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Je m'interdis de prendre des nouvelles de Liam pendant plusieurs jours, ayant l'impression de l'avoir trahi, de l'avoir trompé, peut-être parce que je l'ai fait...

Je reste dans la crainte d'avoir un mot, une lettre, un signe de la part d'Ethan. Sans doute pour les mêmes raisons.

Et alors que je reste seule, comme de nombreuses soirées après toute cette folie, à boire un verre de vin en observant ma ville qui semble devenir folle, on frappe à la porte.

Je tourne la tête, n'ayant juste pas envie de voir Marc, Jack, Ethan, Liam... Tous ces hommes qui me rappellent en un regard le cauchemar éveillé qui accompagne mes nuits et mes journées.

Puis on frappe encore.

-Tessa, tu es là, ma chérie ?...

Clara. Mon Dieu, Clara...

Je saute sur mes deux jambes engourdies de trop d'heures à réfléchir, et me rue vers la porte.

-Hey, ma chérie... Comment vas-tu ?, dit-elle en n'en sachant apparemment plus que je ne le voudrai.

Je ne trouve rien à lui dire, trop heureuse de la revoir, elle, son sourire, son bonheur qui m'éclabousse mais me fait du bien.

Et je me contente de me jeter dans ses bras...

-Je suis désolée... Tellement désolée de ne pas avoir été là pour toi..., dit-elle rongée par la culpabilité.

-Tu es là à présent, c'est tout ce qui compte...

Notre étreinte dure une éternité encore trop courte. Je la serre, comme si elle était le Messie, comme si elle allait pouvoir résoudre tous mes soucis à coup de baguette magique.

-J'ai toujours trouvé ton appartement terriblement froid, mais là, c'est presque glauque..., dit-elle en entrant enfin et découvrant mon chez-moi plongé dans l'obscurité.

Comme un rayon de soleil, elle va allumer des lumières par-ci par-là, ouvre un peu les fenêtres, et flambe quelques bougies.

-Ton mari t'a laissé un peu de liberté ?, tentais-je de rire à moitié.

-Il me laisse toute la liberté dont j'ai besoin... Je suis juste... Une amie indigne...

-Oh non... Clara, je comprends tout à fait..., retournais-je dans ses bras.

-Pourquoi ne m'as-tu pas appelé ?...

-Je... Je ne voulais pas briser ta petite bulle... Tu avais l'air si heureuse...

Nous restons encore dans les bras l'une de l'autre, comme après des années sans s'être vues...

-Comment as-tu su ?..., demandais-je enfin.

-C'est Jodi, la petite cousine de Thibault qui raffole des journaux à scandales, qui m'a montré les articles. Et puis, hier, j'ai vu la photo d'Ethan au bras de Louane... Bordel, Tessa, c'est quoi cette histoire ?!

Je prends sa main, et l'attire avec moi jusqu'au canapé, comprenant que je vais devoir replonger dans mes tortures, mais pour n'avoir en échange que des paroles réconfortantes.

-C'est une longue histoire..., commençais-je sans trop savoir par quel bout prendre les choses.

-Si tu as une autre bouteille de vin, j'ai toute la nuit...

Je lui souris et vais nous ouvrir une nouvelle bouteille en amenant deux verres sur la table basse.

Je la fixe alors dans un soupir, ne sachant pas bien ce que je suis autorisée à lui raconter ou pas.

GRAIN DE SELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant