Chapitre 14 : Révélation

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Mon père se lève enfin, il est presque midi. Je laisse Estelle se doucher avant moi. J'attends devant la porte, faisant les cent pas dans le couloir qui relie ma chambre, celle de mes parents, la chambre d'ami et la salle de bain. Ma mère nous a vu nous embrasser tout à l'heure et une maman n'en est pas vraiment une si elle ne parle pas des petites amies de son fils avec lui, alors elle accourt directement pendant qu'Estelle se lave.

- Alors ? C'était comment ? Me demande t-elle excitée comme une puce.

C'est tout à fait ma mère, elle adore tout ce qui est un peu romantique et quand j'ai une petite amie.

- Maman... C'est gênant ! M'exclamai-je.

- Ça va je suis ta mère ! C'est normal qu'on en parle !

Les bras croisés, l'épaule contre le mur elle me sourit.

- Alors ? Répéta t-elle.

Je me mets à rigoler, elle est géniale !

- C'était ... Puissant.

- Mon fils devient un homme, quelle fierté ! Dit-elle emballée.

- C'est bon maman, j'ai déjà embrassé des filles. Répondis-je mal à l'aise.

- Oui, mais avec elle c'est différent, tu le sais ! Je le sens.

Mon père sort de la chambre qui se trouve juste entre ma mère et moi, en enfilant son t-shirt.

- Papa ! Tu me sauves la vie ! M'écriai-je en le tirant par le bras.

Il ne comprend absolument rien à ce qui se passe, en même temps il vient de faire une grosse nuit. Ses petits yeux le confirment.

- Qu'est ce qui t'arrive mon fils ?

- Maman me dit que je deviens un homme parce que j'ai embrassé Estelle, sors moi de là !

Son visage s'éclaire rapidement.

- Vous vous êtes embrassés ? Sérieusement ? Dit-il en regardant ma mère en attendant la confirmation.

Bien-sûr, elle acquiesce avec un large sourire.

- Ce n'est pas vrai ! S'exclame t-il tout joyeux. Il me tape même sur l'épaule. - Ta mère a raison, t'es un homme maintenant !

Et il était fier.

Je souris mais sur le coup il m'exaspère.

- T'es incorrigible je te jure. Lui dis-je en lui adressant une petite tape dans le dos.

- Moi aussi je t'aime mon fils !

Et il descend pour rejoindre la cuisine.

J'ai des parents d'exception. Je me rends vraiment compte de la chance que j'ai de les avoir à mes côtés.

Quand Estelle sort de la douche, ma mère n'a toujours pas bougé. Elle est encore contre le mur en face de la porte de la salle de bain. Je rentre pour y poser mes affaires que je mettrai après m'être lavé tout en gardant un œil sur elle. Estelle ne comprend absolument rien, elle regarde ma mère, puis moi, encore ma mère. Je viens à côté d'elle pour savoir ce qu'elles vont se dire.

- Hop hop hop, va à la douche mon garçon. On reste entre fille. Lance ma mère en me faisant signe de filer dans la salle de bain.

Je m'exécute. Je ferme la porte, j'attends quelques secondes et la rouvre.

Ma mère me regarde, elle n'avait pas bougé.

- Tu crois que je ne te connais pas ? Me dit-elle amusée.

- Ok, j'y vais c'est bon ! Je m'avoue vaincu !

Je me déshabille en vitesse et me rue dans la baignoire à une vitesse folle. Je prends une douche extrêmement courte ; moi qui aime me prélasser sous l'eau chaude ; impatient de savoir de quoi elles parlent.

Quand je sors de la baignoire, je me sèche à peine et enfile mes vêtements qui absorbent les dernières gouttes encore présentes sur mon corps. Les filles ne sont plus là. Je cherche dans les chambres puis j'entends leur voix en bas. Elles sont sûrement dans le salon. Je ne fais aucun bruit, je croise mon père dans l'escalier, je lui fais signe de se taire en mettant mon index devant ma bouche. Il a compris ce que je voulais faire et rentre dans mon jeu. Il monte sans rien dire. Sans faire le moindre bruit, presque comme un espion, je me glisse contre le mur et le longe.

A proximité du salon je parviens à bien entendre ce qu'elles se disent. Je ne les aperçois pas sur le canapé juste en face de moi. Derrière le mur où je me trouve il y a la grande table, elles sont ici. C'est ma mère qui parle.

- J'ai perdu mon père, j'étais un tout petit peu plus vieille que toi. Il est parti dans un accident de voiture. j'ai accusé le coup, j'ai fait beaucoup de bêtises et puis j'ai rencontré José, le père de Dan. Un français d'origine américaine et espagnole. Un beau mélange, un très beau garçon, je suis tout de suite tombé sous son charme. Lui a mis plus de temps...

Elles se mettent à rire toutes les deux puis ma mère reprend :

- Il m'a remis dans le droit chemin. Je lui dois tout. C'est un homme extraordinaire. Sois forte, restez proche avec Dan et qu'importe votre maladie, vivez pleinement votre vie comme vous l'entendez. Soyez heureux, tout simplement.

Un court silence demeure puis Estelle le coupe.

- Dan est un garçon adorable, très mature. Vous savez madame Welling, je suis amoureuse de votre fils.

Ma bouche s'ouvre instantanément, je suis complètement étonné qu'elle dise ça à ma mère de but en blanc. Cela fait à peine une semaine qu'on se connaît et elle est amoureuse... Comme moi je crois bien ... Mon cœur bat la chamade. Elle continue :

- Je me sens bien, je me sens protégée et libre à la fois, je me sens rassurée, je me sens aimée. Certes je le connais depuis peu, mais le lien qui nous unit est plus fort que tout. C'est peut-être malvenu de dire ça, mais je pense qu'on a eu un coup de foudre ...

C'est tout-à-fait ça... Pensai-je.

Demain est un autre jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant