Monsieur Le Président des USA

Chapitre 6

Et si elle y était pour quelque chose avec cette histoire de disparition et le fait que Louis ne soit plus ton ami ?

Je la regarde partir avec son manteau en laine prune avant de reposer mes yeux sur Cher. Je lui souris comme si je n'avais aucune pensée étrange dans ma tête. Elle repose son attention sur ses céréales et je prends un bout de pain où j'y dépose de la confiture pour ensuite le manger avec faim. En l'admirant manger en parlant toute seule, je reste muet.

C'est vrai que les gars de l'université on le droit de dire qu'elle est belle puisque c'est un fait réel. Belle brunette avec des mèches violines aux pointes de ses cheveux, elle pose ses yeux verts sur moi. Son piercing en petit diamant au dessus de ses lèvres, sur la droite lui donne un air plus mystérieux qu'elle ne l'ait déjà. Dans son pull blanc avec son jean troué, son style vestimentaire la rend si fragile mais les traits de son visage lui donne un aspect un peu plus dur que cette façon de s'habiller qu'elle a eut aujourd'hui en étant décidée à ne pas sortir de la journée.

- Qu'est ce que tu as à me regarder comme ça ?
- Rien du tout.

Je prends un verre pour me servir du jus d'orange et bois une gorgée en la regardant. Je me demande à quoi elle pense à me regarder comme ça alors, comme si elle pouvait lire dans mes pensées, elle parle directement, sans passer par quatre chemins.

- D'ailleurs, c'est qui Louis ?

Je m'étouffe à moitié en essayant de ne pas recracher ma boisson et ris nerveusement. C'est quoi cette question à la con qui semble vouloir me piéger ?

- Qui ça ?
- Louis.
- Pourquoi tu veux savoir ça ?
- Tu en as parlé dans ton sommeil.

Je me sens rougir et vraiment très con mais attends... D'où elle sort ça ?

Elle dort dans ta chambre, abruti.

Je soupire sous les mots de ma conscience qui est là quand il le faut... Je dois lui répondre quoi moi maintenant ?

La vérité, toute la vérité. Elle est gentille puis elle a le droit de savoir.

Je me sens paniquer mais je me lance en soupirant. Ma conscience a surement raison : je peux lui dire. Il n'y a rien de secret de toute façon. Enfin, je vais garder les détails inutiles pour moi du genre que c'est un bel abrutis et qu'il est surement le pire menteur que je connaisse sans compter le fait qu'il aime de trop aller à des soirées inutiles pour se saouler avec des gens de notre âge.

- Un ancien ami. On ne se parle plus. Tu auras peut être la chance de le voir, c'est le voisin.
- Ah, c'est ce Louis là.
- Euh... Oui pourquoi ?
- Pour rien...

Elle fuie mon regard avant de se lever et range ce qu'elle a sortit pour petit déjeuner. Je la laisse partir à l'étage en me disant que j'en ai un peu mare que l'on ne me dise rien dans cette putain de maison. J'ai cette impression que chaque question cachée ou devinée à une réponse secret défense. C'est ridicule.

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Je viens de finir de me préparer et j'ai enfilé le même jean noir d'hier soir, que je n'ai mit que deux heures (ou peut être trois), avec un t-shirt blanc pour une journée très simple, comme toutes les autres d'ailleurs. Je suis dans mon lit à caresser tranquillement les cheveux de Cher pendant qu'on discute. Elle a beaucoup discutée avec Louis lorsque l'incident dans les toilettes s'est produit et elle s'est rapprochée de lui, quelle chance...

- Je ne pensais pas que tu le connaissais Harry et j'en suis navrée.
- Tu l'as seulement embrassé Cher, c'est rien...

Au fond de moi, quand elle me l'a avouée, j'ai eu comme un pincement au cœur. A ce moment là, je ne savais pas trop pourquoi mais peu importe.

Il te manque Harry, rien de plus.

- Oui mais je crois qu'il y a quelque chose entre lui et moi.
- Alors je suis content pour toi.

Menteur.

- C'est gentil.

Elle se redresse et me sourit avant de regarder l'heure et faire des yeux immenses. Quoi ? QUOI ?! Je tourne brusquement la tête vers mon réveil mais je ne vois pas où elle veut en venir.

- On a oublié d'aller en cours ! Il est presque 14 heures ! Ta mère va te tuer Harry et c'est de ma faute.
- Destress Cher. Elle ne me fera rien et puis, trop tard alors tant pis.

Elle soupire de soulagement et s'assoit ce qui me fait lâcher ses cheveux très doux. Je vois qu'elle pense à quelque chose mais je ne dis rien.

- Ca te gêne si je vais voir Louis ?
- Non, fais comme tu veux...
- Invite le à venir manger à la maison Cher.

Je retourne vivement la tête et, ma mère se tient à l'entrée de ma chambre. Elle me sourit comme pour me dire bonjour mais je ne réponds pas à son sourire vu la proposition qu'elle vient gentiment de faire. Je sens la soirée pourrie m'arriver en pleine gueule.

Je ne sais pas à quoi elle joue. Elle sait très bien que je le hais et elle propose qu'il vienne manger ce soir ? C'est une blague ? Dites-moi que je rêve... Je papillonne des yeux avant de me rendre compte que j'étais de nouveau seul dans cette chambre. Il faut vraiment que je fasse quelque chose avec ma solitude.

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- Enlève tes coudes de la table. Je ne t'ai pas éduquée comme ça tout de même.

J'enlève alors mes coudes et soupire pour une énième fois. Ce dîner va vite me rendre dingue avec Louis qui ne fait que caresser la cuisse de Cher par-dessous la table en se disant que je ne vois rien. Ma mère fait mine de rien mais moi, je vois tout et ça me dégoûte de voir comme elle est tombée si vite dans ses bras. Ce n'est qu'un abruti en plus !

Tout de même, monsieur a fait l'effort de mettre une chemise avec son jean alors que moi, j'ai un pull noir léger et un jean brut troué. Cher est magnifique ce soir. Elle s'est mise en robe violette foncée comme la pointe de ses cheveux et l'a assortit à ses escarpins noirs. Je ne comprendrais jamais pourquoi, lorsque l'on reçoit du monde, on met des chaussures alors qu'on est chez soi mais bon. Le regard de Cher quand elle a la tête tournée vers Louis est indescriptible. Il m'agace à faire le mec tout ça parce qu'il est chez moi sans mon autorisation et qu'il a Cher comme copine. Je ne comprends pas cette fille d'ailleurs parce qu'elle est trop bien pour lui.

La jalousie est un vilain défaut Harry.

Ta gueule, conscience de merde !! Je me lève, j'en ai assez vu pour ce soir. Si je connaissais toujours aussi bien Louis, je dirais qu'il joue mal la comédie en se disant "In love de Cher". Je regarde Cher puis ma mère et sans adresser un seul regard à Monsieur-le-connard, je quitte la salle à manger et passe la porte d'entrée pour mettre mes chaussures afin partir jusqu'au parc qui est en bas de la rue.

Je l'aime ce parc. J'aime voir la vie et les saisons à travers les feuilles des arbres. C'est la chose la plus belle que l'on puisse voir dans la nature, je crois. Cette soirée était vraiment merdique et sans parler de l'après midi que j'ai passé seul dans ma chambre à fixer le plafond en me demandant comment j'allais faire pour avoir une vie plus intéressante. Je soupire encore et une légère fumée blanche s'échappe de mes lèvres à cause du froid. Je n'ai même pas pensé à prendre un manteau mais peu importe, je n'y retournerais pas !

Peut être que ma conscience a raison après tout, peut être que j'aimerais avoir une véritable histoire d'amour comme le sentiment que Cher a lorsqu'elle regarde Louis. Peut être aussi que j'aurais aimé qu'il ne soit pas si con et qu'il soit encore mon ami. Peu importe après tout, c'est terminé et je vais trouver quelque chose pour faire de ma vie, quelque chose de vivable : pas ennuyante comme aujourd'hui. Je n'en peux plus de me dire que les gens que je croise par hasard semble heureux mais que moi, je ne le serais jamais seul.

D'après mon téléphone et tous les messages de Cher et ma mère en attente, ça fait une heure que je suis dehors. J'ai vraiment froid et je n'arrive même plus à bouger de ce banc en bois qui est dans ce parc avec aucun passage. Je soupire et sans que je puisse y faire quelque chose, mon corps tombe pour me retrouver allonger sur le coté. J'essaie de me dire qu'il fait super chaud et que je n'ai aucune raison d'avoir froid vu l'immense soleil qu'il y a au ciel mais je n'y arrive pas avec cette nuit sombre et ce vent glacial de début décembre.

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Il doit être vers les une heure du matin et je souris bêtement sur ce banc en me disant qu'il ne reste plus qu'une journée avant de partir à Washington. J'ai vraiment hâte de voir mon rêve se réaliser enfin. Je m'arrête de penser en voyant une ombre floue courir vers moi mais sans m'en apercevoir, je ferme les yeux peu à peu sans savoir qui ça pouvait être.