Nous nous fixons une éternité, celons-moi. Durant un instant, il n'y a rien dans ma tête, à part le visage différent et pourtant pareil de l'homme que j'ai tant aimé. La joie de le revoir fait palpiter mon cœur cependant, il rate un battement et c'est comme un flash. Mon esprit est inondé d'images. Notre rencontre, notre premier baiser, notre première fois, ses mots d'amours alors qu'il me prenait avec passion... Les larmes se mettent à couler et je dois placer ma main sur ma bouche pour étouffer mon sanglot. Là douleurs. Les mauvais souvenirs suivent. L'accident, les distances qu'il a placées entre nous depuis l'hospitalisation à sa fuite préméditée. Son pardon illusoire... Je le vois faire un pas et je panique. Je ne peux pas rester là... Me retournant pour ouvrir la porte, deux grandes mains m'en empêchent. Son corps est là, contre le mien. S'en est trop, je me laisse tomber et m'agenouille en me cachant le visage. Si je ne le vois pas...
- "Relève-toi, je t'en prie..." M'implore-t-il et sa voix me fait frissonner. " S'il te plait..."
Je ne veux pas me relever, je ne veux pas le regarder, je ne veux pas être là avec lui, je veux disparaître. De grâce, seigneur, ne laissez pas là douleurs ressurgir. Mon corps se relève lentement malgré mes supplices intérieurs. Jake est là. Il est revenu avec trois années, et six mois, de retard... il est là. M'a-t-il pardonné cette fois? Ou alors il vient enfoncer le clou, m'amadouer pour fuir, encore...
-" Tu es en colère, tu en as le droit..." Souffle-t-il dans mon cou, mon corps ne lui a pas encore fait face et je le s peuple intérieurement de ne pas le faire.
-" Tu as dit... Tu as dit que tu avais besoin de moi... Et j'avais besoin de toi..." Murmurais-je tant que j'ai encore la force. " Tu as dit que tu me pardonnais... Tu as... Tu es parti Jake!"
-" Regarde-moi, Marina."
Un frisson me traverse l'échine. Cette nuance dans sa voix. Regarde-moi, Marina, je suis là, je te veux rien que pour moi et je ferai tout pour que ça arrive. Ce n'est pas le moment. Jake est là et c'est pourtant la voix de John que j'entends. Jake est là et John est mort. Je me retourne lentement pour me rassurer. Jake est là, il est revenu. Relevant les yeux, je croise un regard qui me broie la poitrine, brisant ce qui reste de mon cœur partagé. Jake est là, désolé, affligé, pareil et tellement différent. Il me supplie silencieusement de ne pas le rejeter... Mais... J'ai mal...
-" Tu oses revenir comme une fleur, alors que tu m'as abandonné..." Grondais-je, toute la rancune accumulée me laisse furieuse. Ma voix est certes trop aiguë, mais la colère me pousse à vider mon sac. " Tu m'as laissé gérer tes parents. Tu l'as laissé pleurer sur sa tombe. Tu m'a fait des promesses que tu ne voulais pas tenir!" Criais-je devenant hystérique. " Tu m'as dit que tu m'aime, tu m'as dit savoir pour John et ses menaces, tu m'as juré ne pas être en colère! Et tu t'es barré sans un mots!" Je le repousse violemment, frappant sur sa poitrine en lui hurlant que je le déteste et lui, lui ne réagit pas. " Je te déteste Jake! Je l'ai compris bien trop tard! Tu n'es qu'un égoïste de merde! Retourne d'où tu viens... Casse-toi!!!"
J'hurle, pleure et frappe en même temps. Son manque de réactions et de mots me rend folle. Jake ne laisse pas les mots l'arrêter, Jake pense qu'une discussion peut tout régler, Jake prépare ses textes... Alors pourquoi se laisse-t-il faire? Lorsque ses bras m'enlacent fortement, je me fige. Jake me prend dans ses bras et blotti sa tête dans mes cheveux. Je l'entends inspirer fortement en susurrant des choses que je ne saisis pas à cause des battements cardiaques qui retentissent dans ma tête. Il me tient tellement fort que lorsqu'il s'effondre, je le suis et m'agenouille entre ses jambes. Ce que je redoutais arrive. Cette mélancolie et chaleur que me procure ses bras, son odeur, sa chaleur, tout ça me calme lentement... Je ne veux pas. Je suis en colère...
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L'un pour l'autre
RomanceMes amis rient, parlent, profitent de la soirée. Je les adore. Jade et Sami sont parfaits! Des amis en or... Pourtant, mon regard ne quitte pas le cadre photo du meuble dans le salon. Ces sourires, certes jouent innocente entre trois amis de toujour...