La peur au ventre

71 7 1
                                    

Bang 💥 bang 💥 bang

Des détonations résonnent dans la nuit noire. Pourtant rien ne bouge.

Bang 💥 Bang 💥 Bang

Ça continue, les gens commencent à s'agiter. La foule se met en mouvement. Celui-ci, d'abord incertain se précise. La foule se rue vers la porte, tel une bête enchaîné. Elle court vers cette sortie qui donne sur la rue, son salut. Mais celle-ci est verrouillée.
Elle pousse, crie, se débat mais rien n'y fait, les gonds de la porte ne cèdent pas. Ils semblent indestructibles.
Malheureusement, eux sont décidés à ne laisser personne s'échapper. Ils s'approchent l'arme au point, l'œil dépourvu de la moindre trace d'humanité, le sourire cruel.
Combien sont-ils? Que veulent-ils?
Ces questions sont sur chaque lèvres, derrière chaque pensée. Mais avant que quelqu'un ait pu émettre un son, une nouvelle détonation résonne. Un "bang" déchirant l'obscurité. Un silence se fait tandis qu'un corps inanimé rencontre la poussière. Tous regardent, incapables de bouger.

Puis l'hystérie fuse.

Les gens courent partout pensant pouvoir échapper aux tirs des hommes en noir. Ils sont redoutables, et ont soif de sang. Il le leur faut. Ils ne peuvent pas échouer. C'est comme une drogue à laquelle on les a rendu accro dans les camps d'entraînement. Ces mêmes camps où ils ont été façonnés de toutes pièces, préparés à tuer, enrôlés  dans une cause qu'ils ne comprennent pas. Ce ne sont plus des hommes mais des marionnettes. Des marionnettes avec des armes et des ceintures explosives.

Bientôt, la foule se retrouve cerné. Mais quelques groupes isolés ont réussi à sortir ou à rejoindre le toit. Les autres sont réunis ici.
Un enfant hurle. Il a perdu sa mère dans la cohue. Il la cherche sur les visages qui défilent, hurle son prénom jusqu'à s'époumoner. Enfin, les yeux pleins de larmes, il la découvre allongée sur le sol à présent rouge. Il ne comprend pas, elle ne bouge pas. Elle a les yeux ouverts, le regard vide, elle ne respire pas. Alors, il saisit, la triste vérité qui s'impose à son cœur. Elle est partie avec les anges.
Une rage noire s'installe dans le cœur de l'enfant. Il tourne la tête vers les assassins qui dominent la foule sous la menace de leur arme tels des bergers surveillant un troupeau de moutons. Il les fusille du regard.
Il se penche vers sa mère en murmurant:
- Je te vengerai maman. Je te le promet.
Un des hommes l'a entendu, il le fixe.

Une nouvelle détonation résonne dans le silence de la salle. "Bang"
L'enfant tombe à genou. Du sang coule sur son torse. Il sent la mort arriver pour le prendre.
Enfin, il s'écroule pour ne plus se relever.

Ils l'ont tué de sang froid et ce n'est pas le dernier. En ce jour du 13 novembre, beaucoup trop sont morts. #PrayforParis

Des textes en vracOù les histoires vivent. Découvrez maintenant