Chapitre 15 : Seize ans pour Mia

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Nous allons nous balader avec Estelle non loin de la maison. Les rues sont assez calmes aujourd'hui. Les oiseaux chantent et le soleil se dévoile entre quelques nuages récalcitrants. Les petits graviers sous nos pieds se dérobent avant que la route ne les remplace. Les maisons se ressemblent beaucoup dans mon quartier. Blanche et pas très grandes avec un toit de tuiles noires, il est difficile de les différencier. On pourrait s'y perdre facilement si c'est la première fois que l'on s'y balade.

Tout en marchant, j'entreprends une discussion concernant ce que j'ai surpris ce matin. Pour autant, je feins de ne pas avoir entendu ce qu'elles se sont dit.

- Alors... De quoi avez-vous parlé pendant que je me douchais ? Demandai-je malicieusement en levant les yeux un mot sur deux, gêné.

- Un peu de tout, de mon père, de ma vie, de la sienne entre autre. Répondit-elle sans parler de moi.

- Ah, et c'est tout ... ?

Je préfère insister pour savoir si elle va me dire en face qu'elle m'aime ou bien si elle veut éviter le sujet.

- Oui, c'est tout, rien de plus. Me dit-elle avec le sourire.

Ce petit mensonge me fait un peu mal au cœur mais je me mets à sa place et je pense que j'aurai fait exactement pareil. Se dévoiler comme ça, le lendemain de la mort de son père alors qu'elle vient d'apprendre qu'elle est gravement malade, c'est difficile.

- D'accord, bon, et donc demain c'est l'anniversaire de Mia - lançai-je pour changer de sujet et mettre fin à ce petit moment de flottement - j'espère qu'elle appréciera mon cadeau.

- Que lui as-tu acheté, dis moi tout ? J'adore les cadeaux.

- Elle est fan d'un jeune groupe de musique électronique, je lui ai acheté deux places pour leur concert pour qu'on puisse y aller tous les deux.

Je suis content de ce que je lui ai pris. Elle adore ce groupe. Depuis quelques mois elle nous parle que d'eux donc elle sera ravi, du moins je l'espère.

Nous continuons de marcher, sans forcément parler. Nous nous regardons quelques fois timidement et nous nous sourions. Je lui prends la main délicatement et nous prenons le chemin du retour, tranquillement.

Le soir, nous sommes tous dans le salon en train de plaisanter autour de la table avec un peu de musique en fond. Nous dévorons les gâteaux apéritifs que nous avons sorti et buvons quelques coupes de champagne ou bien des boissons gazeuses.

Nous nous racontons tous des blagues pour essayer de nous changer les idées. Même madame Nida fait l'effort d'en raconter une ou deux. Nous avons décidé de nous battre, de profiter de chaque instant. Je vois les sourires sur les lèvres de tout le monde et ça, ça me rend heureux. Je savoure cet instant en admirant Estelle en train de rigoler aux éclats. Je pose mon menton dans le creux de ma main et je l'observe. Je pense que mes yeux traduisent tous les sentiments qui se bousculent dans mon esprit. J'ai le sentiment que le monde tourne alors au ralenti, j'imagine presque ses cheveux flotter dans le vent. Elle est radieuse. Je lui lance quelques regards amoureux, elle rougit et fait un geste qui me donne la chair de poule, elle se mord la lèvre inférieure très furtivement. Cela provoque en moi un élan de désir instantané. J'avale ma salive en me redressant, toujours en la fixant. Je me contiens, je n'ai jamais ressenti ça et c'est assez agréable. Bien que difficile à garder pour soi.

Je regarde l'heure, il est minuit. Je prends mon verre rempli de champagne, tout le monde me regarde, je me lève et prends la parole.

- Nous sommes officiellement le 10 mai ! - je regarde ma sœur, fièrement - Mia, je te souhaite un joyeux anniversaire. Annonçai-je très heureux.

Demain est un autre jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant