Never Give Up

Chapitre 3 : Incompréhension

Je chante encore tout en pointant l'arme sur mon front puis j'enclenche la balle et m'apprête à tirer.

« - Beth ? »

Cette voix. Je baisse mon arme et je la pose à côté de moi, je me lève tandis que la personne s'avance. Je n'aperçois que sa silhouette mais je finis par apercevoir son visage. J'ai envie de lui sauter au cou, de l'enlacer très fort. Mais j'en fusse jute incapable. Le souvenir de l'homme qui m'a violé était trop présent.

« - Daryl. »

C'est l'unique chose que j'arrive à prononcer, j'ai la gorge trop noué. Il s'approche encore de moi et il me tend la main, je recule brusquement.

« - C'est moi Beth, tout va bien.

- Je... Non, je sais mais... »

Je ne trouve pas mes mots, je m'écroule sur le sol et je pleure. Je n'ai pas pleuré depuis la prison. C'est comme si tout s'était arrêté. J'entends les pas de Daryl se rapprocher, je sens mon cœur cogner fort contre ma poitrine, je me revois allongée, prise au piège. Mon ami se rapproche encore, je crois qu'il veut me consoler.

« - Arrête, criais-je d'un seul coup, n'avance plus.

- Beth, qu'est-ce qu'il te prend ? Demande-t-il visiblement inquiet.

- J'ai... Je... Je ne veux pas que tu me touches, réussis-je finalement à prononcer. »

Je lis l'incompréhension dans regard. Après autant de jours seule, j'ai qu'une envie, me blottir contre lui, sentir sa chaleur, savoir que quelqu'un sera avec moi à présent et qu'il ne m'arrivera rien mais c'est impossible. J'ai envie de lui expliquer mais ça aussi ce n'est pas possible. Je me contente de rester là, à pleurer et Daryl s'assoit, pas loin de moi. Après une bonne demi-heure je parvins à me calmer, enfin. J'observe mon ami, il fixe le feu, l'air étrangement ailleurs. Je me rends compte que je ne lui ai même pas dit que j'avais de la nourriture, j'attrape alors le sac qui la contient, je fouille à l'intérieur et j'en sors un paquet de biscuit sec, ce sera suffisant pour ce soir je pense. Je lui tends, il croise mon regard, je baisse les yeux. Tandis qu'il attrape le paquet, nos doigts se frôlent et je sursaute, retirant vivement ma main et faisant tomber son repas sur le sol. Heureusement, grâce au papier d'emballage, tout est intact.

« - J'ai aussi de l'eau, des pansements, des médicaments, dis-je en poussant du pied les deux sacs vers lui.

- C'est cool, dit-il simplement, tu as trouvé ça où ?

- Dans une ville. A trois jours de marche.

- Il faudrait qu'on y retourne pour...

- Non, le coupais-je rapidement, non, non, moi je ne retourne pas là-bas.

- Trop de rôdeurs ?

- Non je... Vas y si tu veux. Moi je reste là.

- Je ne vais pas te laisser seule, on vient de se retrouver.

- Je n'y retourne pas. »

Il ne devait absolument pas comprendre ce qui était entrain de se passer mais il finit par arrêter de m'interroger. On mange tranquillement puis il m'ordonne de dormir pendant qu'il monte la garde, je sais que je ne fermerai pas l'œil. Oui, je suis faible, je n'ai presque pas dormi depuis dix-sept jours. Les cauchemars m'en empêchent. La seule et unique chose qui me réconforte, c'est mon couteau sur ma peau. Daryl s'éloigne un peu, j'en profite pour remonter la manche du Sweat Shirt puis celle de mon tee-shirt et j'entaille mon bras. Trente-trois. Je replace mes manches et je m'installe un peu plus près du feu en regardant les braises. Arriverais-je un jour à passer au-dessus de ce que j'ai vécu ? Je sais qu'à présent Daryl veillera sur moi mais je ne peux toujours pas baisser ma garde. Il ne peut ni me toucher, ni m'approcher. Après une vingtaine de minutes à ressasser encore les mêmes événements, je me lève. Il fallait que je bouge. Je me dirige vers Daryl, m'arrête à trois mètres de lui et je l'interpelle. Il se retourne vers moi et met quelques secondes avant de repérer ma silhouette dans l'obscurité. J'avais vu qu'il était très fatiguée, autant qu'il se repose.

« - Je ne suis pas fatiguée, va donc te reposer.

- Non, je préfère...

- Daryl ! Tu as besoin de te reposer. Laisse-moi monter la garde pour toi. J'ai besoin d'être seule et éveillée. Autant que ça soit utile. »

Il finit par marmonner un « d'accord » et on échange nos places. Je me retourne une petite minute plus tard et il était déjà endormi près du feu. Je l'observe quelques minutes, c'était rare de le voir dormir. Mais il me faisait confiance maintenant. Et j'avais changé depuis la prison. Depuis cet homme dans cette maison...

Le lendemain, Daryl se met en route pour la ville, à cœur battant, la panique menaçant de me submerger n'importe quand, je le suis. Après quatre jours de marche, sans incident, on arrive à la ville.

« - Je croyais que tu avais dit que c'était seulement à trois jours de marche ?

- Je... Je n'ai pas fait de pause donc...

- Tu as marché trois jours sans te reposer ?

- Daryl, tu dois y aller tout seul, dis-je en changeant de sujet. Je vais attendre dans une voiture et je ne bougerai pas jusqu'à ce que tu reviennes. Mais ne me force pas à te suivre.

- Quoi ? Je pensais que...

- Tu pensais mal, le coupais-je encore, je t'attends ici. Je vais essayer de trouver une voiture qui roule comme ça on pourra prendre plus de choses. »

Je m'éloigne avant même qu'il ne puisse en placer une.

Voilà, encore un chapitre encore un peu court mais un deuxième sera posté ce soir ! Je ne suis vraiment pas douée pour couper mes chapitres... Pardonnez-moi !

Vos avis m'intéressent toujours autant ! Pour le moment j'ai quelques chapitres d'avance et pas forcément le temps et l'envie de les reprendre de zéro mais je vais noter tous vos avis et améliorer les chapitres que je n'ai pas encore écrit ! 

Après une remarque, j'ai trouvé qu'effectivement, un point de vue externe de temps en temps ferai du bien au récit, j'en intégrerai donc par la suite. 

N'hésitez pas si vous voyez des fautes ! Je ne relis pas systématiquement avant de poster... 

Voilà, merci ^^