Imagines

Imagine avec Dave Franco.

Je me réveille et je ne sais pas quelle heure il est. Depuis plusieurs mois, je ne fais plus grand-chose à par dormir... Après tout ce qu'il s'est passé, je ne peux rien faire d'autre... je relève un peu la tête en entendant la porte de la chambre s'ouvrir et vois mon mari, Dave Franco, qui arrive avec un plateau rempli de nourriture. Il me sourit puis pose le plateau sur la table de chevet à ma droite avant de s'asseoir sur le lit à mes côtés.

- Bien dormi ?, me demande-t-il en souriant.
- Bof..., dis-je ne m'asseyant correctement.
- Je t'ai préparé ton petit déjeuner avec tout ce que tu aime.
- Merci mais je n'ai pas vraiment faim...
- Lilou... Il faut que tu mange un peu, ça fait des semaines que c'est comme ça... Il faut que tu recommence à vivre, même après...
- Je ne veux pas qu'on en parle Dave, dis-je en me levant. Et je ne veux plus qu'on aborde le sujet.
- Mais il va falloir qu'on en parle. Depuis que c'est arrivé, tu te renferme sur toi-même et à chaque fois que j'essaie de te parler, tu monte dans la chambre et tu t'y enferme pour pleurer, dit-il en se levant à son tour. On peut pas continuer comme ça, c'est entrain de détruire notre couple.
- S'il te plait Dave, arrête d'en parler.
- Non, j'arrêterai pas, pas cette fois. Je sais que ça t'a anéantie cette histoire et que tu rêve depuis des années d'avoir des enfants, moi aussi d'ailleurs. Mais moi aussi j'en souffre, tout comme toi. Et te voir comme ça me fait encore plus mal. J'ai l'impression de ne plus te reconnaitre, de ne plus reconnaitre la femme avec qui je me suis marié pour le restant de mes jours, la femme que j'aime à un point inimaginable et celle avec qui je veux fonder une famille. J'ai l'impression que tu t'éloigne de plus en plus et je n'arrive pas à t'aider car tu ne me parle pas.
- Dave s'il te plait..., dis-je avec les larmes aux yeux.
- Non, je n'ai pas finis. J'ai l'impression que tout ce qu'on a mit si longtemps à construire autour de nous est en train de s'écrouler. Tous les projets qu'on a accomplie, toute notre vie s'écroule autour de nous et j'arrive pas à stopper ça. On a perdu notre enfant et je ne veux pas te perdre toi aussi, je ne veux pas perdre la femme de ma vie.

Je le regarde et les larmes que je retenais coulent sans que je puisse les arrêter. Tout ce qu'il dit est la pure vérité mais je ne peux pas redevenir comme avant. Ce n'est pas possible... Je pleure toujours et mon mari se rapproche et me prend dans ses bras. Il ne l'a pas fait depuis au moins trois semaines, je ne voulais pas qu'il m'approche, même si ce n'est pas de sa faute.

- Je suis désolée Dave..., dis-je toujours en pleurant. Je sais que je devrais recommencer à vivre comme avant mais c'est tellement dur... J'y arrive pas...
- Je suis ton mari et je suis là pour t'aider... Je ne te laisserai pas tomber et je t'aiderai à remonter la pente..., dit-il en embrassant mon front. On recommencera à vivre ensembles, en nous entraidant.

Je ne lui réponds pas mais reste dans ses bras pour me sentir un peu mieux. Je sais qu'il est là pour moi mais, je n'arrive pas à aller mieux et je ne sais pas si j'y arriverai un jour... Il se détache de moi après plusieurs minutes puis m'embrasse sur la joue avant de me regarder avec un sourire de compassion.

- Je vais annuler mes rendez-vous pour rester avec toi aujourd'hui, dit-il en me regardant. Et si il le faut, je les annule jusqu'à ce que tu te sente mieux.
- Non, ça va aller. Je vais rester au lit et ça ira.
- Justement non, ce n'est pas ce que tu dois faire. Tu dois te lever et recommencer à agir comme avant. Regarder la télé, parler avec tes amies, tout ce que tu faisais avant.
- Dave je ne peux pas. Ce n'est pas possible et je sais même pas si je pourrai revivre comme avant un jour.
- Tu le pourra. Je suis là pour toi, pour t'aider ne l'oublie pas.
- Je sais... Mais ne loupe pas tes rendez-vous pour moi aujourd'hui. Ça va aller, dis-je en souriant.

Il me sourit puis m'embrasse la joue avant de partir de la chambre. Je le regarde sortir de la pièce puis je vais prendre un morceau de pain qu'il y a sur le plateau pour manger un peu. Même si je n'ai absolument pas envie de manger. Quand je l'ai avalé, je vais dans la salle de bain pour me regarder et j'ai vraiment une tête à faire peur... Je regarde encore quelques secondes puis repart dans ma chambre. Je change mon grand pull et met un t-shirt à la place. Je reste en jogging pour être plus à l'aise puis sors de la pièce. En marchant dans le couloir, je passe devant la chambre, celle prévu pour notre enfant, pour notre petit garçon. Je reste devant la porte puis après deux minutes, je l'ouvre et entre dans la pièce. J'allume la lumière puis balaye la pièce du regard. La peinture sur les murs, le berceau, le rocking-chair, les étagères et la table à langer... Tout ce que nous avions prévu pour qu'il grandisse bien, avec des parents qui tiennent à lui... Sans m'en apercevoir, les larmes coulent sur mes joues et je n'arrive pas à m'arrêter... Je ne pourrai jamais redevenir celle que j'étais, et je ne pourrai jamais redevenir la femme que Dave aime... C'est impossible... Après avoir pleuré je ne sais combien de temps, je sors de la chambre et retourne dans la mienne. Je prends une feuille et un crayon puis j'écris. Il m'en voudra de baisser les bras, c'est sûr mais je ne peux pas faire autrement... Je ne pourrai plus le rendre heureux... Les mots s'inscrivent sur le papier sans que je puisse m'arrêter puis après un moment, je mets un point final. Je la relis pour être sûre que je n'ai rien oublié et pleure en même temps, me rendant compte de ma lâcheté.

« Mon amour, l'homme de ma vie et celui que j'aime et que j'aimerai à jamais, je sais que tu m'en voudra atrocement après avoir lu cette lettre, mais je ne peux pas faire autrement. Il faut que je parte, que je te laisse vivre ta vie et être heureux car moi, je ne pourrai plus jamais te rendre heureux. Je ne pourrai plus jamais te faire rire comme avant, je ne pourrai plus te faire sourire. Depuis que l'on se connait, je t'ai toujours aimé, dès le premier regard. Et je t'aimerai à jamais. On avait tellement de projets pour notre avenir, tant de choses à accomplir ensembles et nous en avons déjà réalisé beaucoup. Nous avons acheté une maison, nous nous somme mariés, nos carrières sont à leur maximum mais, nous n'auront jamais d'enfants. En tout cas, je n'en aurai jamais. Nous l'avons perdu il y a déjà trois mois mais je n'arrive toujours pas à supporter cette perte. Tu sais comme je rêvais d'en avoir et toi aussi tu en rêvais, mais je ne pourrai pas revivre comme tu le veux. Je ne pourrai jamais redevenir celle que tu as connu, celle que tu as aimé et j'en suis désolée... Et c'est pour cela que je te quitte, pour que tu puisse revivre et retrouver une femme qui pourra te rendre heureux à nouveau. Quelqu'un avec qui tu pourras te marier, avoir une maison et une famille. Moi, je ne pourrai jamais te donner ce que tu veux... Alors je pars mais je veillerai sur toi de là haut et n'oublie pas que je t'aimerai toujours. Tu es et tu resteras la plus belle chose qui est arrivée dans ma vie et le meilleur mari au monde.

Ta femme qui t'aime, Lilou. »

Quand c'est fait, je plie la lettre et la pose sur notre lit. Je ne reste pas plus longtemps et me dirige vers ma salle de bain. Je ferme la porte à clefs et remplie la baignoire d'eau. J'enlève mon t-shirt et mon jogging avant de me glisser dans la baignoire, une lame de rasoir à la main. J'ai coupé l'eau entre les deux puis passe la lame sur ma peau, retirant toute la douleur de mon corps. Je ne peux plus continuer à vivre, plus maintenant... L'eau devient légèrement rouge et je pose la lame sur le bord de la baignoire avant de fermer les yeux et de souffler un dernier « je t'aime »...