Cet inconnu.

Cet inconnu - chapitre 5

Peu rassurée, il m'expliqua que ce bâtiment est un très vieux théâtre, et qu'il était très prisé autrefois. « Le Théâtre de la Roseraie ». Il m'emmena à l'intérieur, puis il alluma un groupe électrogène, et j'écarquillai les yeux : c'était magnifique ! Une fabuleuse salle de théâtre ancienne, avec des sièges en velours rouge, les colonnes et finitions étaient en or ... C'était absolument fabuleux. « Liam » me fit signe de m'asseoir dans un des fauteuils et il s'éclipsa. Je fis ce qu'il m'avait demandé. Soudain sa voie retentit dans tout le théâtre :

- Mademoiselle Mina ! Bienvenue à mon spectacle ! Je vous souhaite un agréable moment !

Et il s'absenta à nouveau. Il ferma les rideaux, éclaira la scène, et rouvrit les rideaux. Il avait enfilé un costume élégant et portait désormais un haut de forme. Et c'est alors qu'il récita la plus longue et la plus connue des tirades de Molière. J'étais impressionnée, ma bouche faisait une forme de « o ». Sa tirade finie, je me levai et applaudis de toute mes forces. Il était fantastique. Puis il mit une vielle musique, enjouée, et me tendis la main pour m'inviter à danser.

- Je ne sais pas danser, dis-je

- Je t'apprendrais.

Et il me tira par la main et par la taille après avoir posé ma main droite sur son épaule. Et il me guida pas à pas. C'était magique ! Après une dizaine de minutes, nous nous asseyons sur le rebord de la scène ancienne :

- Comment as-tu découvert ce théâtre ?, demandais-je

- Mon grand-père me l'a légué, fit-il, perdu dans ses pensées

Il m'expliqua qu'étant enfant, il passait ses journées ici, avec son grand-père, à répéter ou jouer diverses scènettes. Son grand-père est mort il n'y a pas longtemps, et « Liam » avait découvert que le théâtre lui avait été légué.

- Il avait l'air d'être quelqu'un de génial, murmurais-je

- Il l'était, répondit-il d'une voix triste

Et d'un coup, je fis quelque chose qui me semblait impossible jusque là, je le pris dans mes bras. Et ses bras se refermèrent sur moi. Il me chuchota un « merci » et posa sa tête sur la mienne. On était là, sur le bord de scène d'un théâtre abandonné, collés l'un contre l'autre. J'étais bien.

- Je t'apprécie énormément, Mina, lança-t-il

- Moi aussi.

Évidemment, je n'allais pas lui crier que j'étais folle amoureuse de lui. Je ne suis pas stupide. Dans un des meilleurs cas, je serais peut-être sa meilleure amie. C'est tout. Il me raccompagna chez moi, m'embrassa sur le front encore une fois et disparut au coin de la rue. En rentrant, je vis un des rideaux de la maison de Théo se remettre violemment. Voilà qu'il m'espionnait. Et puis tant pis.

De retour chez moi, je me douchai, dînai et je racontai à Anna mon week-end. Anna était presque en ébullition, elle sortait des « Wow! La chance ! » à tout bout de champ. Puis je pris l'initiative de me coucher, et m'endormis. 5H45. BIP-BIP-BIP. Debout ! Et le quotidien hebdomadaire reprenait. Après m'être levée, je remarquai que William dormait encore. Je partis donc le chercher :

- Will, Will ! Tu ne t'es pas réveillé ?

- Gné... J'arrive.

- Okay mais grouille toi !

Il me rejoignit à la cuisine, 10 minutes plus tard. Il était quand même beau, mon frère. Il ferait un parfait sosie de Jean-Baptiste Maunier. Après que tout le monde se soit préparé, nous prîmes le bus. Une fois au lycée, Cath me rejoignit. Alika était avec son copain. Et Max était malade aujourd'hui.