Dans nos yeux

Chapitre 32

Charlotte referme la porte de l'appartement de Ethan et reste quelques instants immobile. Tout ce que vient de dévoiler son cousin est vraiment ahurissant. Judith était enceinte ! Jamais, elle n'aurait cru une telle chose. A l'époque, son amie c'était bien cacher de le lui dire, et Charlotte doit bien admettre qu'elle lui en veut un peu. Elle ne s'est jamais caché de dire à Judith son attirance pour Gabriel et pourtant, sa meilleure amie lui a cacher une chose aussi importante. Mais bon, elle devait avoir ses raisons. Après tout, Judith était un mystère à elle toute seule.

Charlotte inspire et repense à ce qui s'est passé avec Gabriel. Elle se sent à la fois immature et stupide. Bien sûr qu'elle se sent inférieure à Gabriel. C'est normal. Elle ne pourra jamais rattraper ces six ans d'écarts. C'est ainsi. Mais, elle l'aime malgré tout. Peut être devrait elle le lui montrer aussi ? Il est vrai que Charlotte a reprocher au garçon de ne pas lui montrer suffisamment ses sentiments pour elle. Cependant, avec du recul, la jeune fille constate qu'il en est de même de son côté. Charlotte prend une grande inspiration et dévale les escaliers pour finalement arriver devant l'immeuble. Reprenant son souffle, elle cherche Gabriel, espérant qu'il ne soit pas parti. Elle se dirige vers la parking et l'aperçoit avec soulagement, assis sur un banc, entrain de fumer une cigarette. Son regard est perdu dans le vague, et la façon dont il se tient fait frissonner Charlotte, qui ne peut s'empêcher de le trouver beau. Elle se dirige vers lui d'un pas assurer. Lorsqu'elle se retrouve face à lui, Gabriel l'observe de la tête aux pieds, surprit de la voir. Il prend une bouffée de sa cigarette puis souffle la fumée, qui rencontre le visage de Charlotte.

_Qu'est ce que tu fais la, princesse ? Je pensais que tu serais restée avec Ethan.

Charlotte lui enlève sa cigarette de la main et la jette au sol. Gabriel n'a pas le temps d'exprimer sa désapprobation, que Charlotte l'empoigne par le col et plaque ses lèvres contre les siennes. Gabriel est surprit du geste de son amie, mais finalement, il se prend au jeu. Le garçon se relève, obligeant Charlotte a s'éloigner et relever la tête. Gabriel l'embrasse puis se penche et la prend dans ses bras pour la faire tournoyer et l'allonger sur le capot de la première voiture qu'il rencontre. Charlotte enroule ses jambes autour de Gabriel puis s'écarte un peu de lui. Elle plonge ses yeux marrons dans ceux verts de son compagnon.

_Je veux vivre avec toi, Gab.

Celui ci s'apprête à répliquer quelque chose mais Charlotte l'en empêche en posant un doigt sur ses lèvres.

_On risquera de se disputer régulièrement, je peux te l'assurer mais...je suis certaine d'une chose : je t'aime. Et ça, ce n'est pas près de changer.

Le visage de Gabriel s'illumine. Il fait asseoir Charlotte sur le capot de la voiture et prend son visage entre ses deux mains puissantes.

_Et bien, princesse, prépare toi à vivre les plus belles années de ta vie.

Charlotte éclate de rire et reprend son baiser avec Gabriel.

Le lendemain matin, Zoé ouvre doucement les yeux. Le soleil ne percent pas les volets comme à son habitude. Le temps doit donc être couvert. Zoé est sous la couette et se sent vraiment bien. Cette sensation de chaleur et de sécurité que l'on ressent lorsque l'on est dans son lit est vraiment la plus agréable. C'est alors, qu'elle remarque que le bras de Ethan est enroulé autour de ses épaules et que le visage de son compagnon est au niveau de sa nuque. Le souffle régulier de la respiration de Ethan, la fait sourire, car ça la chatouille. Zoé pose ses mains sur le bras sécurisant de son compagnon et ferme les yeux, profitant de cet instant. Ethan se met alors à remuer et enfoui son nez dans la chevelure brune de Zoé, qui ricane. Le nez du garçon vient caresser l'oreille de la jeune fille, qui se retient de rire.

_Bonjour, mon ange.

Zoé se retourne et se blotti contre le torse de Ethan, qui resserre son étreinte autour de son dos.

_Coucou.

Ethan lui embrasse le front, tendrement et Zoé ferme les yeux. 

_Ce que j'aime t'avoir dans mes bras, comme ça. Lorsque tu es retourné chez tes parents, j'ai cru que j'allais devenir fou !

Zoé souri et enfoui d'avantage son visage dans le creux de l'épaule du garçon.

_Moi aussi...tu me manquais terriblement. Mais, je n'étais pas encore prête pour revenir vers toi...

Sachant que parler de ça fait remonter de douloureux souvenirs, Ethan se redresse, ayant soudain une idée. Zoé relève la tête vers lui, se demandant ce qui lui arrive. Ethan est assit sur le matelas, les cheveux tout emmêlés et avec la marque de l'oreiller sur sa joue. Ce qui fait d'ailleurs sourire Zoé. La jeune fille se redresse, elle aussi, et passe une main dans les bouclettes brunes de son compagnon. Celui ci lui saisit le poignet et lui souri.

_Je viens d'avoir une merveilleuse idée.

_Dit moi tout.

_Et si pendant les vacances de Noël, on partait à Dublin ? Rien que toi et moi.

Zoé ne sait pas quoi dire, tellement elle est prise au dépourvu. Partir en Irlande est l'un de ses plus grands rêves et elle a du y renoncer lorsque Ethan à du se faire opérer. Ce qui d'ailleurs lui a fait de la peine, mais comparer au fait de perdre Ethan, sa tristesse n'était rien. Et la, alors qu'elle se voyait y aller que dans plusieurs années, Ethan lui propose d'y aller pendant les vacances de Noël. Elle ne pourrait rêver mieux.

Le silence de Zoé, inquiète Ethan qui s'empresse de se racler la gorge, mal à l'aise.

_Mon ange ? Qu'est ce que tu en dis ?

Zoé se jette à son cou, manquant de le faire tomber du lit.

_Oui ! Oui ! Ouiiii !

Ethan éclate de rire et essai de se remettre sur matelas, tout en se tenant à la bordure du lit. Zoé s'éloigne de lui et l'embrasse.

_On y va ! On y va !!

Ethan hoche la tête en riant.

_Bon, et bien c'est fixé. Nous partons en Irlande pour Noël !

Zoé se lève, toute joyeuse, ce qui fait rire son compagnon. Alors qu'elle sort de la chambre en chantonnant, Ethan est prit d'une violente douleur aux yeux, ce qui l'oblige à pousser une plainte de douleur. Il se masse les tempes, pour apaiser le mal. Cela fonctionne mais son mal intérieur est lui, loin de se calmer. Il connaît cette douleur et ça l'inquiète beaucoup.