Chapitre 8 : Améliorations ?

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Je prends une grande inspiration.

« - J'ai besoin que tu me parles, dit-il avant que j'ai commencé. »

Il lit dans mes pensées ou bien ? Je lui souris.

« - Quoi ? Demande-t-il, pourquoi tu souris ?

- Je... J'allais t'en parler, répondis-je en perdant maintenant mon sourire.

- Oh... »

Tout était encore frais dans ma tête.

« - Ca faisait déjà quinze jours que j'étais seule. Quinze jours depuis la prison. Je n'avais quasiment rien mangé, je n'avais presque plus d'eau. J'ai pris la décision d'aller dans cette ville. Je suis allée dans cette fameuse maison. »

Sans le vouloir mes mains se mettent à trembler et mes yeux s'emplissent de larmes.

« - Arrête Beth, ne te mets pas dans cet état.

- Elle était presque intacte, continuais-je sans faire attention à lui, je l'entends soupirer. J'ai remplis des sacs à dos et je me suis enfermée dans une chambre pour me reposer. Leur entrée m'a réveillé. Ils ont essayé d'ouvrir la porte alors je l'ai bloqué comme je pouvais. Dans un dernier élan, j'ai écrit mon nom sur le mur ainsi que le nombre de jour depuis la prison, juste au cas où Maggie passerai par là... Puis ils ont commencé à détruire la porte avec une hache et ils sont entrés... »

Je parlais, les yeux perdus dans le feu, les larmes coulaient.

« - Dylan est ressorti en me laissant avec son ami. Je l'ai laissé approcher puis je l'ai tué. Je voulais m'enfuir alors je suis sortie de la chambre et Dylan m'a vu et...

- Beth...

- Il m'a violé. »

Je pleurais maintenant à chaudes larmes, comme si j'enlevais un poids de mes épaules mais la douleur dans ma poitrine se ravive.

« - Comme si ça ne suffisait pas, lorsqu'il... A eu fini, parvins-je à dire, il m'a frappé. Tellement que j'ai cru que j'allais mourir sur le sol de cette maison. Je n'arrivais plus à respirer et, j'ai cessé de bouger. Il a sûrement cru que j'étais morte car il est parti. Je suis restée un moment dans cette maison, quatorze jours. A ressasser tout ça. J'ai mis une dizaine de jours à récupérer de mes blessures, enfin un maximum pour pouvoir partir mais j'ai attendu. Finalement je suis partie. J'ai marché, pendant trois jours, sans m'arrêter. Puis j'ai trouvé cette arme, dis-je en posant sur mes genoux l'arme avec laquelle j'ai failli mettre fin à ma vie à deux reprises. J'allais me tirer une balle dans la tête lorsque tu es arrivé. »

Ma révélation sur ma première tentative de suicide ne le fait pas réagir. Bien sûr que non, j'avais failli mourir sous ses yeux alors il devait s'y attendre. Mais il ne me regarde pas. Pourtant j'ai besoin de lui à ce moment même. J'ai besoin qu'il me sert contre lui et qu'il me dise que tout ira bien. Finalement il se lève et tend sa main vers moi, j'hésite un long moment puis je l'attrape et il me met debout. Il se rapproche de moi, je commence à paniquer mais il dépose juste un baiser sur mon front.

« - Tout ira bien, m'avoue-t-il doucement. »

Il m'attire un peu plus loin, s'assoit par terre et m'incite à m'asseoir entre ses jambes. Etre prêt de lui m'est tout juste supportable mais je sais que ce ne sera pas la même chose avec les autres personnes. Après un silence assez intense, j'accède à sa demande et, une fois assise contre lui, il m'entoure de ses bras puissants et pose son menton sur mon épaule. Après tout ce temps à éviter le moindre contact, étrangement l'étreinte de Daryl me rassurait.

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