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J'ai voulu fuir mille fois, jusqu'à me rappeler que nous étions chez moi...

J'ai voulu le réveiller, jusqu'à me dire que l'instant où nous devrons analyser tout cela pouvait bien attendre un peu...

Alors je reste là, après avoir passé la nuit à ses côtés, à fixer le plafond.

Je reste sans bouger, assise sur le fauteuil face au canapé sur lequel il est encore allongé, à le regarder en cherchant comment sortir de tout cela indemne.

Le bras par-dessus la tête, j'ai eu des minutes, des heures pour le regarder, l'admirer, m'en vouloir...

Alors qu'il dort si paisiblement, il me fait penser à un enfant, dans un corps d'homme.

Ses muscles saillants sont comme un costume d'adulte. Sa mâchoire large, sa barbe naissante, ses épaules carrées... Cette enveloppe parfaite face à moi, n'est qu'un amas de muscles soutenant un visage doux et innocent.

J'aimerai tellement l'aimer... J'adorerai être amoureuse de lui, de cet homme magique, parfait, drôle et tendre... Cet homme qui jamais ne me fera de mal, qui jamais ne jouera avec moi...

Et je suis sûre que j'aurai pu l'aimer dans une autre vie... Mais dans celle-ci, je ne suis que l'âme diabolique qui entraine un être naïve dans les tourments...

Ses yeux se plissent dans un gémissement. Et je suis aussi heureuse de voir enfin la fin de mon attente arriver, que je ne la crains.

Il remue un peu, son bras dessinant sous sa peau chacun de ses gestes, et il vient masser son visage d'une main.

Je retiens mon souffle, priant encore et encore que les prochaines secondes ne soient pas dévastatrices.

Il ouvre un œil puis un autre, aveuglé par la lumière du jour qui emplit la pièce. Et après quelques instants, je comprends qu'il a repassé le fil de la soirée dans sa tête.

Déglutissant, il se tourne vers moi et c'est presque de la tristesse que je lis dans son regard.

-Bonjour...

-Bonjour..., répondis-je calmement.

-Comment vas-tu ?...

-Et toi ?

-Je... Pense que ça ira mieux après un café...

Je lui adresse un tendre sourire, et me lève, m'attelant à lui préparer son breuvage.

Je le sens dans mon dos se relever, et enfiler son boxer.

Lorsque je me retourne, il approche timidement de l'autre côté du bar.

-Ecoute, Tessa...

-On n'est pas obligés d'en parler..., dis-je en posant sa tasse sur la table de bar.

J'esquive son regard, mais découvre son corps, que je vois finalement débout et presque nu pour la première fois.

Je m'en veux aussitôt d'attarder mon regard sur son torse à la peau lisse. Il est vraiment... Tellement...

Tombe amoureuse, Tessa... Cet homme est parfait, il est terriblement beau, sexy, intelligent et adorable... Tombe amoureuse...

-Tu... Tu fais du sport, ne trouvais-je qu'à dire bêtement en buvant une gorgée de mon propre café.

Je m'appuie contre le plan de travail, m'insultant intérieurement de cette phrase sortie de nulle part.

Il suit mon regard déplacé jusqu'à sa taille et un mince sourire amusé se dessine sur ses lèvres.

GRAIN DE SELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant