entendre quelques notes de jazz descendre de l'étage. Le bistro est rempli, presque tous les clients sont des bikers, des clichés vivants sortis d'un film américain. J'ai la sale impression que tout le monde nous fixe. Ca me met mal à l'aise. Lucas, lui ne semble pas avoir remarqué quoi que ce soit. Le patron, un homme musclé avec une barbe, s'approche de notre table.

- Tiens tiens, Lucas est de retour. Je croyais t'avoir dit de ne plus te pointer ici.

- Bonjour à toi aussi! C'est comme ça que tu accueilles tes clients? dit-il d'un air légèrement provocateur.

- Seulement toi. Fais pas le malin avec moi, parce qu'il ne tient qu'à ma bonne humeur pour que tu finisses dehors.

- Tu pourrais prendre notre commande s'il te plaît? On a faim.

Le patron le prend soudain par le T-Shirt et le soulève.

- Tu fous quoi ici sérieusement? Tu as trente secondes pour t'expliquer, et tu as intérêt à avoir une très bonne raison d'être venu poser ton culs sur une de mes chaises.

- S'il te plaît, sois indulgent pour cette fois, au moins pour elle... dit-il en me montrant du doigt.

L'homme massif reposa Lucas sur ses pieds et s'approcha de moi. Il haussa un sourcil, et me demande:

- Sérieusement, qu'est-ce qui t'a pris d'accepter d'être sa copine? Tu as l'air d'une fille bien ma jolie, pars en courant pendant qu'il est encore temps!

Je ne sais que répondre. Je balbutie quelques syllabes incompréhensibles sans décodeur.

- Je, heu, enfin, non..

- Ce n'est qu'une très bonne amie, intervient Lucas. Je lui ai promis de lui faire goûter les meilleurs Hamburgers de la région, et à ce que je sache, c'est chez toi que l'on les trouve...

- Ouais, c'est vrai. Mais vous n'avez pas cours aujourd'hui? Ce n'est plus les vacances à ce que je sache!

- On a une excuse valable pour sécher..

- Tu as toujours des excuses "valables" à ton goût pour sécher les cours...

- On cherche une de mes amie, intervins-je.

Il paraît surpris.

- J'aurais pu la voir?

- On sait pas.

- Elle ressemble à quoi?

- Elle a une chevelure bouclée, et est accompagnée d'une fille ayant les cheveux rouges.

Le jour où j'ai réaliséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant