Chapitre 2 : Balade nocturne et Clair de Lune ne font pas bon mélange

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Encore une fois, je m'étais endormie devant la télé, il fallait vraiment que j'arrête de passer mes nuits à regarder des séries américaines, après je finissais par tomber de fatigue et par m'endormir sur le canap'. Mais comme je me le répétais souvent, les mauvaises habitudes ont la vie dure... Je me réveillais donc avec la marque de la télécommande sur le visage... Pas très glorieux tout ça, et puis d'abord comment j'avais fait pour dormir sur la télécommande. Je me levais, éteignait la télé, et me dirigeais vers la chambre, mais quelque chose était inhabituel, la fenêtre était ouverte et la lumière ne s'allumait plus. Mais je savais qu'il n'y avait pas que cela. Je savais que la porte allait se refermer derrière moi. Et c'est ce qu'il fit. Il referma la porte, je me retournai pour essayer de voir son visage alors qu'il se cachait dans l'obscurité comme à chaque fois.

« La fin est proche Alexandra me dit-il. D'une voix grave qui résonnait dans la pièce glacée à cause du vent qui s'y engouffrait. »

« Ta fin... La fin de ta misérable existence... Il va tout te prendre...Ta souffrance, tes joies tes peines, ton passé et ton futur...C'est ton destin... »

« Il eut un silence puis reprit. Mais cela je te l'ai déjà dit n'est-ce pas ? Tu y es habituée, cependant je vais te révéler quelque chose de plus... »

Je regardais l'ombre s'approcher de moi sans pour autant pouvoir voir son visage. Il posa ses mains glaciales sur mes joues et je pus voir des yeux rouges sang me fixer.

« Ce ne sera pas la fin que tu désirerais à cet instant, mais...Il s'interrompit, regardant quelque chose derrière lui alors que j'étais pétrifiée. La trahison est une horrible chose n'est-ce pas ? déclara-t-il. Puis il plongea sa main dans sa poche noire, en sortant un couteau.

Tu connais la fin de toute façon... C'est la seule fin possible. Dit-il d'une voix faible alors qu'il me coupait la gorge. »

***

Je me réveillais à nouveau en sursaut, la respiration coupée, les mains froides et les yeux en pleurs. J'étais frigorifiée et me jetais sur mon armoire pour attraper une couverture et m'enrouler dedans. Je ne sais pas comment cela se faisait mais ma fenêtre était encore ouverte. Ah oui c'est vrai je me souvenais.

La fête, marcher toute la journée, la fatigue, le lit, le sommeil, les yeux qui se ferment... Oui je m'étais endormie comme une masse !

Quelques minutes plus tard, après être réchauffée et avoir fermé la fenêtre je me remettais au lit, et bien évidemment, j'avais encore oublié de fermer le rideau. Les volets électriques, c'était bien ça aussi ! Je laissais la couverture sur mon lit et me relevait péniblement pour aller à la fenêtre. Je m'apprêtais à fermer les volets, mais mon regard fut attiré par ce qu'il se passait dehors. Encore une personne qui sortait à cette heure. Je savais bien qu'il n'était pas raisonnable de faire ce que mon esprit me dictait mais, j'avais toujours été curieuse et cela n'allait sûrement pas arrêter aujourd'hui et cela ne m'étonnerait même pas si je mourrais à cause de cela. Mais cette silhouette... C'était la deuxième fois que je la voyais, et quelque part je ne pouvais pas m'empêcher de penser que ce n'était pas une coïncidence. Même si c'était certainement ridicule, ce foutu rêve m'avait coupé l'envie de dormir de toute façon...

C'est donc sur les ordres de ma curiosité accomplie que je me dépêchais de mettre la cape noire bien chaude que m'avait prêtée Ykhar et mes nouvelles bottes blanches au-dessus de ma tenue « humaine » qui me servait de pyjama maintenant, une belle robe blanche que j'avais acheté sur Amazon la veille de mon arrivée ici. Ah le shopping sur Internet.... Ce que c'était bien aussi avais-je pensé en dévalant les escaliers en courant sans faire de bruit, comme une ombre. Quand j'atteignais le jardin, la silhouette passait la porte du QG, elle n'allait pas vite alors au bout de la rue qui était la dernière avant de rentrer dans la forêt, je pouvais la suivre à distance suffisamment proche pour ne pas la perdre tout en étant assez loin pour ne pas être repérée. N'ayant pas encore assez marché avec mes nouvelles bottes, je commençais à avoir mal aux pieds. « Mais c'est qu'Alex va avoir de belles ampoules demain ! » ne put s'empêcher de me crier ma voix intérieure. Puis, je m'enfonçais peu à peu dans la forêt, suivant cette silhouette inconnue, et ma curiosité inconsciente.

Sous l'ombre de la pleine lune [Eldarya], [Nevra]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant