Chapitre 23

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PDV Laure:


Eva est assez excitée d'avoir fini. Elle saute de partout comme le ferait un petit lapin. C'est marrant à voir et ça donne le sourire, mais je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour elle. Je l'ai bien compris maintenant, elle est en dépression. Elle passe d'un état sérieux à joyeux, d'un état de fatigue à un regain d'énergie ou encore d'un état de bonheur intense à un désespoir des plus total en seulement quelques secondes. Il n'y a plus de doute à avoir là dessus. Et seul Newt peut changer ça et il le sait très bien. J'essaye de comprendre son comportement mais il me dépasse. Il a bien dit à Thomas qu'elle lui plait, alors pourquoi s'éloigner d'elle et ne pas l'avoir embrassé, ou même faire un petit truc après qu'elle lui ait tout dit? Je le comprends pas. En tout cas pas comme avant. Lorsque nous ouvrons la porte de la cantine, la bonne humeur qui y règne me remplit le cœur de joie. Une joie que je n'ai pas ressentie depuis bien longtemps. Et je les aime pour ça ces tocards. Ils ont beau être malheureux, ils font tout pour le cacher et rester souriant quoi qu'il arrive. Je reste sur le seuil de la porte, à regarder tout autour de moi. Eva met déjà de l'ambiance à passer de table en table en sortant surement des conneries vues comment rigolent les blocards à qui elle parle. Fry finit de préparer le repas derrière ses fourneaux. C'est sur que travailler avec lui me manque beaucoup. Les batailles de farines et les ragots qu'on s'échangeait, les blagues et la bonne humeur qui ne nous quittaient jamais. J'ai passé de bons moments avec lui. Il y a aussi un évènement qui est assez rare dans le bloc. Il a dû se produire seulement deux trois fois depuis que je suis là. Les blocards ne sont pas installés selon leurs métiers non. Mais là nous somme tous mélangés. Il n'y en a pas un qui ne sourit pas ou qui est mis à l'écart. J'ai peut-être perdu une famille avant le labyrinthe, mais j'en ai retrouvé une autre ici. Et nos liens sont bien plus forts car, tous les sentiments qu'on peut ressentir ici, sont multipliés par dix. J'en ai peut-être marre d'être ici, j'ai déjà pensé à en finir, mais eux me tienne toujours en vie. Je sais que vous ne pouvez pas l'entendre mais je tiens à vous remercier tous autant que vous êtes. Vous ne le savez peut-être pas mais vous m'êtes vraiment indispensable. Pensai-je. Un grand sourire emplit mon visage fatigué. Certains blocards ont arrêté de manger ou de parler pour m'appeler ou me regarder.


- Bah qu'est-ce que tu fais plantée là la blonde? Me demande l'un.
- T'inquiète pas Minho va pas te bouffer. Pas tout de suite en tout cas. Dit un autre.
- Ta gueule. Répond Minho dans le brouhaha qui vient de reprendre.
- Viens m'aider à finir ma belle. Ça fait longtemps qu'on n'a pas travaillé ensemble et ça me manque. Me dit Fry.


Et ça me touche vraiment. Je m'approche de lui, un sourire ancré au visage, qui ne fait que s'agrandir de minute en minute.


- Moi aussi ça me manque nounours. Dis-je à Fry.


Je le rejoins et commence à l'aider à finir de faire les portions pour nourrir tous nos petits blocards.


- Pourquoi souris tu comme ça? C'est rare venant de ta part. Ça fait plaisir.
- Je sais pas, regardes les tous. Dis-je en montrant les blocards. Ils ont l'air tellement heureux ce soir, on a l'impression de ne plus avoir de problèmes. Ils profitent du moment présent sans, pour une fois, ce soucier du lendemain. Quand je les regarde comme ça je me dis que j'ai peut-être perdu une famille en dehors du labyrinthe, mais j'en ai trouvé une autre ici. Et je n'aurais pas pu rêver mieux franchement.

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