Chapitre 23

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Il semble triste de ma réponse mais il ne le montre pas assez pour que je sois sûr que ça soit un sentiment de tristesse. Je le regarde se lever du banc avant qu'il se force un peu à me sourire. Je n'aurais même pas dû m'aventurer dans tout ça. Quelle idée j'ai eu de vouloir avoir des réponses à mes questions et de redevenir ami avec Louis. Il ne souffrirait pas par ma faute et je ne m'en voudrais pas de le blesser. Je soupire un instant avant de me lever à mon tour. Je marche à coté de lui en imaginant qu'on rentre à l'hôtel puisqu'il est 22h57 et que l'on doit y être pour 23h mais il tourne à une autre rue. Je le suis sans hésiter et on traverse un petit parc très bien entretenu et lumineux qu'au niveau des chemins. Il va s'allonger dans l'herbe fraiche et surement mouillée. Cette fois-ci, j'hésite à faire comme lui mais fini tout de même par m'y risquer. La fraicheur du sol hivernal me donne un frisson le long de mon dos mais je reste muet. J'ai un peu peur de briser le silence à vrai dire, vu les derniers mots qui ont été prononcés entre nous. Je passe une main derrière ma tête pour être plus à l'aise et, en tournant mes yeux vers Louis, je vois qu'il a déjà fait pareil. Son regard semble pensif et, il fixe le ciel en respirant calmement. Je trouve quelque chose pour enfin couper ce silence trop pesant.

- Cette soirée était agréable.

- Oui.

- Merci Louis.

Il ne répond pas. Génial. Je ne pensais pas que ça finirait comme ça... Je ne m'attendais pas à bander de nouveau avec Louis dans les parages d'ailleurs. Sérieusement, pourquoi ça m'est arrivé ? Je ne faisais que le regarder pendant qu'il prenait soin d'enlever toute la sauce de sur mes lèvres.

Je sais à quoi tu pensais Harry : tu pensais à ses lèvres sur les tiennes, à comment la soirée aurait pu se terminer, à une autre nuit dans le même lit que Louis. Pourquoi tu aurais bandé sinon ? Parce qu'il t'essuie gentiment les lèvres ? Ne sois pas ridicule et naïf Harry.

Je m'amuse à faire de la fumée blanche en soufflant avec ma bouche et je souris de temps en temps. Je ne pense pas qu'il me regarde, je ne pense pas qu'il fait attention à moi et je ne pense pas qu'il a envie de rentrer alors, autant s'occuper. Je sais, c'est stupide mais c'est la seule chose que j'ai trouvé pour l'instant.

Je souris à mes idioties et tourne la tête vers lui. Mes lèvres se détendent immédiatement afin de faire disparaitre cette risette. Je ne suis pas drôle du tout, je suis stupide même. Je le vois frissonner alors je m'assois.

- Louis, on devrait rentrer.

- Je n'ai pas envie.

- S'il te plait Louis.

Il soupire brusquement et s'assoit alors afin de se lever sans m'adresser un regard. Génial, il fait la gueule. Je souffle agacé et le rattrape.

- Attends.

Il ne m'écoute pas alors je ne peux que le retenir par la main. Je l'agrippe et l'arrête d'un geste. Il se retourne donc vers moi en roulant des yeux. Il attend que je dise ce que je voulais mais rien ne sort, je ne m'en souviens plus. Sa main est gelée. Je lui prends l'autre et me rends compte qu'il doit avoir terriblement froid. Pourquoi ne veut-il pas rentrer alors ? Je joins ses mains dans les miennes et les amène à ma bouche pour souffler dessus avec douceur. L'air que je fais sortir de mon corps doit être chaud puisqu'il en frissonne. Je continue quelques instants le temps qu'il se réchauffe un minimum. Nos regards se fixent sans rien dire. Son bleu est perçant et distant ce qui pourrait m'attrister si je n'étais pas occupé à lui souffler dessus pour qu'il aille mieux. Je m'arrête en commençant à avoir la tête qui tourne et je marche en lui tenant toujours les mains. Il faut qu'on rentre avant qu'il attrape froid.

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Je pousse enfin la porte de la chambre. Les professeurs semblent furieux que nous soyons en retard. Relax, on est en retard de seulement vingt minutes. Je roule des yeux et lâche les mains de Louis en me rendant compte que je les tenais encore. J'enlève mon manteau et mes chaussures puis va dans la salle de bain.

Tout le monde se couche mais moi, je traine un peu pour prendre une douche. Je m'assois quelques longues minutes sur le rebord de la baignoire. Je repense à ce soir, au fait que je bande un peu trop souvent pour Louis en ce moment.

Mais qu'est ce qu'il m'arrive sérieusement ? Je n'ai pas prévu de tomber amoureux de lui et encore moins d'être gay. Imaginez si ma mère apprenait rien que l'un des fantasmes que j'ai en ce moment sur Louis, elle serait dingue ! Hein ? Mais qu'est-ce que je raconte ? Mes idées doivent être embrouillées par le froid de dehors et la fatigue qui commence à me percuter. Je soupire et me lève donc du rebord en porcelaine abimée.

Quand je sors de la petite pièce humide, la chambre est plongée dans l'ombre. Je cherche mon chemin du mieux que je peux en essayant de me remémorer le plan de la pièce. Aïe ! Je passe une main sur mon genou en grimaçant et je lâche un juron en me rendant compte que je me suis prit une barre d'un des lits en métal. Enfin, je trouve mon couchage alors, monte dans celui-ci. J'enlève mon jeans et mon t-shirt que je pose délicatement à mes pieds puis je me couvre.

Je me demande si Louis s'est réchauffé depuis qu'on est rentré. Je me demande s'il dort, aussi. Mes pensées repassent cette soirée dans ma tête. Ensuite, je revis ce merveilleux séjour : mon premier trajet en avion, ma rencontre avec Jessy, la première fois que je pose les pieds aux USA, l'hôtel pourrit que nous avons eut, la première nuit avec Louis dans mon lit, le musée que nous avons réussi à ne pas visiter, le Starbucks avec Louis et ses amis, l'après-midi shopping horrible, la boite de nuit, sa réponse tant attendue, une deuxième nuit ensemble, notre évasion, la visite guidée de la Maison Blanche, la rencontre avec le Président des Etats Unis actuel puis ce soir... A dire qu'on repart de ce pays demain matin... C'est dingue comme le temps passe vite ! Je me demande si, rentrer en Angleterre, ne va pas détruire l'amitié qu'on a commencé à reconstruire. Je ne veux pas le perdre de nouveau.

Monsieur Le Président des USAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant