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Je regarde encore et encore cette page entre mes mains.

Je regarde encore cette image. Et ces caractères en grosses lettres.

« Quand certains pleurent, d'autres s'amusent ! »

Et une photo, prise à notre insu, de Liam et moi nous embrassant sur le parvis de mon immeuble.

Je reconnais bien sûr cet instant. Je revis, comme si c'était hier ce moment qu'on m'a volé. Je revis, comme un cauchemar sans fin, l'étalage de ma vie sentimentale...

Et je lis encore et encore ses lignes assassines...

« Elle était connue pour son professionnalisme, son humanité envers son équipe et ses auteurs. Elle mettait au cœur de sa communication, l'empathie et la solidarité. Pourtant, alors que des révélations scandaleuses se succèdent sur les auteurs qu'elle avait choisit de mettre en avant, il semblerait que l'éditrice Tessa Ewans en profite pour passer du bon temps. Enchainant les soirées, enchainant les hommes, la femme qui avait « redonné ses heures de noblesses à la lecture » ne parait que peu concernée par la débâcle qui torture son équipe... »

Je n'arrive plus à lire la suite, tant les larmes inondent mon visage.

Je reviens sur la photo, Liam et moi nous embrassant, et monde s'effondre.

Ce n'est pas un baiser dans une soirée...

Ce n'est pas un baiser échangé dans le cadre de notre stupide mission. Parce que c'était un baiser dont j'avais envie...

Et je ne sais que trop qu'Ethan va immédiatement le comprendre...

-Tu as le droit d'avoir une vie personnelle, Tessa. Ce ne sont que des spéculations et des affabulations qui interprètent une photo, tente Marc de me rassurer.

Mais je l'écoute à peine, trop torturée à imaginer Ethan découvrir tout ça...

Est-ce qu'il va m'en vouloir ? Bien sûr qu'il m'en voudra, surtout après toute cette nuit...

Et s'il partait ? Et s'il quittait New-York, s'il quittait ce plan foireux, s'il arrêtait tout ?

Il était venu uniquement parce qu'il me savait en détresse, et sans doute parce qu'au fond de lui, il ressentait encore quelque chose pour moi...

Et de me voir ainsi, embrasser Liam, alors qu'il n'y a personne autour de nous pour le justifier... A-t-il encore une raison de continuer ?...

Je prends une grande inspiration pour maitriser un sanglot menaçant.

-Tessa, personne ne t'en veut, nous savons tous faire la part des choses, et ce n'est qu'une stupide photo avec un baiser..., murmure-t-il pour ne pas me brusquer.

-Laisse-moi, s'il te plait..., suppliais-je.

-Ok...

Comprenant ma détresse, il se lève et quitte mon bureau dans un regard triste.

Je masse mon visage tendu, perdue. J'en ai marre, je suis épuisée... Tout ça a déjà été bien trop loin...

Je prends mon téléphone, faisant fît des recommandations, et tente d'appeler Ethan.

Sans succès.

J'essaye encore, mais bien sûr, rien de plus.

« Je t'en prie, appelle-moi », tentais-je dans un message que j'espère assez neutre s'il est intercepté par Louane.

GRAIN DE SELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant