Love me Lou : Tome 1

Chapitre 24

BIP BIP. BIP BIP. Un nouveau message. 

Je me réveillais immédiatement. Il était de Sam. 

DESOLE PRINCESSE, URGENCE AU BOULOT, VOYONS NOUS PLUTOT CE SOIR. 

Eh m**** !! Il était 12h30, j'étais déjà prête et impatiente de le voir ! Dépitée, je m'affalai sur le canapé et soupirai profondément. Marion m'observait depuis le lit, silencieuse. Après quelques minutes, elle lâcha : 

- Il t'as posé un lapin, c'est ça ? 

- Oh ça va Marion...j'ai pas envie d'en parler. 

Elle s'assis en tailleur sur le lit et croisa ses bras en signe de protestation, puis poursuivit : 

- Je dis ça pour ton bien ! Tu m'appelles hier, au fond du trou, pour te tenir compagnie et discuter de Sam. Et aussitôt que tu lui parles, tu oublies tout mes conseils ! Je ne comprends pas. T'es amoureuse de lui, c'est ça ??

Je restais muette. Je ne savais pas quoi répondre. Etais-je amoureuse ? C'est quand même trop tôt non ? Une chose était sûre, Sam agissait comme un aimant sur moi, je ne pouvais pas lui résister, malgré tous mes efforts. Je me levais pour m'asseoir sur le lit à côté de Marion, qui fronçait toujours les sourcils.

- Je ne sais pas. Je ne pense pas être amoureuse, non. Mais...je ne sais pas comment expliquer cela...Il m'hypnotise, quand je le vois, quand je lui parle, j'oublie tout ce qui se passe autour de moi. Je n'ai qu'une envie, c'est d'être auprès de lui. Notre histoire s'est arrêtée si brusquement...Et tu as bien entendu hier...il voulait me parler de son passé, il voulait mettre les choses au clair...Il ressent les mêmes sentiments à mon égard. 

Je pris les mains de Marion entre les miennes et avouai enfin : 

- J'ai besoin que tu ne me juges pas Marion. Je sais que je risque de me brûler les ailes avec lui, mais j'ai besoin d'essayer. J'ai besoin de le voir, d'être sûre qu'on ressent la même chose...Je n'ai jamais réellement cessé de penser à lui, même lorsque j'étais avec Alex. Je sens que je peux vivre ma première histoire d'amour avec Sam. Il me transporte, il me fait ressentir des choses indescriptibles, je me sens vivre à ses côtés, je me sens grandir...Je ne suis plus la petite Lou réservée et maladroite, je me sens plus...plus femme. Tu promets de ne pas me juger ? 

Marion soupira en levant les yeux en l'air, puis répondit : 

- Ce n'est pas du jugement Lou. Je cherche juste à t'ouvrir les yeux et te protéger. J'entend ce que tu me dis, mais ça ne changera rien à ce que je pense...Ce mec n'est pas fait pour toi ! Je sais que je ne connais pas toute votre histoire etc., mais j'ai un très mauvais pressentiment en ce qui le concerne...Enfin bon, tu es une grande fille et je ne suis pas ta mère...Ok, je promets de ne plus te faire de réflexions, mais à une seule condition. 

- Laquelle ? 

- Que tu me racontes TOUT. Fini les secrets. 

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Il était 19h30. Marion était partie après le déjeuner, et j'avais profité de l'après-midi pour faire une très longue sieste. A mon réveil, j'envoyais un message à Sam pour connaître l'heure de notre rendez-vous. Il me répondit aussitôt : 20h30. Il passerait me prendre en taxi et nous irions dîner dans un restaurant, et parler. Je jetais un coup d'oeil à ma tenue dans le miroir : une chemise loose blanche rentrée dans un jean taille haute, de jolies ballerines nude, et un joli sac nude assorti. C'était mon premier sac de marque, acheté par ma mère lorsqu'elle était à Paris, comme pour marquer mon entrée dans l'âge adulte. J'avais attaché mes cheveux en une queue de cheval haute et laissé retomber quelques mèches sur mes joues, j'aimais beaucoup cet effet faussement négligé. Enfin, pour marquer le coup, j'avais mis du mascara sur mes yeux, et un rose à lèvre. J'étais contente du résultat : je paraissais apprêtée, mais pas trop. 

A 20h, mon téléphone vibra. C'était Sam, il m'attendait en bas de chez moi. Mon coeur fit un énorme bond : je vais ENFIN le voir ! Je descendis les étages à la vitesse de l'éclair, puis m'arrêtai devant le grand miroir de l'entrée de l'immeuble pour observer une dernière fois ma tenue : tout allait bien, mais mon visage était crispé. Souffle un bon coup Lou, allez, tu peux y arriver ! Je sortis et découvris une belle berline noire de l'autre côté de la rue. A l'arrière, Sam regardait en ma direction. Nos regards se croisèrent, et un grand sourire illumina immédiatement son visage. Il sortit pour me tenir la porte, je grimpai dans la voiture sans un mot. Sam continuait à m'observer, toujours en souriant. Au bout d'une minute, il commença : 

- Tu es sublime Lou.

- Merci Sam. C'est gentil. Ca va toi ? Répondis-je d'une petite voix.

- Les journées sont longues au boulot, mais ça peut aller. Ca va mieux ce soir, tu es là. 

Nous étions assis à côté mais nous ne nous touchions pas. Je sentais une tension incroyable s'installer entre nous. Sam me dévorait littéralement du regard, je connaissais cette sensation. Et je crois que je faisais pareil. Je décidais vite de poursuivre la conversation : 

- Alors, parle moi un peu du restaurant où on va dîner ce soir, j'ai vraiment faim ! 

En prononçant ce mot, je rougis immédiatement, et le regard que posais Sam sur moi changea immédiatement. La tension était presque palpable, nous avions pensé à la même chose. Je levais les yeux vers Sam : il était sexy en diable, dans son beau costume gris anthracite. Il avait dénoué sa cravate, mais le reste de sa tenue était très strict. Ses cheveux, d'habitude en bataille, étaient soigneusement peignés et plaqués sur le côté. Son sourire en coin, son regard bleu électrique, sa carrure...Tout me renvoyait à cet été, au Sam que j'avais connu. Tous mes sens étaient en éveil, et mon cerveau répétait le même message en boucle : embrasse-le, embrasse-le. J'arrêtai de parler pour le fixer intensément, ne me rendant même pas compte que je me mordais la lèvre. A ce signal, Sam compris immédiatement, et avant que je puisse dire quoique ce soit, il s'empara de mon visage entre ses mains et écrasa ses lèvres contre les miennes, en forçant l'entrée de ma bouche avec sa langue. Je me sentis immédiatement défaillir, puis je me laissais aller à ce baiser si familier. Sam se dégagea doucement, et ordonna au chauffeur de changer de direction, pour aller chez lui.