Ibrahim - Rescapé de la cité

Partie 10 - Entre guerre & tiraillements

Je la regarde s'endormir sur mes jambes puis souffle un coup tout en passant mes mains sur mon visage. Je réfléchis à cette situation. Passer de haine à la compassion à la seconde même - rire - ça me choque pas, c'est du Kaïyla tout craché. Je l'a déteste mais je veux être là pour elle, perdre quelqu'un à qui on tient c'est pas facile et croyez moi je sais de quoi je parle. Enfin bon c'est pas le moment de faire des confidences, vous comprendrez au moment voulu. Voyant que la petite Kyle dort profondément je l'allonge et la couvre puis je vais rejoindre Marvin au salon mais en arrivant devant la porte de la chambre quelque chose m'empêche de sortir. Je la regarde une dernière fois tout en hésitant mais encore une fois je ne contrôle rien et cette pulsion a raison de moi. Lentement je m'approche et lui dépose un long baiser sur le front puis je me decide enfin a rejoindre Marv'. D'ailleurs en me voyant arriver, celui-ci me lance un regard noir. Je préfère l'ignorer. Je m'affale sur le canapé avec le grec que Kaïyla était censée manger et je l'entame, bah ouais je veux bien partager mais en attendant moi je suis pas rassasié. Tandis que le silence pèse, Marvin décide de le briser.

- À quoi tu joues frère ?

Je le regarde en cherchant à comprendre où est-ce qu'il veut en venir.

+ De quoi tu parles ?

- Kaïyla ... Kaïyla je croyais que tu la supportais pas non et là c'est limite t'allais dormir avec elle. Tu m'explique ?

Je le regarde pendant quelques secondes où mon cerveau est en phase d'incompréhension puis je me mets à rire sous le regard perdu de mon poto.

+ Ouais j'ai dis que je l'a supportais pas et je l'assume mais je sais ce que ça fait de perdre une personne donc je veux m'assurer qu'elle va s'en remettre puis vu que pour l'instant elle supporte pas ta présence je me suis dis que j'allais aider mon poto Marv' mais apparemment je dérange plus qu'autre chose - sec -

Je vois Marvin baisser la tête et détourner son regard.

- 'Scuse moi frère j'avais pas capté que tu faisais ça pour m'aider, j'ai réagis comme un con la vie.

Je le regarde s'excuser mais je ne réponds pas. En réalité je l'analyse, je l'analyse pour essayer de comprendre ses réactions, son comportement, pour essayer de le comprendre lui tout simplement puis je lâche un rire nerveux.

+ En faite j'crois que c'est moi qui devrait plutôt te demander à quoi tu joues. Marv' je te connais, t'es mon frère alors réponds moi sincèrement. - silence - T'es en love sur la petite Kyle ?

- Kaïyla Ibrahim , c'est Kaïyla

+ Ouais ouais c'est la même bref réponds, t'as un truc pour elle ?

- non

+ Marv' ?

- Non je t'ai dis non putain !

+ rire . Bah regardes toi là, pourquoi tu reagis comme sa à chaque fois qu'on parle d'elle ?

- Je supporte pas c'est comme ça frère. Kaïyla c'est ma petite et je veux pas qu'elle tombe amoureuse d'un chien de la casse, moi je veux la voir avec un gars bien alors je l'éloigne de tout, je l'éloigne de vous c'est comme cherche pas.

+ Ah ouais tu l'a protège en la faisant dormir chez toi ? Ptdr ah ouais la protection de fou

- Tg Ibrahim tmtc qu'il se passera jamais rien je t'es dis que c'est ma petite

+ Ouais ouais mais tu sais très bien ce que j'en pense. Tant qu'il n'y a pas les liens du sang tout est possible enfin bon, un jour ou l'autre tout se saura bref moi je vais me couche salut.

Je vais dans la chambre d'amis qui est généralement ma chambre quand je viens dormir ici. Le lendemain matin je me réveille et passe direct sous la douche puis je pars dans la cusine en short / t-shirt j'ai la flemme de m'habiller pour l'instant. Dans la cuisine je trouve Kaïyla entrain de manger avec de la musique dans les oreilles. Elle fixe droit devant elle et mange machinalement limite elle mange juste par obligation. Je la regarde attentivement, elle est habillé d'un ensemble adidas gris et noir avec ses fameuses airmax noir grises et blanche. Ses yeux sont un peu moins gonflés que la veille par contre ses cernes sont toujours visibles. Elle porte sa capuche, sûrement pour pas qu'on puisse apercevoir son visage.