Chapitre 65

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Pdv : Tom

Ahh j'ai vraiment hâte d'aller tâter la neige, elle a l'air bien fraîche. Nous avons loué tout le matériel nécessaire pour Georg, Gustav et les filles. Bill et moi on va pouvoir tester celui que Georg nous a offert à notre anniversaire. Je regarde par la fenêtre, les dameuses sont déjà en train de passer, préparant les pistes pour notre arrivée spectaculaire. Enfin, spectaculaire est un bien grand mot, je me considère comme un assez bon snowboarder mais je ne sais pas vraiment ce qu'il en est des filles. Bien sur, c'est la première fois qu'Amélie va aux sports d'hiver, et n'a jamais mis les pieds sur des skis de sa vie. Mais bon Gustav est un bon skieur, il lui apprendra. Quant à Elodie, d'après Georg elle se débrouille vachement bien, elle aurait même fait des compétitions. Et Clène, je ne sais pas pourquoi je la voie très mal sur des skis, elle est plutôt maladroite. En fait je ne me l'imagine pas en train de faire du sport. Mais je la juge sans doute à tort, au 10km de Los Angeles, avant de se tordre la cheville, elle nous avait tous bluffés.

Il y a trois chambres dans cet appart', dont deux avec un lit double. Et bien sur nos quatre tourtereaux de service se jettent dessus. Du coup il reste la chambre avec les lits superposés et le lit simple pour Elodie, Georg et moi. Je me propose de prendre celui en hauteur, comme ça si ça s'améliore un peu entre ces deux là on pourra coller les deux lits et ce sera comme s'ils dormaient à deux.

-Ahhh, merde, mais quelle conne, s'exclame Clène dans la cuisine.
-Mais que de violence dans tous ces mots, ris-je du salon, « diantre, mais quelle emmanchée » aurait été un vocabulaire bien plus convenable dans la bouche d'une jeune fille. Mais t'as fait quoi au juste ?
-J'ai fait tomber les pizzas pas terre en les sortant du four.
Nous accourrons tous aussitôt dans la cuisine. Les deux pizzas géantes se sont effectivement ramassées sur le sol. Et en plus du mauvais coté ! J'avais trop faim...
-Désolé, soupire Clène, mais c'était trop chaud et je me suis brûlée.
-T'as pas mis de maniques, s'exclame Bill.
-De quoi ??
-Des maniques, dit il en les lui jetant à la figure en rigolant, c'est sur si tu ne les mets pas ce n'est pas très pratique.
Elle les examine un instant, curieuse, comme un enfant découvrant un nouvel objet. Nous partons tous dans un fou-rire, sauf bien sur Elodie qui soupire de exaspérée même si elle ne peut s'empêcher de lâcher un petit sourire. Mais dans un sens je la comprends, si je ne savais pas que Clène venait du future je la trouverais stupide. Je pense qu'en 2053 les maniques n'existent pas. Les plats se refroidissent peut être tout seul. Bon ce n'est pas grave du coup on se fait des sandwichs, c'est bon aussi !

Je suis réveillé en pleine nuit par des petits chuchotements provenant de mes voisins du dessous. Tient serraient-ils en train de se dire des mots doux ? Je tends l'oreille et essaie de comprendre leur conversation.
-Lodie, j'aurais adoré sortir avec toi toute ma vie, murmure Georg, je t'aime, enfin je t'aimais.
-Mais pourquoi tu ne m'appelais pas ? demande-t-elle presque en larme, moi j'essayais mais je n'arrivais jamais à t'avoir. J'ai cru que tu ne voulais plus de moi, j'ai baissé les bras.
-Je sais, tu m'en veux terriblement et c'est tout à fait normal, j'ai été nul, mais si tu es venu cela veut dire qu'on peut repartir de zéro non ?
-Euh non je suis venu pour voir Bill et Tom mes amis d'enfance, tout le monde, même la fille chiante aux cheveux violets mais certainement pas toi ! Alors maintenant laisse moi dormir ! dit elle en se tournant violemment ce qui fait trembler tout le lit.
-Oh merci Elodie c'est adorable de t'être déplacée rien que pour nous ! chuchoté-je en riant.
-Ah parce qu'il ne dort pas lui en plus, dit elle presque en criant.
En fait non ce n'était pas une gentille conversation entre amoureux, mais au moins ils se parlent c'est toujours ça de gagné. Ils s'aiment encore, ça se voit gros comme une maison. S'ils ne finissent pas ensemble à la fin de la semaine, c'est officiel je n'y connais rien à l'amour.
Ce matin nous nous levons tôt pour être les premiers sur les pistes. Nous mangeons et nous changeons rapidement (même Bill) tous plus impatient les uns que les autres de retrouver des sensations de glisse et de liberté.
-Wahou mais moi je n'arriverai jamais à descendre ça, s'exclame Amélie en haut de la première piste bleue, déjà que j'ai eu un mal fou à prendre le télésiège !
-T'inquiète, lui dit Gustav, je vais rester avec toi et on ira tout doucement, de toute façon je n'ai pas très envie d'aller faire des pistes noirs avec ces inconscients !
Inconscients ? On n'est pas inconscient ! Bon c'est vrai la dernière fois qu'on avait fait du ski tous ensemble ça ne s'était pas très bien passé. J'avais foncé dans Gustav avec mon snow, on est tombé et un de ses skis s'est cassé en deux. Il a du descendre toute la montagne jusqu'à la station à pied, le pauvre.
Ah ça fait un bien fou de glisser à nouveau. Comme prévu Elodie se débrouille merveilleusement bien et Clène ça va elle suit même si au début elle paraissait troublée par les remontées mécaniques.
-Ouh jolie Georg, m'écrié-je en le voyant faire une figure sur une bosse avec son snow.
-Et oui, ricane Elodie, on ne peut pas être nul partout !
Bon c'était méchant mais faut bien admettre que c'est plutôt bien trouver, je ne peux m'empêcher de rire.
Ce sport est très pratique en fait, on peut croiser autant de fans et de groupies que l'on veut elles ne nous reconnaîtront jamais, surtout Bill avec sa veste rouge tirant vers le rose, de loin on dirait une monitrice. En tout cas je remarque quand même que malgré ses remarques sarcastiques, Elodie semble beaucoup plus ouverte qu'hier. Et surtout elle a l'air de s'amuser, avec nous.  


Durch die ZeitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant