Chapitre 22

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Arrivée en bas de l'immeuble, je me retournais un instant...peut-être qu'il me suivait...Mais rien, pas un bruit. Je m'écroulais par terre et fondais en larmes. Qu'est ce qu'il m'a prit de le voir ? Pourquoi est-ce que je me suis fait autant d'idées ? J'avais imaginé tous les scénarios possibles mais aucun n'incluait la phrase " On est amis". J'étais même persuadée qu'on allait s'expliquer puis peut être se remettre ensemble...Je suis complètement idiote d'avoir eu de l'espoir ! 

Je marchais très vite, la vision brouillée par les larmes. J'avais limite besoin de courir, sortir de ce quartier, sortir de l'emprise de Sam ! Je vis un taxi au loin et lui fis signe de s'arrêter. Tant pis si ça me coûtait les yeux de la tête, j'avais juste besoin de m'échapper d'ici et rentrer chez moi. Le conducteur me salua alors que je montais à l'arrière, c'était un homme d'une cinquantaine d'année au visage sympathique. 

- Bonjour mademoiselle ! Puis, il s'arrêta pour me dévisager : Ben alors ! Pourquoi vous pleurez comme cela ma fille ? 

- D-désolée, ce n'est rien...

Puis je lui indiquais mon adresse.

- Très bien mademoiselle. Si vous souhaitez que je mette une radio en particulier, n'hésitez pas, répondit-il d'une voix douce et rassurante. 

J'esquissais un petit sourire en guise de réponse. Le taxi fit un demi-tour et reprit la route de l'avenue où habitait Sam. Mon coeur se remit à battre de plus belle. Au moment où nous arrivâmes à hauteur de son immeuble, je poussais un cri : Sam était devant la porte d'entrée, au téléphone...l'air inquiet. Je jetais un coup d'oeil à mon téléphone : éteint. Les larmes remontèrent d'un coup et je me remis à sangloter. Le vieil homme me regardait dans le rétroviseur, il avait visiblement de la peine pour moi. 

- Il ne faut pas vous mettre dans cet état ma jolie...surtout pour un garçon. 

- J-Je suis désolée, répondis-je d'une petite voix. J'ai eu une journée difficile, c'est tout. 

- Les jeunes hommes sont immatures à votre âge. J'étais comme cela, moi aussi. Je le regrette aujourd'hui, mais comme dirait Rimbaud, on n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans. 

- Il en a vingt-cinq, répliquais-je immédiatement. Désolée, je ne veux pas vous importuner avec cela. 

- Bien au contraire, ma fille. J'en ai connu des chagrins, à votre âge. Avec du recul, ça ne sert à rien de se mettre dans cet état. Vous habitez Paris depuis longtemps, vous êtes étudiante ? 

- Non, depuis quelques semaines seulement...et oui, je vais démarrer mes études supérieures.

- Alors séchez vos larmes ma jolie, et profitez de vos années d'étudiante. Aucun homme ne vaut la peine de se mettre dans un état pareil, croyez-moi ! 

Et sur ces paroles, il alluma la radio pour passer des chansons, et égayer un petit peu l'atmosphère. Je regardais par la fenêtre : il faisait gris, mais le vieil homme avait raison : Paris est une ville sublime, il faut en profiter...Je laisser mes larmes sécher, pendant que le chauffeur me racontait les souvenirs de sa jeunesse...Arrivée chez moi, je fonçais vers mon lit et me recroquevillais pour sombrer dans un sommeil profond. L'émotion et les pleurs m'avaient complètement épuisée.

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Le soir venu, je décidais d'aller faire quelques courses, et me lançais dans la réalisation de lasagnes au épinard et au saumon. Je redécouvrais avec joie le plaisir de cuisiner et oublier tous mes tracas. J'installais ensuite mon petit plateau repas devant la télévision, et branchais mon ordinateur de façon à diffuser une série, Pretty Little Liars. Petit à petit, je retrouvais l'appétit et engloutissais la moitié des lasagnes, subjuguée par l'intrigue de la nouvelle saison.

Je décidais d'allumer mon téléphone après l'avoir rechargé. 3 appels en absence, mais aucun message vocal. Tous provenaient de Sam. Puis, un nouveau message, Marion. RAPPELLE MOI VITE PLEASE. Je composais son numéro immédiatement : 

- Salut ma poule, ca va ? 

- Ma Lou ! Comment vas-tu ? Tu ne devineras jamais qui m'a appelé : Sam ! Il disait qu'il voulait absolument te voir, que c'était urgent. Il m'a même demandé ton adresse. Tout va bien ? Je me suis inquiétée ! 

Oh non ! Il a appelé Marion ! Je n'avais aucune envie de lui raconter ce qu'il s'était passé, car je n'étais pas d'humeur à écouter ses reproches ! 

- Euh je ne vois pas trop pourquoi il veut me voir...

- Arrête de me mentir Lou !!! Je sais quand tu me caches quelque chose ! Qu'est ce qu'il s'est passé ??

- ...Ok, j'avoue. Je l'ai vu, tout à l'heure. Un désastre. Mais Marion, je n'ai AUCUNE envie d'en parler. 

Je sentais Marion inspirer très fort pour ne pas s'énerver, à l'autre bout du fil. Elle finit par lâcher :

- Ok, ce n'est pas le moment de te faire la leçon...Tu me fais un peu peur quand même, Lou. Quand il s'agit de Sam, j'ai l'impression  que tu perds totalement le contrôle de toi-même, c'est fou ! 

Ces quelques mots suffirent à avoir les larmes aux yeux. Je savais qu'elle avait raison. Je ne me reconnaissais plus avec Sam. Il avait cette capacité incroyable à me faire agir sans même réfléchir aux conséquences de mes actions. J'inspirais profondément puis répondis : 

- J'ai besoin de te voir Marion. Je ne suis pas  très bien. Tu viendrais passer la nuit avec moi ce soir ? 

- Bien sûr ! J'étais en train de préparer mes affaires pendant que tu me parlais. Hors de question que je te laisse dans cet état. A tout de suite ma chérie !

Love me Lou : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant