Love me Lou : Tome 1

Chapitre 25

Sam. Sam. Sam ! Ce nom me faisait vibrer à chaque fois que je le prononçais. J'étais encore tout ébouriffée et rouge après nos baisers enragés. J'avais même un peu mal au dos car Sam m'avait fait tomber à la renverse dans les escaliers en se jetant sur mon cou pour l'embrasser. Nous rions tous les deux et nous regardions en silence. Pas la peine de parler, nos yeux suffisaient à exprimer ce que l'on ressentait : de la passion. Nous ne pouvions nous empêcher de sourire, se caresser et s'embrasser fougueusement, si bien qu'il devait déjà être 23h quand nous décidâmes de nous séparer pour au moins chercher quelque chose à manger. A la grande surprise de Sam, j'avais opté pour un McDo. L'anxiété de la journée m'avait ôté l'appétit, et je le retrouvais avec plaisir maintenant. Sam posa un dernier baiser sur mon front avant de sortir. Je profitais de son absence pour faire un tour dans l'appartement. Il était grand comparé au mien. Une belle cuisine américaine faisait face au salon, dont le style anglais me rappelait la maison de Sam dans le Sud. Le tout donnait sur une baie vitrée et un large balcon. Comme d'habitude, on pouvait trouver dans le salon des milliers de vinyles et une large bibliothèque remplie d'ouvrages de toute sorte. Je décidais d'aller dans le couloir pour rejoindre la chambre de Sam. Quelques cadres photos étaient accrochés sur les murs, une photo adorable de Sam enfant, sa remise de diplôme, une photo de vacances...où apparaissait Sophie. Cette vision me donna la nausée, mais je fis un effort sur moi-même pour ne pas y penser. Nous venions à peine de nous remettre ensemble, je devais profiter de ce moment et mettre de côté mes angoisses. 

Arrivée dans la chambre, je souriais : tout sentait ou rappelait mon Sam. Le grand lit blanc, le petit fauteuil Chesterfield où il avait sûrement l'habitude de lire, et encore une fois, une immense bibliothèque. L'ambiance était à la fois chaleureuse et extrêmement virile, rien à voir avec mon petit studio d'étudiante. J'ouvrais le placard : que des costumes ! J'imaginais alors Sam en journée, décidant de l'avenir du monde dans l'un des imposants gratte-ciels de la Défense. A vingt-cinq ans, il travaillait déjà depuis deux ans, et avait une très bonne position. Cela forçait encore plus mon admiration. Je repensais à ma conversation avec Marion : c'est vrai, Sam me faisait sentir femme. Enfin, je passais rapidement par la salle de bain pour remettre de l'ordre dans ma coiffure et ma tenue. Mon rouge à lèvre avait complètement disparu, mais j'avais l'air tellement heureuse ! Ma mâchoire n'allait pas tarder à me faire mal à force de sourire. Je n'arrivais pas à croire à ce qu'il m'arrivait : en l'espace de trois jours, j'avais vécu un véritable ascenseur émotionnel. C'était ça la vie avec Sam, une montagne russe perpétuelle, mais qu'importe le chemin, la destinée seule comptait pour moi : me retrouver dans ses bras et lui appartenir. 

Quelques minutes plus tard, Sam rentra enfin, deux gros sacs à la main, fier de lui.

- J'ai trouvé mieux que MacDo princesse, j'ai persuadé l'italien en bas de chez moi de nous préparer des plats à emporter ! 

- C'est parfait ! 

Je pris les sacs pour les poser sur le plan de travail de la cuisine, pendant que Sam sortait des assiettes, des couverts et deux verres de vin. MMmmm, l'odeur qui se dégageait était tellement délicieuse que mon ventre se mit à gargouiller immédiatement. Il y avait différents antipasti, une grosse boule de mozzarella accompagnée de petites tomates cerises et du basilic, un plat d'aubergines à la parmiggiana dont la mozzarella dégoulinait de tous les côtés, des linguine al vongole (pâtes aux fruits de mer) et pour finir, un grand tiramisu. Miam !! J'avais hâte d'engloutir tous ces plats ! 

Une petite demi-heure plus tard, j'avais l'impression de ne plus pouvoir bouger, tellement j'avais mangé ! Sam se leva pour m'enlacer, et susurra à mon oreille : "Attendons un peu avant le dessert. Prend ton verre et rejoins moi dans la chambre."

Une boule se forma immédiatement dans mon bas-ventre. Je m'exécutais et le suivais en silence. Arrivés dans sa chambre, il m'indiqua le lit et je m'assis sur le bord, les yeux rivés par terre. Je me sentais toute chose, bouleversée par le silence pesant et l'ambiance électrique. Sam alluma son ordinateur pour mettre un peu de musique. Du jazz. A ma grande surprise, il s'installa sur le fauteuil qui faisait face au lit, se versa un verre de vin, puis me fixa longuement avant de lâcher : 

- Dis moi jusqu'où vous êtes allés avec Alex. 

QUOI ???!!!!! S'il y avait bien une phrase à laquelle je ne m'attendais pas du tout, c'était bien celle-ci ! J'inspirai profondément pour reprendre mes esprits, et répondis : 

- Euh...Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de parler de cela. 

- Pourquoi ? Vous avez couché ensemble ? 

- Mais non ! Je ne ferais jamais cela ! 

- Pourtant, vous aviez l'air très attirés l'un par l'autre. Il te caressait partout. 

Je l'observais : son visage s'était refermé, son regard était dur, glaçant. Il y a quelques minutes, il était si gentil !  Je soupirais : 

- Je ne comprend pas ce soudain revirement de situation. On vient de se retrouver, on passe une belle soirée, et tout ce qui t'importe, c'est Alex ! 

- Oui. J'ai besoin de tout savoir avant d'aller plus loin. Tu avais l'air tellement chaude quand tu l'as embrassé ...

- Je t'arrête tout de suite, Sam, hurlais-je, je t'interdis de m'insulter comme ça ! 

J'allais me lever lorsqu'il vint s'asseoir à côté de moi. Il prit mes mains entre les siennes et leva des yeux tristes vers moi :

- Désolée princesse...Ca me fou cette histoire ! Savoir qu'il t'as touché, que tu as aimé ça...J'ai besoin de tout savoir avant qu'on aille plus loin ensemble. 

Aller plus loin ? Oh non ! Il ne pense quand même pas à ... ?! Je lui caressai doucement la joue et avouai : 

- Ok, je vais tout te dire. Il me plaisait physiquement. Il est très beau, c'est connu. Mais on est jamais allés plus loin que le flirt. Il savait que j'étais vierge et il a respecté cela. Mais ce n'était rien comparé à ce que j'ai ressenti avec toi. Avec lui, c'était bien, mais j'ai très vite su que je n'aurais jamais plus qu'une attraction physique pour lui. Avec toi, tout me paraît être une évidence, je me sens bien, je me sens vivre. Je suis prête à tout pour te faire ressentir ce que je ressens, moi.

Sam soupira longuement, soulagé. Il prit mon visage en coupe entre ses mains, et plongea ses yeux dans les miens pour dire : 

- Je ressens la même chose, Lou. Je suis rassuré qu'il n'ait pas profité de ton innocence. Tu m'appartiens alors ? 

- Oui. 

Je me blottissais alors dans ses bras et humais son odeur. Cette odeur de musc, familière et rassurante. Je pouvais rester là une éternité. Sam se dégagea et reprit : 

- On doit quand même parler de quelque chose princesse.

- Oui ? 

- Ta virginité. On doit s'en débarasser vite, je veux te faire l'amour, je n'en peux plus. Tu verras, c'est comme cela que tu arriveras à ressentir pleinement la connexion qu'il y a entre nous.