Chapitre 82

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Pdv : Gustav

Hein ? Quoi ? Mais qu'est-ce qu'elle raconte ? Plus personne n'ose regarder Clène en face et tous les regards se tournent vers ma mère.

-Gustav, je crois que ta maman a perdu les neurones, me chuchote Clène on ne peut moins discrètement, comme ta mamie.

-J'ai peut-être « perdu les neurones», mais je ne suis pas encore sourde jeune fille, s'écrit celle-ci.

Je regarde Clène et hausse les épaules. Je ne sais absolument pas quoi dire et ne comprends rien à ce qu'il se passe. Elle a peut-être raison, et si ma mère à force de ressasser tout ce chagrin était devenue folle !

-Non elle n'a pas « perdu les neurones », Emma, dit calmement mon père qui vient d'entrer dans la pièce. Tout est de ma faute et je vais tout vous expliquer. Avec Frederick mon frère, c'est-à-dire l'oncle de Gustav et d'Emma nous avons eu, il y a maintenant 20 ans une idée génial et elle t'a fait disparaître, toi ma fille...

Tonton Fred à l'autre bout de la table eu un haut le cœur. Il sait de quoi parle mon père. J'ai un mauvais très mauvais pressentiment. Et si ça avait un rapport avec la montre !

-Cette idée géniale, continue mon père nous l'avons eue en regardant en boucle les films « retours vers le futur ». Vous n'allez peut-être pas nous croire mais nous avons inventé la machine à voyager dans le temps. La construction avançait plutôt bien, et très vite nous avons eu notre premier prototype qui avait la forme d'une montre. Tellement excité, j'ai décidé de l'essayer seul, devant ma fille Emma qui jouait tranquillement dans le jardin. Je me suis pourtant absenté que quelques secondes, et quand... et quand je suis revenu, sanglote-t-il, elle avait disparu avec la montre... J'étais vraiment anéanti, elle était seule dans une époque inconnu que j'ignorait. Je ne pouvais en parler à personne. Je vous ai tous menti, surtout à toi Frederick en te disant que la montre avait un sérieux défaut et que je l'ai détruite. Je me suis promis de ne plus jamais essayer d'en reconstruire une et j'ai tout laissé tomber. Et j'ai également caché tous mes plans au fond d'un tiroir. Mais depuis quelque temps je soupçonne Gustav d'avoir volé ces plans et d'avoir construit cette montre. D'ailleurs, je suis sûr que parmi vos petites amies il en a qui vienne d'une autre époque. Je me trompe les garçons ?

-Non Papa, articulé-je, le cœur battant à toute vitesse.

-Cela m'a mis la puce à l'oreille lors une petite discussion avec Simone, la mère des jumeaux. Celle-ci m'a confié être surprise par l'arrivée brutale de deux jeunes filles qu'elle ne connaissait pas chez elle. J'ai tout de suite pensé à Amélie qui elle aussi avait atterri dans l'appartement de Gustav du jour au lendemain. Je suis allé voir si mes plans étaient là où je les avais mis, et bien sûr il n'y était pas ! Et aujourd'hui quand j'ai vu la petite copine de Bill, qui ressemble énormément à ma petite Emma, j'ai immédiatement fait le lien. Et dès que je me suis souvenu que Gustav m'avait dit qu'elle avait été, bébé abandonnée dans la rue puis adoptée, ça m'a définitivement convaincu !

Clène se met à pleurer, sans doute effrayée et angoissée par toutes les révélations de mon père.

-Arrêter ! s'énerve-t-elle, je ne suis pas Emma ! Je ne suis pas votre fille ! Vous devez vous tromper, voilà c'est tout simple ! Non...non c'est impossible ! Ça ne peut pas être moi... Cette histoire ne tient pas la route et puis... et puis... de toute façon je m'en bas les cheveux de tout ça !

Puis elle s'en va en claquant la porte. Je cours la suivre, moi aussi j'ai été profondément choqué après tout, mais moins qu'elle j'imagine, et je pense qu'en tant que potentiel frère et sœur on devrait vivre cette épreuve ensemble. Elle est assise sur le perron, et sans un mot, je m'installe à côté d'elle. Elle ne me rejette pas. Pour ma part je ne sais pas trop quoi penser de toute cette histoire. La théorie de mon père n'est pas déconante, mais ça me parait tellement invraisemblable. Clène, ma sœur, ça me fait froid dans le dos. Pas que je ne l'aime pas mais je le considère plus comme une amie. Dans le fond j'aimerais y croire retrouver la sœur que je n'ai jamais connu a toujours était mon plus grand rêve. Et si cette fille était Clène ce serait super ! Même si je l'admets j'avais imaginé Emma un peu plus... disons... mature.

Nous restons longtemps assis l'un à côté de l'autre, silencieusement. Mais soudain Clène s'écrit :

-Il faudrait faire un test génétique pour en avoir le cœur net.

-Je pense aussi.

Quand nous annonçons que nous sommes prêts à faire ce test à mes parents, ils jubilent, eux aussi n'attendaient que ça, savoir enfin la vérité. Nous abandonnons tous les invités chez nous en partons en directions de l'hôpital avec Amélie et Bill.

-Par contre les garçons mettez ça sur votre tête, nous recommande notre père à Bill et moi en nous tendant une casquette et un bonnet alors que nous sommes sur le parking.

Je prends le bonnet et laisse la casquette.

-Eh Bill en plus tu mets mes lunettes, ne t'inquiète pas je peux voir sans. Je ne veux surtout pas que les médias s'emparent de cette histoire.

-Par contre moi je ne vois pas grand-chose, râle celui-ci.

-Si tu n'es pas content tu restes dans la voiture !

Il finit quand même par nous accompagner mais il ne marche pas très droit et n'arrête pas de s'appuyer sur Clène comme un bourré. Si le but était de ne pas se faire remarquer c'est pas une réussite. Nous expliquons notre situation à l'accueille, enfin en faisant impasse sur les voyages dans le temps bien sûr, et on nous dirige vers le centre des analyses. Nous nous asseyons dans une petite salle d'attente. J'étouffe, je veux savoir, je veux vraiment savoir. Je n'ai pas vraiment peur d'apprendre qu'elle n'est pas ma sœur, ni même peur qu'elle le soit, c'est l'incertitude qui m'angoisse. Elle me ronge de l'intérieur. Je me demande ce que fera Clène si elle fait vraiment partie de ma famille. Restera-t-elle en 2007 ou retournera-t-elle dans le futur ?

Au bout d'une heure une infirmière nous emmène Clène et moi dans une petite salle et nous fait une prise de sang. Ouille ça fait pas du bien... Nous retournons ensuite dans la salle d'attente et... attendons ! Au bout d'une deuxième heure d'attente un médecin vient nous chercher et nous emmener dans son cabinet. Mon cœur fait un bon dans ma poitrine. Il n'y a que mon père, Clène et moi qui entrons, Amélie et Bill doivent rester dehors. Nous nous installons dans de confortables fauteuils et, ça y est, le médecin commence :

-Alors j'ai bien étudié votre sang et snifff, alors d'après ce que j'ai pu sniff analyser sniff...

Rahh il n'arrête pas de renifler c'est agaçant !

-Donc sniff j'ai donc vu sniff après sniff bien sur snifffffffffff...

-Bon on s'en fiche, s'énerve mon père, ils sont frères et sœurs oui ou non ? Et arrêter de renifler c'est pénible.

-Gardez votre sniffff calme, nous sommes snifff déjà biens gentils de vous avoir faits passer sniff relativement vite sniffffffffffffffffffffffff.

-Monsieur ! lui crie Papa encore plus en colère, mon fils est une star alors vous allez immédiatement nous dire s'il est son frère et si je suis son père !

-Pff, soupire-t-il limite déçu de ne pas avoir pu garder le suspens plus longtemps, ils sont frères et sœurs sniff j'en suis sûr à 90 % sniff ...


Durch die ZeitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant