GRAIN DE SEL

2.

Retrouver la playlist qui rythme l'écriture de ce deuxième tome sur spotify:

http://open.spotify.com/user/11181476715/playlist/1vbjQSjE7ijx3Y9MQPLHtd

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2.

Je suis prête.

Oui, oui, je suis prête.

Je sais que ca va être dur, je sais que je vais pleurer, sans doute, mais je suis prête. C'est un peu comme si les paroles de Clara, là, à côtés de moi, en robe de mariée, avaient été un électrochoc.

J'ai passé un an à me retourner la tête, à refaire l'histoire avec des « et si ? », à revivre cette dernière journée encore et encore, mais là, il est temps. Et je compte bien reprendre ma vie là où je l'avais laissé avant lui.

Je regarde le carton vide sur la table de la cuisine, sachant bien qu'il va falloir le remplir. Et c'est entre lui et moi à présent.

-Tu ne quitteras pas cet appartement s'il reste une seule trace de lui, lui dis-je d'un air de défi.

Je bois une nouvelle gorgée de vin. Et pas n'importe quelle bouteille ; celle que nous avions gardé pour fêter nos deux ans ensemble. Parce qu'aujourd'hui, c'est liquidation, tout doit disparaitre !

Encore une gorgée. Décidemment, il est délicieux, quel gâchis !

-C'est parti...

Je prends le carton sous le bras, et décide de commencer par la chambre.

Je décroche ses chemises, m'interdisant de me réfugier dans son odeur si elle est encore présente, comme je l'ai fait tant de fois. Malgré moi, je le revois les enfiler... Et Dieu que j'aimais le regarder lorsqu'il s'habillait tous les matins... Lorsque sur sa peau dont je me rappelle encore la sensation, glissait le tissu, venant accrocher ses muscles pour les dessiner juste ce qu'il faut...

Je roule les vêtements en boule et les jette dans le carton, emplie de détermination.

Je retrouve quelques sous-vêtements, même le boxer avec les pères-noël que je lui avais offert, et je jette avec lui le souvenir d'Ethan l'enfilant alors que j'éclatais de rire pour notre premier noël ensemble.

Quelques chaussettes encore, et ses cravates, toutes noires, pour un style « men in black » comme je l'appelais.

Je sens les larmes me monter aux yeux, mais décide aussitôt de mettre un peu de musique pour rendre ce deuil moins triste. Et c'est Maroon 5 qui viennent rythmer ce déménagement au son de « Must get out ».

Une grande inspiration, et je me tourne vers la table de nuit. En découvrant un livre lui appartenant dans la table de chevet, je me rends compte à quel point il était encore présent un peu partout, à quel point j'avais refusé de le laisser partir jusqu'à aujourd'hui.

Et hop, dans le carton...

Je me force à chantonner, pour rendre l'instant salvateur. Oui, voilà. C'est une nouvelle vie, un nouveau départ.

Je passe à la salle de bain et attrape son parfum et sa brosse à dent que j'avais simplement caché dans l'armoire, sans pour autant arriver à m'en débarrasser. Et je fais ainsi tout le tour de l'appartement, découvrant des objets, des vêtements, dont j'avais presqu'oublier l'existence tant ils faisaient partis de ma vie cohabitant avec son souvenir.