Partie sans titre 23

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C'est le grand jour ! Nous trouvons quelques vieilles fringues pour courir. On n'est pas très classe dedans mais ça fait athlète.
Nos ainés et Siny nous attendent à l'arriver, j'ai plutôt intérêt à être bien classé sinon Bill (le vieux) fera plein de réflexions. Il y a plein de monde sur la ligne de départ, on doit être au moins 10 000 participants, Clène est en tenu hyper moulante, ça lui va trop bien. Elle qui porte toujours du large, ça la change, elle est si sexy...

-Bill arrête de regarder Clène comme si c'était un beau morceau de viande c'est très impoli, dit Tom bien fort pour que tout le monde l'entende.
-Je ne vois pas de quoi tu parles, niai je, et puis ce n'est quand même pas toi qui va me parler de ce genre de politesse.
Elle glousse, peut-être qu'elle a pris ça pour un compliment. Ce n'est pas une insulte mais...

Attention départ dans 10 minutes

Clène s'échauffe comme une pro. Au début je tente de l'imiter mais c'est trop dure alors je ne fais que quelque étirement.

Départ dans 10..9..8..7..6..5..4..3..2..1..

Bang !!!

Georg et Tom parte comme des fusées. Ils savent qu'on doit faire 10km ? Gustav lui y va plus tranquille. Quant à moi j'essaie de suivre Clène qui zigzague à travers la foule. Elle a un bon rythme, rester près d'elle est difficile. La course a commencé depuis à peine un quart d'heure et je suis déjà à bout de souffle. Je fais genre de rien je ne veux pas que Clène ralentisse par ma faute.

-Alors tu peines un peu, rigole-t-elle.

Raté...

-Pourtant tu as fait de l'athlétisme quand tu avais 10 ans non ?
-Comment tu sais ça ?? Paniquai je.
-J'en sais rien j'ai dû lire ça sur le net.
-Ah ok...

C'est vrai avec internet on sait tout maintenant mince...

-En fait tu sais tout sur moi mais moi je ne connais rien de toi. Parle-moi un peu de toi.
-Alors je m'appelle Clène Weber. J'ai 19 ans. J'adore le théâtre et la danse. Je rêve d'être actrice. Avant je voulais devenir journaliste mais je me suis rendu compte que c'était un métier qui ne faisait plus de mal que de bien... Enfin bref. Comme je t'ai déjà dit j'ai été adopté à un an. J'ai un petit frère de 12 ans, il s'appelle Inno. Je remercie vraiment mes parents de m'avoir abandonné grâce à eux j'ai une famille formidable. D'ailleurs quand on rentrera en Allemagne je te les présenterai tu vas voir ils sont trop sympa.
-Euh Clène... Je m'en vais dans deux jours, je vais rentrer chez moi dans mon époque. Désolé.
-Quoi ?!

Son pied part de travers et elle tombe en avant. Elle se relève mais boitte. Je propose de la porter sur mon dos. Tout d'abord elle refuse mais se laisse amadouer. Pour finir la course à deux. Les gens nous regardent de travers mais bon. Un gars de l'organisation nous a même demandé si on avait besoin d'aide mais ça a on se débrouille. On va pas baisser les bras.
En courant c'est trop dure alors je marche mais rapidement ça serait bête de se faire ramasser par la voiture balais.

-En fait on est ensemble depuis si peu de temps et pourtant j'ai l'impression qu'il s'est passé une éternité, souffle t'elle.
-Oui moi aussi.
-Faut dire qu'il s'est passé tellement de chose depuis ce moment où dans l'avion je t'ai embrassé. Tu n'étais pas vraiment crédible. Tu mentais pour certains point ça se voyait. Mais c'était marrant...
-Si j'étais si louche pourquoi m'as-tu embrassé ?
-Les mecs bizarres ça m'attire.

Houlà je ne sais pas comment je dois prendre ça moi ?

-J'ai vraiment du mal à comprendre tous ce qu'il se passe en ce moment ? Continue-t-elle.
-Et si on cherchait... ensemble.

Mais quand on aura trouvé on se séparera. Ça nous le savons tous les deux mais personne ne le dit de peur de gâcher ce moment.
Il n'y a plus aucun coureur autour de nous. On doit être dernier. Les spectateurs commencent à s'en aller peu à peu. J'aperçois l'arriver au loin. Plus que quelques mètres... J'avance, j'avance encore et encore je suis épuisé. Mon pied passe au-dessus de l'épais trait de peinture. Enfin !
J'assois Clène sur le sol, ça cheville est un peu gonflée mais ça à l'air d'aller mieux que toute à l'heure.
Tom, Gustav et Georg sont affalé par terre comme de vieilles serpillères.

-On ne vous attendez plus, ça va Clène ? Demande Tom (le vieux)
-Oui c'est bon grâce à Bill.
-Et bien j'ai l'immense honneur de te dire que tu es arrivé dernier.
-Ba non c'est moi la dernière, rectifie Clène.
- Je ne sais pas sur le classement officiel tu es avant dernière, t'es pied ont dû passer avant les siens.

Nous rejoignons les autres qui sont un peu plus loin. Je suis épuisé. Je croise le regard de Bill oh non ! Je dois bien l'avouer je suis un peu dessus d'être le dernier, c'est nul. Je suis pas mauvais joueur mais presque.

-Et vous demande Clène ? A l'adresse des trois autres.
-Ha ha moi je suis arrivé premier de nous cinq, s'exclame Tom.
-Ouais ça s'est joué à deux secondes, soupire Georg.
-Moi j'ai passé la ligne 10 minutes après eux, dit Gustav.

Tout le monde rigole. Siny nous a gardés des bouteilles d'eau au frais, miracle !!!

-Et dire que tu es arrivé, souffle Bill (le vieux), tu pourris notre honneur.
-Ce qui est honorable ce n'est pas de toujours vouloir prouver sa supériorité mais plutôt d'aider ceux qui en ont besoin. Faire passer les autres avant sois voilà ce qu'est le véritable honneur.

Bon ok j'en ai fait des tonnes, mais je suis fière de ma belle phrase. Au moins ça lui cloué le bec il ne sait plus quoi dire. Siny applaudit. On se retourne tous vers elle.

-Ba quoi c'était poétique.

Poétique... Je n'irais pas jusque-là mais bon. Même si je suis à bout de force c'était une magnifique journée.  


Durch die ZeitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant