GRAIN DE SEL

16.

16.

Une grande inspiration de bien-être. Je sens même que dans mon demi-sommeil, je souris.

A travers mes paupières, je devine la lumière douce du matin. J'aurai pu croire que tout ceci n'avait été qu'un rêve ou un fantasme, si les fourmillements dans mon bas ventre et les griffures encore vives sur mes cuisses ne me disaient pas le contraire. Mais je savoure ces petites douleurs, me rappelant tout le plaisir qui les a accompagné...

J'ouvre un œil, puis un autre, faisant glisser mes jambes nues dans les draps de satin de mon lit.

Une odeur délicieuse, familière, vient me titiller les narines et finir de me ramener dans le monde réel, qui pour une fois, ne sent rien d'autre que la pâte à pancakes et le café chaud.

Je m'enroule dans le drap, et traverse la chambre pieds nus, jusqu'à arriver à la cuisine.

Là, une vision magique me ferait presque verser des larmes de bonheur.

Cette vision qui a bercée mes matinées pendant deux ans. Cette vague de tendresse qui m'enroule avec mes draps soyeux...

Torse nu, simplement habillé de son jean, Ethan remue la poêle pour décrocher la mini-crêpe avant de la retourner.

Il me découvre du coin de l'œil, et m'adresse un sourire qui me submerge.

-On ne perd pas les bonnes habitudes, s'amuse-t-il en plaçant le pancake dans l'assiette.

-Tu peux en perdre beaucoup, mais s'il te plait, garde celle-là...

Je fais quelques pas jusqu'à lui, amenant ma traine avec moi en tenant sur le tissu sur ma poitrine. Il laisse couler à nouveau la pâte sur la fonte brûlante, et je me contente de venir derrière lui, l'entourer de mes bras et poser la tête sur son dos nu.

Je le sens trembler face à cette sensation délicieuse de nos corps qui se retrouvent dans la tendresse, et je ferme les yeux...

Il pose une main sur les miennes, passant ses doigts entre les miens avant d'embrasser ma paume.

-Tout ça était bien réel, dis moi..., murmure-t-il.

-Je marche comme un cow-boy, alors oui, c'était bien réel !

Il éclate de rire, et ce son est magique à mes oreilles.

Il se retourne et me prend dans ses bras, observant ma tenue improvisée.

-La robe de mariée après seulement une nuit ?, tente-t-il de plaisanter.

-Hum... C'est encore un peu tôt pour rire de ça..., grimaçais-je.

-Pardon, c'était maladroit... Tu es magnifique, même dans un drap.

Je lui souris, et me défais à contrecœur de ses bras pour venir m'assoir de l'autre côté du bar face à lui.

-Alors, tu as quelque chose de prévu aujourd'hui ?, dit-il en laissant glisser une crêpe dans l'assiette qu'il pousse jusqu'à moi.

-Oui, une journée de dingue..., soupirais-je.

-Même le week-end, tu n'arrêtes jamais... Quel est ton programme ?

Il vient s'assoir face à moi et nous sert café et jus d'orange.

-Et bien, j'avais pensé à m'envoyer en l'air... Plusieurs fois même..., lançais-je l'air de rien.

Il s'étouffe dans son mug, toussant un peu avant de m'adresser un regard de tendres reproches.