Cet inconnu - chapitre 8

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Tout le monde s'était retourné vers moi. J'étais écarlate. Certains applaudirent. Et tout à coup un « QUOI ?! » retentit à travers tout le réfectoire. C'était Kim. Évidemment. Dorénavant, elle se dirigeait vers moi, furieuse, à la manière d'un buffle sacrément énervé.

- Je te croyais mon amie ! hurla-t-elle à mon intention

- Je ... commençais-je

- Tais-toi ! Tu me l'as volé ! Mais t'es qui au juste ? Ça t'amuse, c'est ça ? Sale p...

- Arrête, Kim. ordonna-t-il

Et elle se retourna vers lui, lui lança un « regard de la mort » et s'en alla, honteuse et furieuse. Porter était encore sur sa table. Cath me chuchotait d'aller le rejoindre, comme certaines personnes autour de moi. J'avança d'un pas, puis un autre pas, et j'enchaînai ces mouvements pédestres jusqu'à me retrouver au pied de la table de Porter. Il me tend son bras, j'attrape sa main et il me hisse à ses côtés. Il me prit dans ses bras, et pendant ce câlin cliché, je lui chuchotai : « Moi aussi, je t'aime. Idiot. » En entendant le dernier mot, il se détache de moi:

- Idiot ? Vraiment ? fit-il d'une mine faussement choqué

- Oui.

- C'est sérieux, là ?

- Très.

- Eh oh, vous deux ! hurla une surveillante

- Oh non, murmurai-je

- COLLÉS, 1H ! Non mais oh ! On monte pas sur les tables !

- Mais ... commença Porter

- Pas de mais, monsieur le romantique !

Et elle nous lança un regard réprimant avant de repartir engueuler d'autres élèves. En retournant à ma table, je vis la rose de Théo, déposée sur mon plateau avec une note :

« Tu l'as oubliée en histoire :) »

Je me sentais mal à l'aise. Tant pis. Les cours reprenaient bientôt alors, Cath et moi sommes allées rapidement aux toilettes. En arrivant dans la salle d'histoire, je vis que Porter « répondait » à une espèce d'interview sur, je cite, « notre couple ». Monsieur répondait comme s'il était Leonardo Di Caprio ... Non mais n'importe quoi. Je l'ignore et fonce m'assoir au dernier rang. Oui, je l'aime. Mais non, je ne suis pas « ok » pour qu'il réponde à des questions sur « nous ». Quel con. Puis, le professeur arrive et le cours débute. A 20 minutes de la fin, je reçois une boulette de papier sur la tête. Je me tourne vers l'endroit d'où vient la boulette et voit « mon » crétin. Qui attend ma réaction. J'attrape le papier et le déroule. Dessus, il y avait écrit « Je sais que tu m'aimes ». Je me tourne une fois de plus vers lui et il lance un regard plus noir que la mort. Je l'entendis ricaner. Le pire dans tout ça, c'est qu'il avait raison. M'ayant énervée, je l'ai ignoré toute la journée. Même toute la semaine. Dans notre classe, certains répandent des rumeurs qui ne sont, bien évidemment, que des mensonges. Enfin arrivèrent les vacances. « Porter » partait dans les Vosges avec sa famille. Les premiers jours, je suis restée chez moi. Et le quatrième jour, Théo vint toquer chez moi :

- Salut ! Comment ça va ? lançais-je, joviale

- Super ! On va à la patinoire ?

- Ouiii !

Et j'attrapai mon manteau et mes bottines et suivit Théo à travers les rues de moins en moins enneigée. Une fois sur la glace, arrivée depuis à peine 10 secondes, je m'étale de tout mon long sur la plateforme gelée. Théo se mit à rire. Ha. Ha. Ha. Bref, durant cette après-midi, je pus observer que Théo patinait comme un dieu, et moi ... bah ... euh ... aussi bien qu'un dromadaire les yeux bandés, montés sur des patins à glaces. Je suis tombée plus d'une quarantaine de fois. J'ai honte d'être aussi nulle. Vraiment. Durant les vacances, je me suis beaucoup rapprochée de Théo, mais vraiment beaucoup. Un soir, je me suis rendue dans la chambre de mon frère et suis allée sur son compte Facebook pour regarder ce qui se passait. Et oui, si je suis sur le compte de mon frère, c'est parce que je n'ai pas de compte, pour l'unique raison que je n'aime pas ce réseau là. Bref. Je regarde, je vois etc... Et là, je vois une photo de « Porter », sur un compte nommé « theonlyoneinpariswhichisthehappiestone ». Sur cette photo, il pose avec une fille incroyablement belle, et comme description, il y avait ces emojis : 💍💘💥. D'accord. Ignoré pendant une semaine et le voilà dans les bras d'une autre ? Je m'écartai de l'ordinateur. Finalement, il n'est pas différent des autres. Mais je l'aime. Raaah. En retournant dans ma chambre, je vis la rose de Théo, déposée dans un vase. Je souris et décide d'oublier « Porter » un moment. Je descendis au salon et m'installa devant un téléfilm. Téléfilm qui ressemblait beaucoup à ma vie actuelle. En regardant cette série « bizarre », des larmes se mirent à perler sur mes joues. Pourquoi ? Je ne sais pas, peut-être trop de stress, trop de problèmes à régler, trop de choses à faire. Je détestais pleurer par-dessus tout. J'avais l'impression d'être faible, d'exposer ma faiblesse aux autres. Et pourtant, je n'arrivais pas à contenir ce déluge de larmes. Et soudain, une colère noire m'envahit : « T'es morte ? Non. T'es malade ? Non. T'as une raison de pleurer ? Non. » Voilà les phrases qui heurtaient mon esprit. Grâce à elles, mes larmes cessèrent de couler. En réfléchissant à toute vitesse, je me dis que la meilleure solution était de parler avec « Porter ». Ça tombe bien, il rentre dans 4 jours.

Cet inconnu.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant