Cet inconnu.

Cet inconnu - chapitre 25

Après avoir passé une nuit affreuse, je me réveillais avec peine, dans ce pays au décor de rêve mais qui m'avait pourtant apporté la discorde. Comme chaque matin depuis notre arrivée, je me préparais avec fatigue. Aujourd'hui, c'était notre troisième journée ici. Nous étions mercredi. Il nous restait seulement 3 jours, à Santorin. Trois jours pour que mon plan fonctionne. Mon plan visait à un but très concret, autant vengeur que compréhensible. Je voulais récupérer mon amoureux des griffes de cette ... sale idiote. Je compte avoir plusieurs stades de mon plan :

1) Ignorer les deux fautifs.

2) Me rapprocher de Enzo, alias le meilleur ami de mon copain. Même s'il ne m'intéresse pas, c'était mon meilleur ami en primaire. Et j'espère qu'il le redeviendra car cette amitié me manque. C'est un chic type.

3) Percer le mystère de l'identité de Bob-Liam-Logan-Porter-Lukas-Jake.

4) Le récupérer.

5) Avoir une fin de conte de fée. Sauf pour Joana, car les « méchants » ne gagnent jamais.

C'est une élaboration un peu simplette, je l'admets, mais ce n'est pas ces énonciations qui feront mes actes futurs. Enfin, Cath vient me chercher pour m'annoncer que nous partons, direction le lieu de rendez-vous de la classe. En allant à la voiture, je remarque quelque chose de nouveau : Cath et Adrian se tiennent par la main. « Tiens donc », pensais-je. Lors du trajet, j'hésite à parler à Cath des évènements récents, je ne veux pas gâcher sa nouvelle idylle. Enfin arrivés, je met mes écouteurs et reste cachée dans l'ombre de mes amis. Je sens les regards pesants de Joana et B.L.L.P.L.J. sur moi. Je sais qu'ils sont postés côte à côte. Je ne comprends pas pourquoi, mais il est de son côté. Il a peut-être eu une histoire avec elle, mais d'après lui, ce n'était rien « comparé à nous » a-t-il dit. À croire qu'il est bipolaire ou schizophrène.

Quelques minutes plus tard, on monte dans le bus, je demande gentiment à Enzo si je peux m'assoir à ses côtés. À mon plus grand bonheur, il acquiesce. Enzo, c'est ... Enzo. Il est incroyablement sympa, adorable, beau, drôle, mais aussi super bizarre. Si je devais le comparer à un personnage de film, il serait Alex, dans "Love, Rosie". C'est exactement lui sauf que, lui, restera mon meilleur ami. 

- Ça fait longtemps ! s'exclame-t-il

- Eh oui ! À ce que je vois, tu te portes bien, déclarais-je

- Oui ! Et toi, avec mon meilleur ami ? fit-il avec un sourire en coin

- Euh ... Je préfère ne pas en parler, avouais-je

- Ah ...

- Tu te souviens de la fois où on était habillé tout en blanc, et que Joshua nous avait poussé dans l'herbe ! On est devenu tout vert et tu as crié « On est des aliens ! », ricanais-je

Il s'esclaffa avant de répliquer par un souvenir de nous deux, en primaire, assez peu flatteur. L'évocation de ces souvenirs me remplissait de joie. Le trajet nous menant je ne sais plus où durait 4 heures. Et pendant une grande partie de ces quatre heures, je ne cessais de sourire. J'en avais mal aux zygomatiques. Ça peut paraître un peu rapide, ce renouement d'amitié avec Enzo, mais il n'a jamais vraiment cessé d'être mon meilleur ami. Lui et Cath sont les amis les plus précieux que j'ai. Je les ai rencontré à la crèche. Au début, on ne s'aimait pas vraiment, mais on a fini par devenir les meilleurs amis du monde, en quelque sorte. Nous avons passés notre enfance ensemble, puis les années passant, Enzo s'est éloigné de nous, encore et encore, petit à petit. Et nous revoilà. Il ne manquait plus que Cath.

Alors que je renouais avec Enzo, il se penche un peu et voit ce que je vois depuis notre départ : Joana et B.L.L.P.L.J en train de ... "batifoler" ? Je lève les yeux au ciel :