Cet Inconnu - chapitre 28

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La soirée se finit doucement, sous les chants des élèves et le bruit des vagues. Tout le monde semble avoir passé un bon moment. Vers la fin, l'excitation de certains était plus vive qu'au début de la soirée, comme s'ils s'étaient saoulé à la caféine. Moi, en revanche, j'avais la vivacité d'un topinambour : complètement amorphe. Minuit approchait petit à petit, mais la fête n'en finissait pas. Alors que mes paupières se faisaient lourdes, je tourne la tête et aperçoit un petit crabe, tout près de moi. Il me scrute de ses tout petits yeux. Aucun de nous bougons. Puis, je lui souris et c'est alors qu'il claque des pinces et s'en va, cahin-caha, de sa drôle de démarche. Je ris silencieusement avant que quelqu'un ne me prenne par l'épaule :

- Mina ? Ça va ?

Je me retourne vers B.L.L.P.L.J. Il semblait inquiet.

- Franchement, super. Tu ne devineras jamais !

- Quoi, donc ?

- Je viens de faire la connaissance d'un crabe !

Il me dévisage un instant et s'accroupis :

- Souffle pour voir.

- J'ai une haleine de tzatziki, pas de whisky ! m'indignais-je

- Tu as fumé ?

- Non. Je suis fa-ti-guée.

- Viens, ta famille ne va pas tarder à y aller.

Il m'aide à me relever et je m'appuis alors contre lui. Nous avançons de quelques pas et je nous stoppe d'un mouvement de bras. Il est surpris et avant même qu'il n'ait le temps de dire « ouf », je le serre dans mes bras et lui murmure :

- Merci.

- De quoi ?

- D'être là.

- Oh. Merci à toi aussi, dans ce cas.

Et il me serre à son tour. J'ai la tête enfouie dans son t-shirt, le sourire faisant deux fois le tour de ma tête. Nous restons comme ça pendant, je ne sais pas, deux à trois minutes, et c'était sans compter sur Cath et son mauvais timing :

- Oh, toi, là ! Rends moi ma copine, on doit y aller ! s'écrit-elle à mon copain.

- Cath ... soufflais-je

Nous nous séparons, malheureusement. Il m'embrasse sur le front me chuchote « bonne nuit » et m'abandonne à Cath, qui me tire comme un remorqueur jusqu'au véhicule des Tzikrats. Une fois de retour au domicile, je ne me fais pas prier pour aller dormir. Hop, lavage de dents et enfilage de pyjama et pouf, je suis déjà dans les bras de Morphée.

Le lendemain était jour de départ. Alors que Cath s'activait de part et d'autres de la maison, je restais assise sur le lit qui avait été le mien toute cette semaine. Je m'étirais pour attraper quelques affaires aux alentours de moi. Je décide de m'habiller de façon confortable pour l'avion. Une fois cela de fait, je rassemble mes affaires : vêtements, chaussures, casquettes, livres, chargeur etc... dans ma valise. Ce qui m'étonna le plus, c'était que j'avais fini avant ma meilleure amie qui était en mode « marche » depuis qu'elle avait ouvert les yeux. Je descend mes bagages au rez-de-chaussée et entreprend de petit-déjeuner. Avec la vitesse d'un escargot, cela va de soi. Je remonte à l'étage pour me préparer « physiquement ». Aleyna aidait Cath à tout finaliser. Adrian et Mark somnolaient encore dans la cuisine. Une vingtaine de minutes s'écoulent et l'heure de partir est là. Cette fois-ci, je suis bien réveillée. Cette famille allait me manquer : elle avait été si attachante, si complice avec nous, qu'il sera dur de se séparer. Aleyna avait les larmes aux yeux, à l'instar de son fils, qui allait être séparé de sa dulcinée. Mark, lui, affichait simplement un sourire non-heureux et son visage se voilait de tristesse.

Cet inconnu.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant