Chapitre 1 : Drame

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BETH

A la prison, j'avais pris l'habitude de noter les jours sur mon journal intime. Mais nous sommes partis si précipitamment que je n'ai pas pu le récupérer. J'avais cependant grand besoin de me situer dans le temps. Alors au début j'avais essayé d'embarquer une sorte de pierre plate mais je me suis rendue compte que je m'encombrais pour rien. Ensuite j'ai essayé de garder un morceau d'écorce mais n'ayant aucun sac j'ai vite abandonné l'idée. Désespérée, j'avais pris la décision la plus inhumaine. A l'aide de mon couteau, je marquais les jours sur ma peau, au début j'avais mal puis peu à peu, la douleur a disparu et j'ai commencé à apprécier. Ça faisait déjà quinze jours que j'étais seule, quinze jours que la prison avait été attaqué. Quinze jours que mon père est mort sous mes yeux, sauvagement assassiné sous mes yeux. Deux semaines que je marche, seule, dans la forêt, sans même savoir si ma sœur est encore en vie, Rick, Glenn, Maggie, Judith, Daryl. Si j'étais encore en vie c'était une question de chance. Enfin, façon de parler. Je n'avais presque rien avalé depuis plusieurs jours et l'eau se faisait rare. Je n'ai pas l'expérience des autres et je reste un maximum dans la forêt mais il était temps.

A l'aube je récupère mes affaires, le peu que j'ai et, couteau en main, je me remets en marche. Les rôdeurs sont très peu présents et lorsque j'en rencontre je parviens facilement à les tuer. Sortir des bois m'angoisse, mais il faut que je mange, il faut que je boive. Et en me barricadant suffisamment dans une pièce, je pourrais même me reposer un peu. Après plusieurs heures de marche à la lisière de la forêt, j'aperçois une ville, ou plutôt un village, et après avoir observé les alentours, je m'y engage. Sans arrêt sur mes garde, je me dirige vers la première maison, elle est plutôt de petite taille et n'a pas l'air occupé. En arrivant à la porte, je donne quelques coups de couteau sur le mur puis j'attends. Pas de bruit. J'entre prudemment, je vérifie toutes les pièces, rien. Je récupère un sac à dos et je fourre toute la nourriture à l'intérieur. La maisonnette n'avait visiblement pas été fouillé, la nourriture était en abondance comparait aux autres. J'ai aussi de la chance de tomber sur une trousse à pharmacie assez complète ainsi qu'un placard remplis de médicaments, compresses, désinfectant... je décide de cherche un autre sac pour prendre le maximum de chose même si je sais que j'avancerai moins vite. Je trouve également des bouteilles d'eau. Après avoir remplie un maximum mes deux sacs, je vais dans la chambre la plus proche, les fenêtres sont barricadées avec des planches, parfait. Je ferme la porte derrière moi et je glisse la commode en bois massif devant et j'y accole le lit également. Ensuite je pose les sacs près de moi au cas où je dois partir en catastrophe et je m'allonge. Malgré mon intense fatigue, je n'arrive pas à fermer l'œil. Mon obsession de toujours avoir la valeur du temps. Quand je tourne la tête je vois un vieux réveil posé sur la table de chevet, je le règle afin de dormir trois heures. Maintenant sûre de me réveiller le même jour, je ferme les yeux et la fatigue m'emporte.

XXX

Je me réveille d'un bond lorsque j'entends du bruit. Je regarde le réveil, j'avais dormi moins de trois heures car il n'avait pas sonné. Je le désactive, attrape les deux sacs et je me recroqueville dans un coin avec mon couteau dans les mains. J'entends des pas puis des voix. Mon cœur s'accélère, quelqu'un du groupe ? Je ne reconnais pas les voix. Il y a deux hommes et une femme d'après ce que je peux en déduire. Toute trace de ma présence est soit avec moi, soit contre la porte. Comment vont-ils réagir s'ils essaient d'ouvrir la porte ? La réponse arrive très vite. La porte ne s'ouvre pas. Je les entends parler distinctement.

« - Et mec, viens voir !

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Combien de porte fermé à clé tu as rencontré ?

- Zéro mec pourquoi ?

- Elle s'ouvre pas celle-là.

- Tu es sûr ?

- Bah ouais ! »

Un grand coup sur la porte qui décale légèrement la commode.

« - Elle est bloquée de l'intérieur ! Oh, ouvrez, on vous veut pas de mal ! »

Je reste pétrifiée. Les planches sont trop épaisses pour que je les retire. Dans un dernier espoir, je grave mon nom sur le mur à l'aide de mon couteau. Peut-être qu'un jour ma sœur passera par ici. Après une bonne quinzaine d'essais, ils font une pause. J'en profite pour repousser la commode contre la porte, et de calé tout ce que je trouve entre le lit et le mur. La porte ne pourra plus s'ouvrir maintenant. Je glisse rapidement mes sacs sous le lit en espérant m'en sortir et pouvoir les récupérer.

« - Pourriture ! Il a de nouveau bloqué la porte ! Hey, chérie, amène moi la hache, on va tout défoncer. »

Je suis perdue. Comme si ça allait changer quelque chose, je trace seize traits en dessous de mon nom. Seize jours. Je remonte la manche de mon tee-shirt et j'y trace un seizième trait également. Je n'aurais pas tenu très longtemps sans mes amis. Merle m'avait répété que j'étais trop jeune, trop fragile pour survivre. Il avait visiblement raison. Comme si ça avait de l'importance, j'arrache un morceau de draps et je l'enroule autour de mon bras pour arrêter le sang de couler. Le premier coup de hache entaille profondément le bois de la porte. En cinq coups ils avaient détruit le haut de la porte et le premier homme débarque. Il balaie la pièce du regard et tombe sur moi, un sourire immonde né sur ses lèvres.

« - Jackpot mon gars ! »

Son ami arrive à son tour et il siffle. La jeune femme ne passe pas la porte.

« - Tu es mignonne toi, ajoute de nouveau le premier. »

L'autre fait un bref va et vient entre moi et son ami puis il sourit de nouveau en secouant la tête.

« - Je vais voir Diane, traîne pas mon pote. »

Quoi, non, qu'est-ce qu'il raconte ? Mais au fond de moi je m'en doutais. Le deuxième homme ressort tandis que le premier se rapproche de moi. J'étais petite. Faible, fragile mais rapide. Il ne va pas s'attendre à ce que je riposte. Je le laisse s'approcher, encore. Encore un peu. Il se penche, pose sa main sur ma hanche puis sur ma cuisse. Il me dégoûte mais je le laisse faire. Il rapproche son visage du mien, s'apprête à m'embrasser et c'est à ce moment précis que je lui plante mon couteau dans la tête. Il s'écroule sur le champ. Je respire, tout va bien.

« - Mon pote tout va bien ? »

Merde ! Je sors rapidement de la chambre, je reviendrais chercher mes sacs plus tard. Mais à peine je sors de la chambre je tombe sur le deuxième homme. Il me regarde, puis son regard glisse jusqu'à ma main où se situe mon couteau encore plein de sang puis il revient vers moi. Il me traite de salope avant de se jeter sur moi. Je lâche mon couteau dans la précipitation. Il fait deux fois mon poids, si ce n'est plus et il est beaucoup plus grand que moi. Rapidement je me retrouve bloquée, j'essaie de me débattre,de crier, de le frapper mais c'est inutile. La jeune femme déboule dans la maison, Diane, elle s'approche de moi et je la supplie de m'aider. Au lieu de ça, elle se met à genoux à côté de moi et elle m'empêche de crier. L'homme balade ses mains sur moi, sur mon corps, il m'embrasse, je n'arrive plus à le repousser, mes forces sont épuisées, avec sa main gauche, il bloque finalement mes bras au-dessus de ma tête et avec l'autre il commence à me déshabiller. 



Voilà pour mon premier chapitre ! 

Les chapitres seront parfois longs et parfois courts, je n'ai jamais vraiment été douée pour séquencer mes histoires ^^ 

Alors, vos avis ? 

Thannnnnnks :3



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