Cet inconnu.

Cet Inconnu - chapitre 27

Je ne cherche pas à me dégager de son emprise, au contraire. J'aimerais que ce moment dure indéfiniment. Les minutes passent et nous décidons finalement, à contre-coeur, de se décoller. Nous rejoignons nos amis dans une bataille navale épique. La moitié de la classe était enrôlée dans cette guerre aquatique. Les professeurs, au départ, mortifiés, sont désormais plus sereins, les pieds dans l'eau. Alors que j'observais passivement le paysage, une main attrape mon pied et me tire vers le bas. Je m'effondre comme une lavette dans l'eau. Je me relève, prête à en découdre. Je rattrape le fuyard en question et lui saute dessus, de manière à le faire « couler ». Je suis morte de rire lorsque qu'il vacille enfin mais cesse immédiatement de glousser lorsque qu'il m'entraîne avec lui dans son immersion. Je sors la tête de l'eau et me met à rire frénétiquement. L'autre surgit à son tour et je remarque qu'il s'agit d'Enzo.

- Ça y est ? Tu t'es bien vengé ? s'esclaffe-t-il

- Eh oui ! T'es pas si difficile que ça à couler !

- Et toi, dans tout ça ? Et puis, j'étais distrait !

- Par quoi ? me moquais-je

Il tourne la tête dans tous les sens avant de répondre, avec un dédain plein de fierté :

- Une mouette.

- Une mouette ?

- Oui, madame.

Je le regarde, morte de rire, et enfin, il lâche son air sérieux pour éclater de rire. Il riait comme une mouette, d'ailleurs. Nous retournons à la bataille navale. C'était désormais une sorte de chaos. Les gens s'effondraient dans l'eau, se relevaient, se vengeaient ou bien, tout simplement, éclaboussaient le reste des élèves, pas encore immergés. C'était vraiment très drôle. Une demi-heure plus tard, les professeurs nous rappelèrent à l'ordre : nous avions encore un musée à visiter. Or, nous étions tous trempés comme des souches. Tout le monde sort de l'eau, maussade et part se sécher. Une vingtaine de minutes plus tard, et nous sommes prêts à partir. Ici, il faisait une chaleur monstre, cette baignade a requinqué tout les membres de cette expédition. Malheureusement, le musée que nous allions visiter serait vraiment ennuyant.

En effet, les deux heures suivantes, chacun soupirait. Il faisait chaud, le musée était immense, et donc très long à visiter, surtout avec un guide qui s'y perd. Je ne pouvais plus me « coller » à mon copain sans qu'il y ait « adhésion ». Pour cause, la chaleur insoutenable rendait notre peau collante, semblable à du scotch.

De retour chez les Tzikrats, Cath resta sur Adrian tandis que moi, j'allais prendre une bonne douche rafraîchissante. Au dîner, un excellent repas nous attendait encore. La compagnie de la famille était vraiment agréable. Aleyna, ayant remarqué la relation spéciale entre Cath et Adrian, se lance sur le sujet :

- Alors, comment ça va, les amoureux ? s'exclame-t-elle, toujours pleine de joie.

- Hum ... ça va bien, merci Maman, répondit Adrian, gêné.

- Vous êtes adorables ! déclarais-je

- Mon fils a enfin fait une bonne rencontre ! déclare son père, dans un élan de bonhomie.

Cath ne répond rien, elle se contente de rougir et de sourire. Je baisse les yeux et aperçoit Adrian serrer la main de Cath dans la sienne. C'est mignon. J'adresse un sourire malicieux à ma meilleure amie, elle me renvoie un sourire radieux. Je crois que les mots qu'elle m'a dit précédemment ne tiennent plus. De ce que je vois, je me doute que ce n'est plus qu'un simple « crush », mais un amour naissant. Ah, l'amour c'est beau. Mais pas tout le temps. Certaines amourettes virent au drame alors que d'autres fleurissent de jour en jour, sans jamais faner. Ainsi va la vie.