Chapitre 23

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BETH

Presque deux semaines s'étaient écoulées depuis l'accident du bus. J'avais un peu de mal à récupérer de mon choc à la tête, mon équilibre n'était pas encore complètement rétablie et les vertiges, bien que moins intenses, étaient toujours présents. Alors j'avais le droit de rester enfermée au pensionnat. Au début, on me forçait à rester allongée. J'étais fatiguée et je somnolais régulièrement. A mon grand étonnement, c'est Alex qui me tenait le plus souvent compagnie. Le groupe prenait enfin le temps de se reposer et ça faisait du bien à tout le monde. Nous pourrions passer l'hiver ici, j'en suis persuadée. Depuis quelques jours j'avais libre accès à tout le bâtiment, bien que les sorties à l'extérieur me fussent encore interdites. Mais quelque chose me blessais d'avantage, me faisait encore plus souffrir que cet emprisonnement temporaire, c'était le comportement de Daryl. Je crois que cet homme, je ne le comprendrais jamais. Il avait était si heureux de me voir dans la forêt après l'attaque du bus mais depuis qu'on est arrivé au pensionnat, il m'évite. J'essaie de lui parler mais rien n'y fais, je semble invisible.

« - Ils reviennent ! »

Daryl, Alex, Rick et Rosita étaient partis en mission de ravitaillement depuis deux jours et ils revenaient enfin. Je me lève de mon siège avant de me diriger vers la porte. En très peu de temps, nous avions sécurisé l'entrée du pensionnat, ce qui nous facilitait la tâche c'est que l'établissement avait été clôturé de toute part avec du grillage visiblement très solide car aucune faille n'avait été trouvé. Nous avions simplement barricadé l'espèce de portail d'entrée. J'aide Tara à ouvrir la porte pour que Rick puisse rentrer le véhicule. C'était un camping-car qu'ils avaient trouvé lors de leur première expédition et qui se révélait très utile pour le ravitaillement. Une fois le petit groupe entrée dans la cour, Tara et moi prenons soin de refermer le portail avant de nous diriger vers le camping-car. Je m'apprête à ouvrir la porte arrière du véhicule lorsque Daryl s'en charge pour moi, on se retrouve ainsi face à face. Il me regarde intensément puis il finit par détourner le regard et descendre en me bousculant légèrement au passage, je soupire en le regardant s'éloigner puis je me retourne vers la porte maintenant ouverte, Alex était dans l'encadrement, un sac dans les mains.

« - Salut Princesse, dit-elle simplement avant de me lancer le sac.

- Arrête de m'appeler comme ça, répliquais-je en attrapant un deuxième sac.

- Tu adore que je t'appelle comme ça, me taquine-t-elle en sautant du camping-car, tu ne veux juste pas l'avouer. »

Je souris puis je m'éloigne pour ramener les sacs de provisions à l'intérieur, Alex sur les talons. On dépose notre chargement dans une pièce qu'on avait réservé à cet effet puis je vois Alex refermer la porte.

« -Qu'est-ce que tu fais ? Lui demandais-je intriguée.

- Je veux que personne n'entende. »

Je la questionne du regard, elle sort quelque chose de sa veste avant de me le tendre, c'est un carnet bleu assez simple.

« - Il est de petite taille, tu peux donc l'emporter partout en le mettant dans ta poche. Je veux que tu notes les jours dessus au lieu de le faire sur toi. Quand ça ne va pas, je veux que tu l'écrives. C'est seulement comme ça que tu parviendras à t'en sortir. »

Je la regarde puis je lui souris avant de m'avancer pour la prendre dans mes bras. Au début surprise, elle finit par me rendre mon accolade. On se sépare, je range le carnet dans ma poche et on retourne aider les autres. Une fois le camping-car vide, tout le monde se retrouve dans la « salle commune » où on fait un point sur ce qui a été ramené et ce qu'il restait avant afin de savoir pour combien de temps nous sommes tranquille. Sans vraiment le vouloir, mon regard glisse sans arrêt vers Daryl. Il est le seul debout, appuyé dans l'encadrement de la porte, n'attendant qu'une chose, pouvoir s'éclipser. J'aimerais savoir pourquoi il réagit comme ça ! Dès que Rick nous libère, Daryl s'en va, je le suis. Je le vois entrer dans sa chambre et j'entre à sa suite.

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