Chapitre 29

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Je ferme doucement la porte de la maison et monte à l'étage dans le noir absolu. Connaissant les lieux par cœur, j'évite de me prendre la table basse et de tomber dans les escaliers. Elle doit surement dormir sinon, elle m'attendrait dans le salon. Je pousse la porte de ma chambre et y pénètre avant d'allumer la lumière. Je l'éteins rapidement en voyant quelqu'un dans mon lit. Hein ? Je rallume la lampe pour voir de qui il s'agit mais la silhouette n'est plus dans mon lit. Qu'est-ce que... ? Je préfère appuyer de nouveau sur l'interrupteur et me concentrer sur l'obscurité. J'enlève difficilement mes chaussures et jette mon manteau sur mon fauteuil. J'ai dû rêver. Je retire mes vêtements pour rester en boxer et je me mets sous mon drap.

- Harry.

Un chuchotement me fait flipper. Putain, c'est quoi ce bordel ? J'allume rapidement ma lampe de chevet et me retrouve nez-à-nez avec Louis.

- AHHHH !

Il explose de rire en voyant à quel point il m'a fait peur.

- PUTAIN MAIS T'ES CON !!!

- Baisse d'un ton, ta mère va nous entendre !

Il sourit en levant les yeux et je sens la panique descendre d'un coup.

- Mais qu'est-ce que tu fais là ?

- Je n'ai pas pu venir au bar. Tu en as mit du temps !

- Je t'ai attendu Louis...

Je soupire et me mets dos à lui. Il se penche sur moi et grimace.

- Je suis désolé. Qu'est-ce qui s'est passé du coup ? C'était qui l'inconnu ?

Je ne sais pas si je dois lui dire. Il va en vouloir à MOI pour cette histoire alors que c'est de leur faute à EUX. Non, ce n'est pas une bonne idée, je ne vais rien lui dire.

Tu fais une connerie Harry. Dis-lui, c'est mieux.

Je balaie ma conscience de mon esprit et me mets sur le dos pour le regarder. Je lui souris légèrement bien que je ne sois pas très à l'aise à l'idée de lui mentir.

- Aucune idée.

- Comment ça ?

Il fronce les sourcils sans comprendre pourquoi je ne sais pas. Il semble regretté de ne pas y être allé avec moi.

- Personne n'est venu... J'ai attendu comme un con. Ca doit être une mauvaise blague...

J'hausse doucement les épaules en continuant de lui sourire. Avoir une réponse à mes questions me soulage l'esprit. Je me pince la lèvre avant de m'asseoir. Il s'écarte alors pour que je puisse me redresser et fait de même. Je suis tout de même déçu de ne pas avoir les mots pour lui dire, je suis déçu qu'il n'ait pas tenu parole. Il saurait s'il était réellement venu comme il me l'a promis.

- Tu étais où ?

Oui, tu étais où pour que ça soit plus important que d'être là pour moi ? Tu étais où pour que tu ne tiennes pas ta promesse ? C'est tellement rare que tu ne tiennes pas ta promesse.

- Ce n'est pas important.

Génial, les secrets recommencent... J'essaie d'insister pour savoir mais il secoue la tête en me suppliant du regard pour que j'arrête de le questionner. Bon... Je n'ai même plus envie de lui parler maintenant. J'étais si content qu'il soit là, dans ma chambre et il a tout gâché en peu de mots. Je me rallonge alors et me mets dos à lui avant d'éteindre la lampe. Je ne veux pas entendre sa voix, je ne veux pas le voir. Je lui en veux de me faire endurer tous ces secrets mais puisqu'il insiste tant... Qu'il ne vienne pas pleurer après ! Je lui en veux de remettre un secret sur le tapis, comme s'il n'y en avait pas assez... Je soupire et ferme les yeux. Je le sens s'approcher de moi mais en m'approchant moi-même du bord, il comprend que je lui fais la tête. Il souffle et se retourne alors dos à moi. Génial... J'imagine le réveil merveilleux de demain... Je soupire et ferme les yeux malgré cette boule dans mon estomac. Je ne peux m'empêcher de sortir un « bonne nuit » à peine audible mais il ne répond pas... Il dort peut être déjà.

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Je me réveille en sursaut par un horrible cauchemar que... Pourquoi je rêve encore de l'embrasser ? Je souffle d'agacement et jette un œil à coté de moi. Il n'est plus là. Je me lève. Il doit surement être partit parce qu'il m'en veut de ne pas lui avoir fait confiance quand il disait que ce n'est pas important. J'aurais aussi peut être dû lui dire pour son père... S'il l'apprend de quelqu'un d'autre, je suis foutu. Et si cette histoire entre nos pères, comme quoi ils sont amoureux et heureux, ce répétait pour Louis et moi ? Je dis vraiment n'importe quoi ! J'attrape un bas de jogging et je descends en bas. Puisque nous sommes lundi, ma mère doit être partit travaillé alors, je suis tranquille. Vous pouvez penser que j'ai de la chance de ne jamais avoir cours le lundi matin et vous aurez raison mais au moins, je peux profiter de cette solitude agréable pour m'éclater !

Je mets en route ma playliste et Oasis retentit dans la maison alors que je descends l'escalier. Je chante à tue-tête et dansant n'importe comment pour évacuer tout le stress qui est en moi. J'entre dans la cuisine, concentré par mes gestes en secouant la tête au rythme de la musique puis, je m'arrête net. Je croyais qu'il était partit.

- Louis... ?

- Bonjour

Il me sourit et je n'ose rien dire. Je suis surement au sommet du ridicule maintenant. Ma musique continue dans le vide alors que je ne l'entends presque plus. Il plonge alors sa main dans ma poche et attrape mon portable pour éteindre ce bruit musical. Je reste là, à me dire que je dois lui raconter pour hier soir mais la panique m'emporte et me laisse comme glace devant lui.

Il semble s'être déjà lavé et je remarque qu'il m'a prit un t-shirt noir pour le mettre avec son jeans brut de la veille. J'ai l'impression qu'il lit dans mes pensées parce qu'il attend que je parle, que j'ouvre ma bouche pour dire quelque chose. Je n'ai pas envie de lui dire que ça, j'ai aussi le besoin de lui dire que cette nuit, j'ai rêvé de lui et que là, tout de suite, j'ai envie de prendre possession de ses lèvres. Cette boule dans mon estomac m'en empêche surement par peur. Je sais qu'il ne fera plus le premier pas parce qu'il s'est déjà prit deux vents mais là, j'en ai envie, j'ai envie d'essayer de créer quelque chose de mieux entre nous. Je suis surement fou. C'est surement parce que je ne suis pas encore tout à fait réveillé mais putain, ça me fait plaisir qu'il soit resté, ça me fait plaisir qu'il est dormi avec moi malgré qu'on soit de nouveau en Angleterre et ça me fait sourire de le voir porter mon haut comme si nous étions ensemble.

Voyant que je ne dis toujours rien, que je reste silencieux depuis que je l'ai remarqué dans ma cuisine, il prend la parole en se raclant la gorge maladroitement.

- Je voulais te faire le petit déjeuner mais, le pain a grillé au four et le beurre et trop mou parce que je n'avais pas vu qu'il était sur la plaque...

Je me mets à rire. Mais quel idiot ! Je sais qu'il est nul en cuisine mais je ne le pensais pas à ce point ! A la vue du beurre fondue et du pain presque noir, je ris de plus belle. Il grimace mais je n'arrive pas à m'arrêter de rire parce que, déjà c'est drôle et ensuite, son geste est adorable. Sans me rendre compte de mon geste, je pose un baiser sur ses lèvres et va au frigo.

J'ouvre la porte et, le regard vers les aliments, mes yeux se font plus grands en me rendant compte de ce que je viens de faire. C'est ça mon premier pas vers lui ? Ridicule. Je fais comme si je n'avais rien fait de bizarre et je prends des œufs, du jambon et de l'emmental. Je sors une poêle et la mets sur la plaque électrique. En attendant qu'elle chauffe, je casse les œufs et y ajoute le reste puis, je mélange sous le regard rempli d'incompréhension, de mon meilleur ami. Je ne me comprends pas moi-même. Un coup je ne veux rien de lui, un coup je rêve de lui et un autre coup, je l'embrasse. En prenant le dernier œuf pour le casser avec le reste de la préparation, je fais un mauvais mouvement et il se met à rouler sur le plan de travail. Louis n'ayant pas vu et moi manquant de temps pour le rattraper, il s'explose sur les chaussettes de ce jeune homme. Il regarde ses pieds et je m'excuse à mille reprises alors qu'il prend une poignée de fromage. J'imagine déjà la suite... Je me suis foutu dans une sacrée merde. 

Monsieur Le Président des USAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant