Encore sous le choc , je préfère rentrer au quartier. Il se fait tard et j'ai pas la force de rentrer et d'affronter le regard interrogateur de mama. Je l'aime ma mère hein mais honnêtement niveau incruste elle y va parfois un peu fort.
Moralement soulé, je prends la direction de notre appart' à Marvin et moi, ouais je dis notre appart' parce que ça fait bien longtemps qu'on le partage 'fin bref , je vois même pas pourquoi je me justifie tss n'importe quoi.
Je me déchausse et m'allonge sur le canapé en repensant à ce que j'ai vu tout à l'heure : Kaïyla & la cigarette. Putain ! Qu'est-ce que je suis choqué, je ne m'y attendais pas du tout. - rire - Apparemment mademoiselle à plus de vice qu'elle n'en laisse paraître. Comme dirait Djiby " En n'tout cas ! " Et c'est sur ces pensées que je m'endors. Lorsque j'émerge de mon sommeil, le cadran de l'horloge affiche vingt-deux heure cinquante-et-une. Je passe par la salle de bain pour me rafraîchir le visage avant de me diriger vers la cuisine. Mon ventre danse le ndombolo pour me signaler l'heure - rire -. En ouvrant la porte je tombe sur Marvin qui fume, ce qui n'est pas bon signe du tout. Chaque fois que je l'ai vu fumé c'est qu'il était à limite de faire une connerie.
+ Déclare à tonton Ibrahim c'est qui s'est passé
- Ptdr eh non ta race ! - rire - commence même pas à m'chauffer , morveux va .
+ rire - Non vasy , sérieusement que passa ?
- La madré est malade - souffle la fumée - faut que j'envoie l'oseille au bled
+ Putain ! - silence - Combien ?
- Hein ?
+ Fait pas le sourd tu sais très bien comment ça se fini après. J'ai dis combien ?
- 2000€ à payer en 5 cinq fois grand maximum, et encore j'ai négocier
+ Ok bah on partage 200€ chacun tout les mois
- Écoute Ibrah ..
+ Lui coupant la parole - Ok d'accord on fait comme ça
- rire nerveux - J'ai juré t'es vraiment un cas toi
+ Ah gars tranquille c'est la famille
- Ouais ouais - tshek - T'es un bon je toi. Sinon j'ai eu des échos de la part des gars sur ton embrouille avec Kyle c'est quoi encore cette merde ?!
+ Eh vasy frère me parle même d'elle , elle me les pètent trop en c'moment j'ai juré c'est abus. Elle est trop là wesh !
- rire -
+ J'suis sérieux Marv' . J'en peux plus d'elle, même son nom je veux plus l'entendre
Marv' ne me calculait plus depuis déjà un bon bout de temps tellement il riait. Moi ? Je boudais comme un goss sans pression, j'étais blasé pour toute la soirée vu comme c'est parti.
[...]
Le lendemain je me suis levé vers dix heure à cause de Marv' ce gros porc qui claqué toute les portes. Impossible de replongé dans mon sommeil t'es un ouf. Énervé , j'enfile un short et va voir ce qu'il se passe.
+ Oh ?
- silence -
+ Oh Marv' ta race ?
J'ai à peine le temps de posé pieds dans le salon que je me fais bombarder de partout. Yaourts, oeuf, farine, il y a vraiment de tout. J'entends les gars rire pendant que moi j'essaye d'esquiver du mieux que je peux mais bon, autant vous dire que c'était peine perdue.
+ Bande de p'tit bâtards
Ils sont encore plus morts de rire en voyant ma dégaine et leurs rire est tellement contagieux que je me mets à rire avec eux.
+ Wesh ?! Vous faîtes quoi ici ? Toujours en train de squatter vous
Nadjib - Et toi t'habites ici peut-être ?
+ La ferme, j'vis peut-être pas à temps plein mais j'participe au payement moi
Youss - Zehma et tout - rire - Bon plus sérieusement on était posé en bas et on a vu Marv' qui nous a dit que tu dormais toujours donc on a voulu te faire une petite surprise - sourire - t'vois le genre ?
+ Ouais ouais bref moi j'fais pas le ménage donc demerdez-vous pour nettoyer
Je les laisse et part me doucher. En ressortant je m'habille d'un jeans noir que je retrousse avec un polo façon laine bordeaux que je fais ressortir avec une paire d'Air force blanche. Je laisse ma petite barbe de trois jours et rajoute une petite touche de parfum. Je prends ma veste en cuir rouge sous le bras, les clés de la gova et je pars en embarquant tout les autres derrières moi. Je les laisse en bas tandis que moi je me dirige vers le centre commercial.
Aujourd'hui je taffe en coulisse. Je travaille dans pour une enseigne qui vends des costume pour homme. Quand je m'occupe de la vente , je fais un effort sur la tenue mais quand je suis en réserve et que je m'occupe du stock comme aujourd'hui, je reprends mon style habituel. Faut savoir que les joggo c'est pas trop dièse. J'en mets mais bon je passe pas ma vie dans ça non plus.
L'Etat a collé sur nous des étiquettes avant même que nous n'ayons eu le temps de faire nos preuves. Il nous enferme derrière des blocs de ciment rendant l'esclavage moins visible. Livrés à nous même contre les forces de l'ordre, notre soif de réussite n'est pas comprise. Semblables à des lions en cage, nous rugissons au travers des règlements de compte. Attirant les regards sur nous , les SOS demeurent incompris. Seul le mépris réside car notre teint est dans certain milieu dérangeant. J'ai la haine contre l'État mais cette haine, je m'en sers pour percer. Ouais moi ce que je vise c'est le succès et Ibrahim ne parle pas pour rien sachez le. Enfin bref l'heure passe et je quitte la boîte. Je passe à l'auto-école rejoindre mon moniteur pour régler de trois trucs et en sortant mon visage se décompose lorsque je croise après trois ans , celle pour qui j'aurais tout lâché : Prisca. Putain de merde !
Ibrahim - Rescapé de la cité
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Ibrahim - Rescapé de la cité
General FictionA trop vouloir leurs plaire, vous en perdrez les bonnes manières.