Chapitre 14

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Une fois qu'on avait fini de manger, les professeurs nous ont laissé partir en nous fixant un périmètre. On est donc allé, Sarah, Jessy, Louis et moi, dans la rue principale pour faire ce shopping tant promis. Les magasins sont tous petits et très accueillant mais il a fallut qu'elles choisissent le plus grand, celui sur cinq étages.

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Cet après midi shopping va me tuer ! Il fait gris dehors et c'est déprimant mais en plus, les filles sont dingues. Ca ne fait qu'une heure qu'on a commencé ce shopping et on est toujours dans ce même putain de magasin. Je soupire et regarde l'heure. 15 :10. Qu'elles sont longues, c'est affreux !

Avec Louis, on s'est tranquillement assit sur des fauteuils en cuir brun dans le fond du premier étage de cet immense magasin et on attend, comme des cons. On attend en essayant de trouver des bons sujets pour parler mais rien ne sort, on n'en trouve pas. J'ai l'impression que c'est Gemma que j'attends car elle est aussi longue qu'elles. Je soupire encore une fois ce qui me vaut un sourire de Louis avec son regard en coin.

- Arrête un peu de soupirer tu veux. J'ai l'impression que le temps avance encore moins vite.

- C'est horrible. Pourquoi j'ai accepté moi déjà ?

Il rit doucement et répond sans gêne, en haussant un peu les épaules.

- Parce que tu es un idiot.

- Tu es un idiot aussi alors parce que tu es là.

Il rit de nouveau ce qui me décroche un doux sourire. Je m'enfonce dans le fauteuil mais je le vois se lever et me faire un signe de la tête.

- Viens, j'ai une idée !

Qu'est ce qu'il va encore faire comme connerie ? Je me lève sans réfléchir plus longtemps à si je dois vraiment le suivre ou non. Après tout, il ne peut pas avoir une idée pire que l'ennuie qui me ronge depuis que nous sommes rentrés dans ce magasin. Il se met à courir jusqu'à un escalator et je le suis en riant.

- Mais qu'est ce que tu fabriques ?

- Tais-toi et suis-moi.

Je lève les yeux et je l'écoute. On monte d'une traite les six étages par les escalators centraux et arrivé en haut, il regarde autour de nous en réfléchissant à quelque chose.

- Qu'est ce que tu as ?

- Chut.

Il s'avance doucement et je vois les filles au loin. Je crois comprendre son plan, je le suis et on a l'air de deux enfants qui jouent aux espions. On se baisse pour être caché par les barres de cintres en présentation puis on court pour passer l'allée centrale. On se cache derrière des mannequins en restant droit au moment où elles se retournent et elles passent devant nous. On reste silencieux et ouf, elles ne nous regardent même pas. On avance donc derrière elles et il pointe son indexe avec son majeur vers Sarah et Jessy, à débattre sur une robe rouge.

- Les mains en l'air !

Non, il n'a pas osé ? J'explose de rire et elles sursautent en se retournant vers nous. Sarah lève les yeux au plafond.

- Louis, t'as plus l'âge de jouer à ça !

- Il n'y a pas d'âge.

Il sourit largement avant de demander en les suppliants du regard.

- On peut sortir de ce magasin ? J'en ai marre.

- C'est toi qui as voulu venir.

Je vois Jessy réfléchir avant de sourire largement.

- Mais puisque vous êtes là, on va aller essayer et vous nous direz ce que vous en pensez !

Elle ne nous laisse même pas répondre par non et partir en courant qu'elles prennent nos bras et nous tirent avec elles jusqu'aux cabines d'essayage. Je vois leurs grands sacs en plastique qui portent le logo du magasin remplis et je me décompose. Ca va prendre combien de temps d'essayer tout ça ? Elles comptent les articles avec une vendeuse et on entre. 17 et 19 articles putain. Avec Louis, on prend place sur les bancs au centre de l'allée et je soupire en regardant les rideaux devant nous se fermer. Je crois que je vais vieillir et mourir ici...

- Louis ?

- Oui.

- Je te hais.

- Menteur !

Il te connait aussi bien que moi, dis donc !

- Et Louis ?

- Quoi encore ?

- La prochaine fois que tu as une idée aussi foireuse, tu m'oublies.

- Ta gueule.

Il rit un peu et passe une main dans ses cheveux. Je le vois cherche une échappatoire mais personnellement, je n'ai aucune idée. Si on s'enfuie en les laissant essayer toutes seules, elles vont mal le prendre.

Pose-lui ta question.

Je baisse la tête vers mes mains jointes entre mes jambes et je réfléchis. Je lui demande du coup, ou non ? Je ne sais pas. Il va peut être me prendre pour un fou en fait. Ou peut être qu'il va rire et se moquer de moi.

- A quoi tu penses ?

Je relève les yeux vers lui et il s'étire avant de lâcher un gros soupir. Ca en dit long sur son ennuie... Je ne réponds pas.

- Craches le morceau bon sang, tu me stresses !

Je souris. Ah oui, je le stresse ? C'est bon à savoir ça ! Je sens la vengeance à toutes mes questions sans réponse venir.

- Non rien, laisse tomber.

- Harry !

Il se retourne vers moi avec autant de sérieux qu'il aurait pu, ne jamais en avoir dans toute sa vie. Je me retiens de rire. J'aime mon idée. Ca m'a permis de voir qu'il peut être sérieux quelques fois.

- Ne me dis pas de laisser tomber et dis moi à quoi tu penses.

Allé Harry, demandes-lui.

Ok, je vais lui dire mais ta gueule conscience putain, tu es soûlante. Je fais ce que je veux. Je n'ai pas besoin que tu me dises quoi faire ni même quand.

J'aurais pu te sauver la vie, hier soir, si tu m'avais écouté, quand tu bandais.

- Ce n'est pas vrai que tu es somnambule hein ?

- Non, depuis quand je le suis ?

Il fronce les sourcils sans comprendre où je voulais en venir. Merci Louis, tu t'es grillé tout seul. Tu es vraiment con des fois mais c'est très amusant. Je fais une fausse mine d'étonnement.

-Ah oui ?

- Bah oui. Qui t'as dit cette connerie ?

- Toi. Mais du coup, qu'est ce que tu faisais dans mon lit hier ?

- Euh...

J'arque un sourcil et il pince sa lèvre inférieure entre ses dents en essayant de trouver une excuse. Mais c'est qu'il compte mentir en plus ?

- La vérité Louis.

Monsieur Le Président des USAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant