Chapitre 62

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Pdv : Bill

Ce matin je propose à Clène d'aller faire les magasins. Ses vêtements du futur sont cools mais pas très discret ce qui n'est pas très pratique pour sortir. Et puis comme ça on aura tous les deux l'illusion que sa place est ici.
-Par contre j'ai oublié de prendre de l'argent, dit-elle confuse.
-Comme si c'était un problème, soupiré-j'en souriant.
-Mais..., tente-t-elle sans succès.
Elle abandonne la partie assez vite. Elle sait qu'elle n'arrive jamais à avoir le dernier mot de toute façon. Et puis je suis sur qu'elle en meurt d'envie elle aussi.

Nous quittons la maison en hâte, montons dans la belle voiture Tom et nous dirigeons vers Magdebourg. Mais ce qu'elle ne sait pas c'est que nous ne rentrerons pas directement. Pendant que nous serons dans les magasins Tom, Georg et Gustav prépareront leurs instruments dans une petite salle de spectacle. Et on pourra faire un concert rien que pour elle. Dans l'avion, le jour où nous nous sommes rencontrés elle m'a dit que ce serait son rêve. Et c'est formidable, car ça je peux le lui offrir.
J'ai à peine mis le pied à l'extérieur, que je sens un vent glacial parcourir mon corps. On est qu'en Octobre et il fait déjà 2°C ça promet cette année.
-Wahou ! s'exclame Clène, je savais qu'il y avait eu un gros réchauffement climatique dans les années 2050 mais je n'ai jamais pensé que ça aurait pu être si flagrant. C'est bizarre je ne me souviens pas de cette sensation de froid ces dernier jour.
-Moi non plus, greloté-je dans ma petite veste, ça a du venir d'un coup. Il y a eu un gros réchauffement climatique tu dis ?
-Oui on ne descend jamais en dessous des 15°C en plaine. Les seuls endroits où il fait vraiment froid c'est en montagne et encore ils sont obligés de mettre beaucoup de neige artificielle pour qu'on puisse skier. A l'école, quand on m'a appris qu'à une époque il pouvait neiger partout en Allemagne j'avais du mal à le croire, mais maintenant je me dis que tout est possible.
C'est vrai maintenant que j'y pense nous n'avons jamais souffert du froid quand nous étions là bas. Bon, c'était en été mais quand même.
-Et pour la planète ça va ? demandé-je
-Oui à peu près, les scientifiques ont réussi à maintenir un climat stable mais ce n'est pas génial nous plus.

Nous venons juste d'entrée dans la première boutique que Clène se rue déjà sur tout ce qu'elle voit. En fait elle faisait sa fille rigide tout à l'heure mais elle est super contente d'être là. Elle court partout, sous les yeux étonnés des autres clients, me demandant si tel ou tel vêtement doit être porté par une fille ou par un garçon. De toute façon moi je n'en sais rien, je porte des vêtements de fille et on y voit que du feu, enfin je crois...
-La mode c'est vraiment spécial ici mais j'adore, me dit t'elle les bras chargés de tout ce qu'elle a pu trouver.
Elle court ensuite dans une des cabine.
-Vous allez essayer tout ça mademoiselle, lui demande une vendeuse médusée.
-Ba oui, répond elle presque sèchement, j'ai le droit non ?
-Euh... bien sur.
En attendant, je regarde les chaussures mais j'évite de trop m'approcher car je sais que quand je commence à essayer je ne peux plus m'arrêter et je ne veux pas lui infliger ça. J'aperçois du coin de l'œil un groupe de fille qui ricane en me regardant. Alors soit elles se moquent de ma veste verte, ce que serait plutôt une bonne chose, soit elles m'ont repéré. Bon, voyant qu'elles commencent à prendre des photos, je penche malheureusement pour la deuxième hypothèse. Il faut qu'on parte d'ici et vite. Je m'approche des cabines d'essayage, Clène n'est pas prête de sortir.
-C'est Bill Kaulitz ! Haa ! crie une des filles.
Mon poil s'hérisse sur ma nuque. Et des dizaines de personnes courent vers nous. Pris de panique j'entre dans la cabine où elle se change. Elle crie, mais je l'empoigne quand même fermement par le bras et la tire vers la sortie. Elle ne porte qu'un simple débardeur et tient encore plusieurs vêtements. Je claque quelques billets de cinquante euros sur la caisse, j'espère que ça suffira. Puis nous partons pour une course folle à travers les fans qui crient et la foule qui nous barre la route.
-Mais qu'est ce qui se passe ? panique-t-elle.
-Je t'expliquerais, dis je essoufflé.
Nous nous cachons derrière un des escalator, j'espère que personne ne nous a suivi. Elle laisse tomber par terre les vêtements qu'elle portait, à bout de force.
-Excuse moi pour tout ça, dis je gêné, mais je me suis fais repéré par un groupe de fille. Une d'elle à crier mon nom et j'ai paniqué.
-Oh c'est rien, rit elle, c'était plutôt amusant. Mais ça l'aurait été un peu moins si j'avais été en petite culotte.
-C'est sur, rigolé je à mon tour.

Nous repartons donc du centre avec les quelques habilles qu'elle a réussi à sauver in extremis. Je suis soulagé de sa réaction, elle a trouvé ça drôle. Je ne sais pas si beaucoup de personnes auraient réagi comme elle, moi y compris. Mais c'est vrai que c'était plutôt cocasse comme situation. Par contre à mon avis on réentendra parler de ce petit incident. David ne sera pas très content mais bon tant pis.
Je me dirige à présent vers la petite salle de concert que nous avons loué spécialement. Tom m'a envoyé un message, tout est près. J'ai tellement hâte qu'elle découvre ce cadeau.
-Pourquoi tu t'arrête, me demande-t-elle voyant que je ne me suis pas garé devant la maison, il y a un problème ?
Je descends sans répondre, elle me suit docilement. Je pousse la lourde porte d'entrée. Les fauteuils rouges sont gentiment alignés les uns derrière les autres, et tout au bout la scène. Tom, Georg et Gustav sont déjà dessus, et Amèlie assise au premier rang. Clène laisse échapper un petit cri de surprise. Je cours rejoindre mes amis sur l'estrade et m'empare du micro. Les premières mélodies se font entendre et je commence à chanter. Spring nicht... De jolies larmes coulent sur ses jouent. Ce n'est pas une chanson très gaie, c'est sur. Nous sommes à peine arrivé à la moitié qu'elle se met à courir vers moi, me saute dans les bras et m'embrasse de toutes ses forces. Nous restons ainsi de longues et délicieuses minutes. Mais petit à petit elle dessert son étreinte et le concert recommence. Elle invente des petites danses avec Amélie, c'est très marrant, on dirait deux folles, elles n'ont presque aucun sens du rythme. Je crois que j'ai bien réussi ma petite surprise, son sourire illumine toute la salle, je ne vois que lui. Je veux qu'elle reste ici, je veux qu'elle reste avec moi pour toujours.   


Durch die ZeitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant