Libertinage

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— Vous désirez du vin blanc, du rosé ou du rouge ? propose Cathy.

— Du champagne très chère ! répond Charles.

— Champagne pour tout le monde ? Dans ce cas, je vous apporte cela. Marc, veux-tu bien venir m'aider. Il faut descendre à la cave chercher quelques bonnes bouteilles.

— J'arrive. Veuillez m'excuser Éléna.

— Mais je vous en prie.

Oh là, là ! Tu entends comment tu causes Éléna ? D'habitude tu dis « ok » ou « à toute ». Sans doute les bulles qui commencent à me tourner la tête. Soudain, quelque chose me dit que j'ai oublié un truc avant de partir. J'ai verrouillé la porte. J'ai éteint les lumières. J'ai enfermé le chat dans la cuisine. Tweet ! J'ai zappé de lui donner ses croquettes.

Non, impossible. Jamais je n'aurais laissé mon Tweet sans manger. Je repasse la scène dans ma tête entre ma séance de maquillage et l'instant où j'ai claqué la porte. Je revois mon chat se frotter contre mes jambes. Je me vois saisir sa gamelle, la remplir de croquettes et la poser par terre. Donc ce n'est pas ça. Qu'ai-je donc omis de faire qui me tracasse tant ? Réfléchis, creuse-toi les méninges Éléna. 

Ma pilule. Je quitte la table discrètement. Je monte à l'étage réparer mon oubli. Ne sait-on jamais, des fois où je céderai à un beau mâle ce soir... Cathy m'appelle du rez-de-chaussée.

— Éléna ! Tout va bien ?

— Oui, oui. Je descends tout de suite.

Je retrouve ma place non sans ressentir de gêne à cause des regards curieux qui me dévisagent.

— Tu es toute pâle Éléna. Es-tu sûre que tu es en forme ?

— La fatigue Marie. J'ai bossé comme une dingue, faut bien que cela se voit quelque part.

— Ah...

— Levons nos verres à cette soirée ! s'exclame Marc.

Cling, cling, cling...

— Marc, puis-je savoir, si cela n'est pas indiscret, ce que tu fais dans la vie ? Oups ! Je peux vous tutoyer ?

— Bien entendu. Je gère un club.

— Un club de quoi ? de foot ? de golf ?

— Pas vraiment. C'est un autre genre de club.

— Un club de nuit ? Une discothèque ?

— En quelque sorte.

— Je donne ma langue au chat.

— En fait, je suis propriétaire d'un club libertin. Cela fait huit ans et ça marche bien. Es-tu déjà allée dans ce genre d'établissement ?

— Jamais. À dire vrai, je n'en ai pas eu l'occasion. Non pas que ce type d'endroit me dérange, mais avec un mari et deux enfants, je ne crois pas que cela aurait fait bon ménage.

— Avoir une vie de famille normale n'empêche pas le fait de se rendre dans un club libertin. La majorité de mes clients sont des couples mariés et parents. Ce qu'il faut, et ça c'est primordial, c'est que le couple soit uni et que les règles soient clairement établies entre eux pour participer aux soirées.

— J'ai peut-être raté ça avec mon ex ! Cela aurait peut-être sauvé notre couple. Dis-moi, c'est vrai ce que les gens disent, qu'il y a des mélanges et tout ça ?

— Il va falloir que tu viennes un jour pour te rendre compte que c'est loin d'être ce que les gens racontent. Tu peux très bien aller au club pour boire un verre et danser. Rien ne t'oblige à coquiner. Certes, il y a quand même une tenue de rigueur. Ce que j'appelle un dress-code. Les femmes portent des robes assez courtes qui dévoilent leurs formes. Je ne te laisserai pas entrer si tu te pointes en jean par exemple.

Eléna MarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant