Chapitre 8

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Immédiatement après, une alarme stridente se déclencha. Toutes les fenêtres du building étaient équipées d'un système de détection, sage précaution pour protéger de riches propriétaires d'éventuels ennemis ce qui était visiblement le cas d'Angel.

Une horde de gorilles armée jusqu'aux dents débarqua avec fracas dans l'appartement, ils cassèrent tout sur leur passage. Angel n'eut pas le temps de réfléchir tant l'action se déroula vite.

Un des hommes armés passa son bras autour d'elle, il appuyait sur son dos, lui intimant l'ordre de se baisser. Ils marchèrent vers l'escalier de secours qu'ils prirent ascendant. Elle occupait le dernier étage de la tour qui en comptait trente quatre, elle composa rapidement le code de la porte sécurisée menant au toit. Elle frissonna quand l'air glacial fouetta son corps. Sa robe de chambre ondulait sous l'effet du vent inhabituel qui planait ici.

Elle leva brièvement ses yeux qu'elles avaient gardés rivés sur le sol et l'oiseau d'acier se dressa fièrement face à eux. Ses pales tournèrent si vite, qu'elle ne perçut qu'une onde circulaire floue.

Une main l'agrippa, elle se trouvait à présent dans l'habitacle de l'hélicoptère. Une succession complexe de boutons et de leviers lui fit face. Une personne qu'elle n'avait pas remarquée jusqu'ici s'activait sur elle. Une fois son casque vissé sur sa tête et solidement cramponnée au harnais, une autre personne fit un signe de bras et l'hélicoptère s'éleva dans les airs.

Elle resta immobile pendant plusieurs minutes, si bien que le pilote lui jeta un coup d'œil inquiet. Elle n'avait pas fait de malaise c'était une bonne chose.

Non, Angel était bien consciente, et elle tentait en vain de comprendre comment diable avait-t-elle pu atterrir dans cet hélico.

D'accord, quelqu'un avait tenté de lui exploser le crâne, elle l'avait intégré, ce qu'elle ne captait pas c'était cette armée qui avait envahi son appartement presque simultanément. Etait-il possible qu'ils aient été prévenus d'une quelconque manière de l'attaque ?

-Tu es bien silencieuse.

Elle eut un hoquet de surprise.

-Jawaad ? Que tu fais là bon sang !

Elle n'avait même pas remarqué sa présence. C'était lui qui l'avait tiré hors de son appartement et fait monter dans l'engin volant.

-Tu n'es pas très réactive ma petite Angel.

La concernée lui lança un regard furieux. S'il n'était pas en face d'elle en chair et en os, elle croirait à une blague.

-Ne me regarde pas de cette façon, je viens de te sauver la peau, fit-il en haussant les épaules, comme si cette situation était tout à fait ordinaire.

Elle lui lança un regard encore plus mauvais. Elle sentait les jets de sang qu'envoyait son cœur dans ses oreilles. Sa bouche était affreusement pâteuse, comme si elle venait de se réveiller.

-Il me faut de l'eau, se contenta-t-elle de dire en dépit de toutes ses questions.

-Sers-toi, dans le mini-frigo.

Elle observa l'intérieur de la bête. C'était luxueux, et ça sentait le neuf, il ressemblait beaucoup à ceux qu'elle utilisait.

Tous les sièges – dix en tout- étaient blancs, les harnais en croix qui les barraient étaient noirs. Au milieu de l'espace, à mi-chemin entre les sièges de la cabine passager et ceux du pilote et copilote, trônait un cube blanc avec une poignée en métal. Elle en sortit une bouteille d'eau Hildon, et en bût d'une traite le tiers.

Le liquide vital la revigora, elle s'essuya la bouche du revers de la main en poussant un soupir satisfait.

-Et bien, tu ne fais pas semblant quand t'as soif, commenta-t-il.

-Je ne ferais pas semblant non plus quand je te collerais mon poing dans la figure, Jawaad.

Elle se sentait nauséeuse et extenuée, la dernière chose qu'elle voulait, c'était supporter mon arrogance.

-Dis-moi, elle ne savait pas par où commencer, qu'est-ce que je fais ici ?

Il lui jeta un rapide coup d'œil avant d'inspirer profondément. Il avait perdu de son espièglerie et cela l'inquiétait.

-Angel, dans cinq heures nous atterrirons, j'ai réservé une chambre d'hôtel pour toi, là-bas, je répondrai à tes questions. Mais promets-moi juste de te taire pendant le vol. Profites-en pour te reposer, tu en as besoin.

Elle observait son profil seulement éclairé par les bitoniaux du tableau de commande. De longues ombres orangées flottaient dans la cabine. Il semblait totalement détendu alors qu'elle était une boule de nerfs. Elle colla son front contre la vitre froide et humide, observant en silence le néant qui s'étendait à l'infini.

Combien de temps s'était-il écoulé quand elle émergea, aucune idée. Moins de cinq heures en tout cas, car il volait toujours. Sa tête semblait vouloir éclater, elle entendait l'incessant bourdonnement du moteur malgré l'épais isolant du casque.

Elle se tourna vers lui.

-Comment peux-tu garder le cap sans aucun repère visuel ?

-Et bien je n'y arrive pas, d'où l'utilité de tous ces écrans de contrôle.

Elle se sentit bête.

Elle se remit à observer le ciel, elle n'avait que cela à faire. Un dôme de lumière s'élevait droit devant. Une ville.

-Où allons-nous atterrir ?

-New-York City.

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